Au sujet d Israël, la position du Rabbi est claire et sans détours : la politique des concessions est source de dangers et de sacrifices vitaux. Il ne s agit pas d un « oracle » détaché et indifférent, mais d une prise de position où il s’investit totalement, criant de douleur dès qu il est question de relâchement pouvant nuire à la sécurité des Juifs. Cette position a toujours été exprimée par le Rabbi, mais n‘a été connue du monde « extérieur » que postérieurement à la « guerre des six jours », lorsque des hommes politiques israéliens parlaient de concessions nécessaires, et surtout à partir des pourparlers avec l Egypte qui aboutirent à Camp David.
Rien de commun, par conséquent, avec les théories militant pour le « Grand Israël », mais simplement la sécurité vitale, pour quatre millions et demi de Juifs. Cette même sécurité, au nom de laquelle les dirigeants actuels de l Etat d’Israël ont permis l installation de zones « autonomes » à quelques kilomètres des agglomérations juives, avec tout ce que cela suppose comme conséquences, en échange d’accords de papiers avec un homme minoritaire dans son propre camp.
On acquière ainsi la preuve, claire et définitive, que le rabbi est à juste titre appelé »le prophète de la génération » car aucune de ses paroles n’est vaine. En ces jours d épreuve, où les ténèbres couvrent la face du monde, jetant la confusion dans les esprits, au point de dénommer paix la menace la plus grande qu ait jamais encourue le Pays Israël, il nous a paru opportun et profitable de consulter ce qu’a été l’opinion, clairement exprimée, du Rabbi, sur les questions vitales qui se posent actuellement à notre peuple. (P. PACHTER)
LE CRI DU RABBI SUR L’INTERDICTION DES CONCESSIONS TERRITORIALES
La situation actuelle en Eretz-Israel est celle d un état de siège, où des Juifs sont encerclés par cent millions d Arabes. La Loi à ce sujet est donc tout à fait claire, et ne fait aucune distinction dans ce cas entre une terre sainte et une terre qui ne l est pas. Quatre millions de Juifs( qu’ils fructifient !) se trouvent dans un espace, entourés par des arabes musulmans qui ne sont pas intéressés par « de la paille et du foin » (selon l’expression du Choul’han-Arou’kh, qui ordonne la riposte même dans ce cas. NDT), mais disent ouvertement qu ils veulent des territoires supplémentaires.
Par conséquent, même si ce cas s était présenté en Diaspora, le Choul’han Arou‘kh aurait tranché clairement, et même pour trois Juifs, pour peu que ceux -ci soient en age de porter les armes, (et même dans le cas où il n existe aucune juridiction rabbinique, et même pendant l’exil, où l’on n est pas placé sous la royauté d‘Israël). Le Choul’han Arou’kh stipule que puisqu’on se trouve en situation de supposer qu il leur sera facile de conquérir le pays (maintenant qu ils sont entrés pour une raison économique), …la loi ordonne de sortir en armes à leur rencontre (même) le jour du Shabbat, et même s ils ne sont pas encore venus, mais s apprêtent à le faire ». Alors, qu’actuellement, la situation est claire, puisqu’ils déclarent ouvertement qu ils veulent du territoire - et non de la paille- puisqu ils revendiquent Jérusalem-Est.
LA TORAH DE VERITE TRANCHE
A propos de l ‘argument disant qu il faut rendre les territoires pour calmer les Arabes, j ai déjà fait savoir -ce n est donc un secret pour personne- qu à l issue de la « guerre des six jours », où l on a repris Jérusalem, la rive du Jourdain et tous les territoires dont il est question aujourd’hui, à peine une semaine plus tard, est arrivée ici (aux Etats-Unis) une délégation du gouvernement (de Jérusalem ou de Tel-Aviv), qui s est adressée au président des F.U, lui demandant un arbitrage entre Israël et ses voisins arabes (l Egypte et les autres), pour que ces derniers acceptent de reprendre les territoires en retour. Ils ajoutèrent alors : « bien que nous avions gagné cette guerre, notre intention ne visait pas les territoires mais d obtenir la paix ».
