On se croirait en ex-URSS....
Voici l'aventure d'un jeune rabbin d'une famille bien connue en suisse...
La police et les autorités judiciaires se comportent de façon de plus en plus arbitraire à mesure que le Retrait approche. Un jeune couple de la localité de Bet El, a été arrêté avec son bébé quelques minutes après avoir "commis le crime" d'expliquer les enjeux du démantèlement à un policier.
Le couple s'est rendu dans le quartier de Pisgat Zeev à Jérusalem, dans le cadre de l'opération "Panim el Panim" (face à face), dont le but est d'expliquer les conséquences du démantèlement au grand public en se rendant chez les gens en soirée (quand la personne veut bien les recevoir). Les militants étaient munis cette fois d'une liste d'adresses d'agents de police qui participeront au Retrait ou à la répression de manifestations.
Le père du jeune homme interpellé, un rabbin francophone réputé, a raconté à Arouts Shéva en français les détails de cette affaire. La visite se serait déroulée au début comme d'habitude, avec plusieurs discussions tranquilles avec les policiers qui ont accepté poliment d'écouter un moment le jeune couple, et quelques portes fermées comme cela arrive aussi. Les militants ont juste invité les agents à faire de preuve de modération durant le démantèlement, puis sont retournés vers 21h au point de rencontre où ils devaient être ramassés par l'autocar pour revenir chez eux.
Pendant qu'ils attendaient leur bus un véhicule de police s'est subitement arrêté près d'eux, tandis qu'un agent a commencé à les questionner pour savoir s'ils étaient le couple qui avait rendu visite à des policiers du quartier. Le mari, un étudiant de yéshiva peu habitué à mentir, à répondu avec innocence par l'affirmative. Suite à cette réponse le policier les a embarqués avec leur bébé pour les amener aussitôt au poste de police, probablement suite à une dénonciation d'un officier mécontent de cette initiative.
Le mari et sa femme ont ensuite subi chacun un interrogatoire serré pendant plusieurs heures. Les enquêteurs ont forcé le jeune homme à révéler le nom de la personne qui leur avait remis la liste des adresses des policiers, sous peine de garder sa femme et son bébé toute la nuit au poste. Ils l'ont également accusé de faire partie d'un groupe extrémiste. Les policiers ont finalement accepté de libérer la jeune femme et son enfant vers minuit, tout en gardant le mari en détention à la prison Migrash Haroussim.
La police a fait dès le lendemain une descente dans les locaux de la yéshiva de Bet El ainsi qu'au domicile du couple, puis a procédé à l'arrestation de la personne qui avait transmis la liste au jeune homme. Le tribunal de Paix a ensuite prolongé de cinq jours la détention des deux jeunes hommes, suite à la demande du procureur de la police, invoquant leur affiliation possible avec "un mouvement dangereux" et le fait qu'ils auraient incité des policiers à désobéir aux ordres.
Le jeune homme et le deuxième militant ont finalement été libérés ce mardi, après que leurs avocats aient déposé un recours au Tribunal de District. Les juristes ont réussi à prouver, après un long débat avec le délégué de la police, que le seul but de la visite des militants étaient de sensibiliser les policiers à faire preuve de modération et de compréhension envers les résidents destinés l'expulsion, sans inciter à l'insubordination.
Le juge s'est montré très étonné de l'existence d'une liste d'adresses de policiers, tout en avertissant les militants qu'ils devraient payer une amende de dix milles shekels en cas de récidive… (A7)