Des cas sociaux ce Gang des Barbares. Ah si la peine de mort était autorisée pour des cas pareils... !!
Par Raphaelle Elkrief pour Guysen International News
Jeudi 30 avril 2009 à 17:12
Plus de deux ans après l'agression et le meurtre d'Ilan Halimi, au moment de l'ouverture du procès de Youssouf Fofana et du " Gang des barbares ", la presse française et internationale revient sur l'historique de ce crime antisémite, ainsi que sur le déroulement du procès.
A l'heure de l'ouverture du procès des bourreaux d'Ilan Halimi, la presse française revient très largement sur l'attitude provocatrice du leader du « gang des barbares », Youssouf Fofana. Le Point, qui consacre un très large dossier au traitement de l'affaire Halimi, insiste sur le comportement tendancieux de l'accusé qui, interrogé sur sa date de naissance a crié « le 13 février 2006 à Saint Geneviève des Bois », date de découverte du corps mourant d'Ilan.
Dans le Figaro également, on rapporte le ton que Y. Fofana entend donner tout au long du procès : « Mon nom: Africaine armée barbare révolution salafiste ».
Un comportement provocateur qui donne l'occasion aux média français de revenir sur la personnalité de l'homme à la tête du crime. Le Point dresse de lui le portrait d'un homme « paranoïaque, mégalomane et pervers », déjà connu des services de police, refusant de se défendre et qui, menacé de réclusion criminelle à perpétuité, pourrait également être inquiété pour outrage à magistrat.
Insistant largement sur les personnalités au centre de cette affaire, Le Point offre également, et pour la première fois, l'interview de la petite amie d'Ilan. Sous le pseudonyme de « Mony », le journal livre le témoignage d'une jeune femme détruite. Elle annonce se porter partie civile au procès, « au nom de [son] amour pour Ilan ». Dans cette interview elle raconte les premiers coups de téléphone, les détails des négociations, ses rapports avec la police...
Le Figaro, lui, consacre un article à l'ensemble du « gang », rappelle les origines, le milieu, le quotidien de ces individus de 17 à 32 ans, qui de « chauffeur de bus, livreur, chômeur, étudiant ou encore à l'école au moment des faits » se sont retrouvés impliqués dans le cauchemar d'Ilan.
Le journal propose également de s'intéresser de plus prêt à la jeune fille qui a servi ‘d'appât’ et a entraîné le jeune homme à sa perte. Elle y est décrite comme une jeune femme presque orpheline, à tendance suicidaire, « aimant plaire et être valorisée » qui raconte sans émotion avoir servi ‘d'appât’ pour « rendre service », et contre 5000€.
Des commentaires plus « pratiques » se trouvent dans le quotidien Le Monde, qui s'intéresse notamment à la tenue du procès. Ses articles éclaircissent le choix de faire paraître les accusés à la cour d'assise des mineurs, ou mettent en lumière la question du huis clos. Il rappelle que les institutions juives, ainsi que la famille voudraient un témoignage ouvert, à vertu pédagogique, pour que « cela ne se reproduise plus ».
Enfin Libération, dans un article bouleversant de précision, revient sur le déroulement des événements. Témoignages des acteurs, description des actes de maltraitance sur Ilan et chronologie des événements l’article « Du guet-appens au meurtre » le lecteur dans le cauchemar du jeune juif.
Le journal en profite pour rappeler la composante antisémite du crime. Avec l'interview du sociologue Didier Lapeyronnie, Libération entend dépasser le simple fait divers afin de créer une réelle réflexion sur le thème de l'antisémitisme en France. Selon le sociologue, « l'antisémitisme soude le groupe ». La rencontre d'un « leader charismatique et d'un monde social faible » conduit à un antisémitisme qu'il appelle « le socialisme des imbéciles ».
Il est étonnant de noter que l'histoire Halimi est largement absente de la presse Israélienne. Dans son édito au Jérusalem Post, Caroline Glick estime qu'Israël s'est très peu mêlé de cette affaire, tant au niveau politique que médiatique. Selon elle, ceci n'a rien de surprenant aux vues de la situation en Israël. Il apparaitrait que « ce qui arrive aux Juifs de France n'a rien à voir avec nous ».
Enfin à l'international, le traitement du meurtre d'Ilan est plus largement axé sur le caractère antisémite du meurtre. Crainte d'enflammer les passions? Crainte de la polémique? Les médias français semblent en effet avoir évité la question, tout en reconnaissant unanimement, plus de deux ans après la mort d'Ilan, que le jeune juif a été tué pour des raisons religieuses.
Pour le journal anglais Times, cependant, il ne fait aucun doute : les journalistes anglais expliquent que cette « histoire qui horrifie la France » met en avant l'antisémitisme latent chez les personnes issues de l'immigration, dans un pays « hanté par le spectre de la collaboration nazi ».
Le journal révèle également que Fofana, qui aime à se faire appeler « Osama », avait déjà tenté de s'en prendre à des médecins juifs en particulier.
Le Times rappelle enfin que le corps d'Ilan a été enterré en Israël selon la demande de sa mère : « J'ai dû l'envoyer là bas parce que vous auriez pu bruler sa tombe ». Là où les médias français sont plus frileux, le journal anglais n'hésite pas à rappeler que ces attaques antisémites sont nombreuses en France.
Le journal Arabe Al-Jazeera traite lui aussi du « procès du meurtre du jeune juif à Paris ». Il parle de la montée de l'antisémitisme en France, et du débat occasionné par l'histoire Halimi, lorsque la police a longuement hésité sur les composantes antis juives du crime. Le journaliste va même plus loin, en rappelant que le meurtre d'Ilan a eu lieu peu après la période de violence dans les banlieues en 2005.