La situation aujourd’hui est identique : au départ, ils faisaient valoir qu’on aurait la paix en agissant ainsi, mais actuellement ils (les Arabes) réclament la vieille ville de Jérusalem…et de plus, ils ne garantissent même plus la paix. Et même s ‘ils la garantissaient…(nous ne pourrions les croire)…puisqu ils disent ouvertement qu’ayant été élus pour un temps, ils ne peuvent prendre de responsabilité pour des faits qui arriveraient à une période où d’autres leur succéderaient. Et même s’ ils ne le disaient pas, nous savons que c est bien ce qui se passerait…
Ces gens imaginaient que lorsque les Arabes entendraient que l‘on s ‘apprête à leur donner les territoires, cela restaurerait le calme. La réa lité , c est qu’à partir du moment où l’on a commencé à parler de restitution, les terroristes(les actes de terrorisme) se sont multipliés de manière incomparable à ce qui existait antérieurement. Il n’ y en a jamais eu autant que depuis la signature d’accord… Le « Beth Yossef »(auteur du Choul’han-Arou’kh ») a déjà éclairci ce cas « même s ils s apprêtent à venir pour (faire main basse sur) de la paille ou du foin ». En effet, dans ce cas, le Juif peut penser, et déclarer « Puisqu‘ils ne veulent , en tout et pour tout, qu’un peu de paille, et qu ils déclarent qu ils rentreront chez eux ensuite, nous n avons qu à leur donner (ce qu ils réclament), et nous verrons bien ensuite ce qui arrivera , il ne sera jamais trop tard (le cas échéant) pour intervenir militairement ».
C ‘est pour répondre à ce cas que la « loi de vérité », qui est notre « loi de vie » fixe qui est interdit de les laisser entrer, même pour quelques instant. Car il importe d’assurer une situation où « le pays ne soit pas aisé à conquérir ». Et cela va jusqu’à nos ordonner de sortir le Shabbat les armes à la main à leur rencontre, et à leur faire comprendre qu on ne leur donne pas le droit d entrer.
LES ILLUSIONS DE CAMP DAVID
(adaptation libre d un discours du Rabbi de Lubavitch MHM)
Rabbi Yits’hak dit : La Torah (dont le but essentiel est d enseigner les commandements) aurait dû commencer par le verset de Chemot 12 « Ce mois-ci sera le premier des mois », qui est le premier commandement donné à Israël. Pourquoi donc commence-t-elle par le récit de Béréchit ? Parce qu’à partir du concept exprimé par le psaume (111) : il raconte à son peuple le pouvoir de ses œuvres, (il leur relate le récit de l’ Œuvre de la Création), afin de leur donner l héritage des nations (la terre d Israël). Car si les nations du monde devaient un jour dire à Israël : « vous êtes des voleurs, pour avoir pris par la force la terre des « sept nations » (Canaan), Israël devrait leur répliquer : la terre entière appartient à D-ieu. Il l ‘a créée et l’a donnée à qui Il voulait. C’est de sa pleine Volonté qu il la leur donna, et c’est de Sa pleine Volonté qu il leur reprit pour nous la donner »(commentaire de Rachi sur Béréchit Voilà plus de trente ans à présent que la terre d’Israël est entre les mains de son légitime propriétaire, le peuple juif, qui, même exilé en conservant la propriété. Car aucun pourvoir terrestre ne pourrait changer cela, c est un héritage éternel venant du D-ieu Eternel à son peuple éternel.
Les nations arabes qui ont déclaré la guerre au peuple juif pour reprendre possession de notre terre, nous accusent de l avoir prise de force au Palestiniens. C est à cela que le texte biblique, cité plus haut, répond de manière exacte que nous ne sommes pas des voleurs.
Ce pays s est toujours appelé Eretz-Israël, et Palestine est un nom étranger qui nous a été imposé par d autres.
Pour nous il a toujours été la terre Sainte, donnée par D-ieu à son peuple.
