Article de Jean-Paul de Belmont © Primo-Europe, 19 août 2006
La résolution 1701 des Nations Unies prévoyait de nombreux points qui semblent, à présent, se révéler comme de dangereuses chausse-trappes pour Israël. La France est largement à l'origine de l'empressement pour un vote rapide de cette résolution, comme pour couper l'herbe sous le pied d'une armée israélienne sur le point de mater la milice chiite au Sud Liban. Cet activisme tricolore semblait promettre une grande implication de la France dans la future force internationale d'interposition. On parlait de 5000 hommes avant l'adoption de la 1701. A l'arrivée, les promesses chiraquiennes se dégonflent comme une baudruche avec le projet de l'envoi de 200 hommes seulement, laissant pantois et perplexes observateurs et partenaires diplomatiques. Ces derniers devront apprendre à exiger des garanties préalables la prochaine fois que la France fera montre d'une si grande "promesse de don" sans donner suite. Une France qui se gargarise de son attachement au devenir du Liban mais qui se montre bien mesquine au pied du mur. Le rôle délétère de la politique étrangère française semble ainsi se confirmer. Cette politique a toujours consisté à ne jamais ciller quand Israël était soumis à des menaces existentielles et à toujours réagir immédiatement lorsque l'Etat hébreu était sur le point d'y mettre fin. Cette résolution prévoyait également un embargo sur les armes à destination du Hezbollah. La Syrie et l'Iran continuent de nier leur rôle dans les approvisionnements militaire et financier du Hezbollah pendant qu'Israël est obligé de faire lui-même la police en intervenant, comme aujourd'hui à Baalbek, pour empêcher une livraison d'armes aux "Fous de Dieu". Bien entendu, on accusera rapidement Israël de violation du cessez-le-feu en "oubliant" de rappeler que la résolution onusienne n'a jamais demandé à Tsahal de renoncer à des actions défensives. Il était également question de la libération inconditionnelle des deux soldats israéliens capturés, le 12 juillet, par le Hezbollah. Or, voici que Kofi Annan a exhorté Israël et le Liban à consentir de "pénibles compromis" pour assurer la libération des soldats israéliens enlevés et régler la question des Libanais prisonniers en Israël. Si nous comprenons bien le Secrétaire Général, on peut conjuguer "inconditionnel" et "pénibles compromis". Il est à craindre que ces "pénibles compromis" consisteront à mettre sur un pied d'égalité, au nom de la sacro-sainte symétrologie qui sert désormais de religion, l'assassinat et l'enlèvement de soldats qui étaient sur leur territoire, d'une part, et l'arrestation de terroristes sur le point de commettre leurs forfaits hors de leur territoire, d'autre part. Il serait temps pour la crédibilité, déjà bien entamée, de l'ONU que "résolution" cesse de rimer avec "piège à c…".