11 novembre 1975
Hier, j'étais dans le métro et j'entends deux dames dire:
"T'as vu, encore ces juifs avec leurs histoires à l'O.N.U. Quels emmerdeurs!"
C'est vrai, nous sommes des emmerdeurs, que voulez-vous!
Abraham avec son D. unique, Moise avec ses tables de la loi, Jésus avec son autre joue toujours prête à la deuxième baffe.
Puis Freud, Marx, Einstein, tous ont été des gêneurs, des révolutionnaires, des ennemis de l'Ordre.
Pourquoi? Parce qu'aucun ordre, quel que fut le siècle ne pouvait les satisfaire, puisqu'ils en étaient toujours exclus.
Remettre en question, voir plus loin, changer le monde pour changer de destin.
Tel fut le destin de mes ancêtres.
C'est pourquoi ils sont haïs par les défenseurs des ordres établis.
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Et maintenant qu'il en existe une, (de patrie),
l'antisémitisme renaît de ses cendres... pardon! de nos cendres, et s'appelle antisionisme.
Il s'appliquait aux individus, il s'applique à une nation.
Israel est un ghetto, Jérusalem c'est Varsovie. Les nazis qui nous assiègent parlent l'arabe et si leur croissant se déguise parfois en faucille c'est pour mieux piéger les gauches du monde entier.
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Et mon problème est que depuis les déportations romaines du 1er siècle après J.C, nous avons été partout honnis, bannis, dénoncés, traqués, écrasés, spoliés, brulés et convertis de force.
Pourquoi? Parce que notre religion c'est à dire notre culture était dangereuse.
Eh oui!
Quelques exemples...
Le judaïsme à été le premier à créer le chabbat, jour du Seigneur, c'est à dire le jour de repos hebdomadaire obligatoire.
Vous imaginez la joie des pharaons toujours en retard d'une pyramide!
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Il est dit dans la bible:
"La terre n'appartient pas à l'homme mais à D." De cette phrase découle une loi, celle de la remise en question automatique de la propriété foncière tous les 49 ans.
Vous voyez l'effet d'une loi pareille sur les papes du moyen-age et les batisseurs d'empire de la renaissance!
Il ne fallait pas que les peuples sachent.
On commença par interdire la bible, puis ce furent les médisances, des murs de calomnies qui devinrent des murs de pierres et qu'on appela ghettos.
Ensuite ce fut l'inquisition, les buchers, et plus tard les étoiles jaunes.
Auschwitz n'est qu'un exemple industriel de génocide, mais il y'a eu des génocides artisanaux par milliers.
J'en aurai pour trois jours rien qu'à citer tous les pogroms d'Espagne, de Russie, de Pologne, et d'Afrique du nord.
A force de fuir, de bouger, le juif est allé partout.
On extrapole et voilà: il n'est de nulle part.
Nous sommes parmis les peuples comme à l'assistance publique. Je ne veux plus être adopté. Je ne veux plus que ma vie dépende de l'humeur de mes propriétaires. Je ne veux plus être un citoyen-locataire. J'en ai assez de frapper aux portes de l'histoire et d'attendre qu'on me dise: "Entrez."
Je rentre et je gueule!
Je suis chez moi sur terre et sur terre j'ai ma terre: elle m'a été promise, elle sera maintenue.
Qu'est-ce que le sionisme? Ca se réduit à une simple phrase: "L'an prochain Jérusalem".
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Dans le monde, chacun a ses juifs.
Les Français on les leurs:
ce sont les Bretons, les Occitans, les Corses, les travailleurs immigrés.
les Italiens ont les Siciliens.
les Yankees ont leurs Noirs.
les Espagnoles leurs Basques.
Nous nous sommes les juifs de TOUS.
A ceux qui me disent: "et les Palestiniens?"
Je réponds: "Je suis un Palestinien d'il y'a 2000 ans, je suis l'opprimé le plus vieux du monde."
Je discuterai avec eux mais je ne leur céderai pas ma place. Il y'a là-bas de la place pour deux peuples et deux nations. Les frontières sont à déterminer ensemble.
Mais l'existence d'un pays ne peux en aucun cas exclure l'existence de l'autre et les options politiques d'un gouvernement n'ont jamais remis en cause l'existence d'une nation quelle qu'elle soit.
Alors pourquoi Israel?
Quand Israel sera hors de danger, je choisirai parmis les juifs et mes voisins arabes ceux qui me sont frères par les idées.
Aujourd'hui, je me dois d'être solidaire avec tous les miens, même ceux que je déteste, au nom de cet ennemi insurmontable: le RACISME.
Descartes avait tort:
je pense donc je suis, ça ne veut rien dire.
Nous, ça fait 5000 ans qu'on pense et nous n'existons toujours pas.
Je me défends, donc je suis.