voila la depeche en question ..
Au fait merci, feujworld de diffuser des infos si completes .
Titre : Assez du vieux fantasme de la double allégeance : un juif français n'est pas un israélien.
Date : 01 Novembre 2002
Source : Réponses-Israël
Par Jean-Daniel Flaysakier - journaliste à France2- Rubrique Forum dans Marianne n°288 du 28/10/02
Oui, on peut critiquer Ariel Sharon et sa politique sans être antisémite. Mais, sous ce prétexte, certains en profitent pour laisser libre cours à leur antisémitisme. En voici quelques preuves.
La scène se passe un samedi de juillet à Tours. Une poignée de militants du collectif Palestine 37 distribuent des tracts appelant au boycott des produits israéliens. Le lundi suivant, le quotidien local, la Nouvelle République du Centre-Ouest, consacre un grand article à cette manifestation et la journaliste reproduit l'un des tracts dont elle extrait le nom de quelques marques que les consommateurs sont appelés à boycotter. Mais, problème, les marques en question ne sont pas israéliennes ; il s'agit en fait de société dont le nom est à consonance juive, Lévi-Strauss, Célio ou Häagen-Dasz ! Une méthode bien connue, utilisée par certains pays arabes, qui, en France, tombe sous le coup de la loi Gayssot.
Selon le rédacteur en chef de l'édition locale, il s'agirait d'une simple erreur.
Imagine-t-on seulement, quelques années plus tôt, qui que ce soit publier une liste d'entreprises au nom juif sans se poser de questions ? Cette "anecdote" est pour le moins significative de ce qui se passe aujourd'hui en France : alors que, après le 11 septembre 2001, on nous expliquait qu'il ne fallait surtout pas faire l'amalgame entre les terroristes islamistes et la communauté musulmanes, le mot "juif" sert à désigner aussi bien les personnes appartenant à cette religion que les habitants de l'État d'Israël. D'ailleurs José Bové n'a-t-il pas vu la main du Mossad, le service secret de l'État hébreu, derrière les incendies de synagogues françaises ? Il s'est, certes, excusé par la suite de ces remarques. Comme si le mal n'avait pas été fait. La double allégeance, l'une des armes favorites des antisémites, ne s'est donc jamais aussi bien portée. À la manière de Mr Jourdain, on peut désormais faire de l'antisémitisme sans le savoir !
Paranoïa ? Voire. J'en veux un exemple personnel : alors que je faisais une remarque en conférence de rédaction, après le journal de 20 heures, sur la construction d'un sujet d'un de nos envoyés spéciaux en Israël, j'ai eu droit à la réflexion suivante dans un couloir : "Tu es juif, toi, tu as sans doute de la famille en Israël et tu es inquiet." Pour la première fois de ma carrière, je n'étais plus un journaliste émettant un avis sur un reportage, mais membre d'une communauté "binationale", préoccupé par des intérêts autres que journalistiques. J'ai même entendu un collègue m'expliquer après un attentat-suicide dans une rue de Jérusalem que les résistants aussi se faisaient exploser au milieu des allemands. Israël = juifs et juifs = nazis. Le résultat des équations est simple : banaliser la Shoah, banaliser l'antisémitisme, au nom de la solidarité avec le peuple palestinien. Si seulement c'était cela.
Mais nombre de ceux qui tiennent ces propos aiment beaucoup les Arabes quand ils vivent en Cisjordanie. Ils les détestent toujours autant quand ils vivent en banlieue parisienne.
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