PROCESSUS DE PAIX DE CAMP DAVID
Du fait que nous sommes résolus à garder ce qui est nôtre, cette guerre permanente a coûté de terribles sacrifices .La paix, ce simple mot, déclenche de profondes émotions, et parmi tous les peuples, les Juifs qui ont tant souffert depuis des temps très anciens sont ceux qui la désirent le plus.
Mais ce n est pas parce que nous nous languissons tellement d’elle que nous devons nous laisser aveugler devant la réalité. Disons-le franchement : les accords de Cam David ne sont pas annonciateurs de paix, ils ne constituent même pas un petit pas vers elle.
Cet arrangement est plutôt désastreux à tous points de vue pour Eretz- Israël, et il place plus de trois millions de Juifs en état de plus grand péril qu’auparavant. Une telle affirmation n est pas émise à la légère : c est une question qui concerne la sécurité de millions de Juifs, et on ne peut se permettre de fermer les yeux en espérant que tout ira pour le mieux.
Les accords de Camp David doivent être examinés de près, ainsi que leurs conséquences, en une démarche logique et dénuée d'émotion.
LA HALA’HA
Avant tout, voyons ce qu en dit la Hala’hah, la loi juive sur le plan pratique. Car les juifs conduisent leur vie à la lumière de la Torah, aussi consulterons-nous la Torah sur cette question, pour disposer de guides et de repères.
Quels sont exactement les termes des accords de Camp David : Israël rendra la majeure partie du Sinaï (en trois phases dont deux sont déjà terminées). Cela inclut :la terre elle-même, les champs pétroliers, les aérodromes, l’évacuation de toutes les implantations juives. De plus les Palestiniens accèderont à une certaine autonomie. En échange, l'Egypte reconnaît les Juifs d’Israël et signe un traité de paix qui clôt officiellement l’état de guerre.
Apres ce bref résumé des points principaux des accords, passons à leur analyse. Nous verrons tout de suite que la motivation principale de la démarche juive a été « Pikoua’h Néfech », la conservation de la vie. La Torah enseigne que le principe du Pikoua’h Néfech est prioritaire sur toues les situations, face à tous les commandements, on profane le shabbat pour préserver la vie, on enfreint les lois de la Cachrout pour sauver une vie, etc.…Ici les Juifs sont entrés dans le processus de Camp David, en espérant qu il mènerait à la paix, et préserverait ainsi les vies humaines.
Quant à dire que cet objectif a été atteint, cela est une autre question. Nul, à ce jour, ne peut affirmer que la paix signée à Camp David a été du coup assurée. Un traité est en général aussi valable que la parole de l homme qui a signé. .L’histoire comporte trop d’exemples de traités rompus aussi facilement que l on déchire le papier sur lequel ils étaient écrits. En résumé la paix serait plutôt un pari de paix : peut-être durera t elle ,peut-être pas, c est le risque normal lorsque l’ on tente sa chance. Par contre les concessions faites par Israël ne sont pas de simples déclarations d intention, mais elles sont substantielles. Tellement substantielles qu elles placent Eretz-Israël en position de plus grand danger que par le passé, comme nous le verrons plus loin. En d autres termes, alors que ces concessions étaient faites au départ pour protéger de tout danger mortel, le résultat tend à l inverse, en faisant d’elles un danger en soi pour l existence d eretz-israel.
Nous avons donc devant nous le dilemme suivant : un processus de paix qui pourrait éviter des pertes vitales, et un abandon de terres, conséquences de ce processus, qui constitue une menace directe pour la vie, D-ieu nous en garde ! Ces deux faits semblent tomber tous les deux sous le coup du principe de Pikoua’h-Néfech », encore que chacun dans un sens différent La question cruciale est donc : lequel a priorité ?
