Trois familles, marocaines et juives ont été jetées dans les rues d'essaouira,l'expulsion de la dérniére famille juive d'essaouira! une famille honorable et irréprochable comme les SEBAG !!!
quelle honte
non seulement jetées dans les rues mais aussi leurs objets volés et vendus chez les bazaristes à marrakech!
je me demande où est le ROI ??? trop occupé à papoter....
'''' Aujourd’hui Essaouira est endeuillé puisque l’irréparable y a été commis : la dernière et la plus ancienne famille juive de la ville , les Sebag, vient d’être expulsée de la maison qu’ils habitent dans la kasbah – ce que Cornut nommer le « quartier du Roy » où résidaient les fameux « Toujar Sultan »- et ce depuis des lustres. En les privant de leur droit à la ville, on veut les pousser à la désespérance : mais comment pourrait-on haïr qui l’on aime, je t’aime Mogador, je t’aime.
Le rayonnement de la ville sur le plan national et international est fondé aujourd’hui sur sa réputation de ville « carrefour culturel », et de ville de cohabitation et de tolérance entre les fils d’Abraham. Or avec une telle expulsion, c’est cette réputation qu’on risque de ruiner. Remettre ainsi en cause une réputation patiemment cultivée depuis de nombreuses années par ses festivals qui se veulent le lieu de rencontre entre les cultures et les civilisations. C’est pour cette même raison que « la cité des alizés » fut classée « patrimoine universel de l’humanité » par l’UNESCO.
Faut-il rappeler, que jusqu’au début du 20ème , Essaouira était l’unique ville au Maroc, où la population juive était plus nombreuse que la population musulmane. Avec 38 synagogues officielles et plus d’une centaine de synagogues de familles. Faut-il en plus rappeler que les strates de l’ancien cimetière marin juif témoignent que leur présence dans cette région remonte à plus de cinq siècles. Bien avant la fondation de la ville par le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah, en 1765.
Les Sebag & Ohayon font partie des premières familles juives à peupler la ville à sa fondation. En effet, c’est sur instigation de Sidi Mohamed Ben Abdellah, que Sumbel, le conseiller Royal avait fait venir les fameux « Toujar Sultan »(négociants du Roi). Cette communauté a grandement contribué à l’épanouissement économique et culturel. Avec tout ce prestigieux passé, il est inadmissible, incompréhensible et profondément injuste, que les Sebag, dernière famille juive d’Essaouira, soient expulsé de la maison qui les a vu naître et grandir. C’est faire fi ainsi de toute une vie, une mémoire, une culture, une part incontestable de l’identité de la ville. Car cette présence humaine est en soi un témoignage vivant de ce que fut cette communauté. Veut-on transformer la terre de cohabitation en terre de remord, qu’on ne s’y serait pas pris autrement. Avec une telle atteinte à la mémoire collective, on viderait de sa substance toute l’action de l’UNESCO en vue de sa sauvegarde. Faut- il encore rappeler, que le véritable patrimoine ne réside pas seulement dans les murs mais surtout dans les hommes qui les habitent. La ville se vide de sa substance et de son âme avec le départ des hommes. Jadis on avait écrit « ville à vendre », force est de constater qu’aujourd’hui la ville est vendue et trahie par les promoteurs du malheur, maintenant que la plupart des souiris se font inhumés loin de la terre aimée, qui devient ainsi « terre du remord ». Comme disait la chanson Folk de Nass El Ghiouan :
Il ne m’importe que les hommes s’ils sont perdus
Les murs s’ils s’effondrent chacun pourra relever le sien
Nous crions notre colère, nous en appelons à tous les amoureux d’Essaouira, de par le monde pour lever cet affront, cette atteinte au droit à la ville, à notre ville. Sauvegarder la dernière famille juive d’Essaouira, es-ce trop demander ?! Si à malheur ne plaise une telle famille en serait amener à lever le voile, il en sera alors finit de l’esprit de la tolérance. Faut-il rappeler que cette même famille qui est la mienne a déjà pâtit de l’intolérance, puisque l’un de mes frères fut sauvagement agressé à coup de hache en plein Casablanca au mois d’avril 2002. Expulser ma mère, veuve Aïda Sebag, c’est remuer le couteau dans une très ancienne blessure, depuis l’inquisition jusqu’à nos jours. Le Maroc de feu Mohamed V, qui avait refusé que les juifs du Maroc portent l’étoile jaune à l’époque de Vichy et celui de Sa Majesté Mohamed VI qui prône tolérance et ouverture, ne mérite pas cela.
Joseph Sebag
comité contre l expulsion des Familles juives vivant à Essaouiraes