Consultons donc la Hala’hah : dans le Choul’han -Arou’kh, le code du droit juif, se trouve une directive claire pour un cas similaire à celui-ci. A propos des lois du Shabbat (Ora’h-Haim, chapitre 329,§6) il est écrit : « Si des non-juifs assiègent des villes juives, s ils le font pour de l argent , nous ne devons pas profaner le Shabbat (en allant les combattre). Mais s ils viennent dans l’intention d‘attenter à des vies ou même s ils viennent sans avouer leur but et qu on puisse penser qu ils sont peut-être venus pour attenter à des vies, dans ce cas, même s ils ne sont pas encore sur les lieux mais qu ils se préparent à venir , nous devons aller à leur rencontre en armes, et nous devons même profaner le Shabbat à cause d’eux, car si nous ne le faisons pas, ils pourraient conquérir la vielle, et par là le reste du pays puisqu’il s agit là d une ville frontalière), et le Shabbat doit être profané pour prévenir une telle éventualité, car la sécurité du pays serait menacée.
Nous voyons donc que, bien qu il ne s agisse que d une éventualité future, la Torah nous ordonne de prendre toutes les mesures nécessaires pour l’écarter, y compris d instaurer l’état de guerre s’il est nécessaire, et ce, à cause du Pikoua’h néfech ». En d autres termes la simple éventualité d un affaiblissement futur des frontières du pays à la suite d actions actuelles d un ennemi est estimée par la Torah comme constituant une situation de Pikoua’h néfech », et on doit l’éviter dans le présent.
LA SITUATION EN ERETZ ISRAEL
Cette situation ressemble étonnamment à la loi du Choul’an Arou’kh rapportée plus haut. La substance de cette loi est d’empêcher les non juifs de prendre le contrôle d une ville proche de la frontière, de crainte que cela puisse mettre en danger la sécurité du pays. Or c est exactement la situation actuelle, chaque pouce de territoire étant vital à la sécurité et le donner mettant en péril cette sécurité.
L’opinion unanime des experts militaires est que ces territoires sont essentiels à la sécurité d’Eretz israel et que le fait de les abandonner met en danger l existence même du pays , comme cela a été malheureusement démontré à l’occasion de la guerre de Kippour en 1973.
Nous pouvons simplement imaginer ce qui aurait pu se passer si, D-ieu nous en préserve, l Egypte avait pris possession du Sinaï à ce moment, son armée aurait aisément pu pénétrer au cœur même du pays.
Or la Judée-Samarie et les hauteurs du Golan sont encore plus vitales, en tant que frontières défendables(un fleuve et une montagne sont des frontières naturelles), et les abandonner purement et simplement( ou sous forme d autonomie, ce qui est équivalent à les abandonner), met à nu notre sécurité. Toutes ces terres sont, comme l exprime le Choul’han Arou’kh, proches de la frontière, et cela signifie que les laisser à l’ennemi équivaut à lui faire présent du restant du pays puisque celui-ci devient vulnérable et offert à une conquête facile. Enfin les implantations frontalières sont notre première ligne de défense contre toute infiltration d’armées ennemies ou de terroristes. Abandonner ces implantations équivaut à supprimer l une de nos défenses les plus sures, et crée une situation de grave danger pour nos vies.
En conclusion, nous rappellerons que le Choul’han Arou’kh interdit de livrer des territoires nécessaires à la sécurité des frontières en mains ennemies. Ce danger pour le pays entier doit être évité même au prix de la profanation du Shabbat. Tous les experts militaires s accordent à dire que la majeure partie du Sinaï, les hauteurs du Golan, et la Judée-Samarie sont essentiels à la sécurité d’Eretz- israel. La Hala’khah, la loi pratique, doit être tranchée dans le sens d une interdiction de l abandon de ces territoires, sachant qu un tel abandon porte atteinte à la préservation de la vie, premier principe dans la Torah*.
*sauf pour les cas où la préservation de la vie devrait être obtenue au prix de la transgression des trois commandements suivants : l’interdiction de l’idolâtrie , du meurtre, ou d une union sexuelle illicite.
L’AVERTISSEMENT A SHAMIR
Le 10 Chvat 5752 (1992, on présenta au Rabbi, Moché Katsav, ministre israélien des transports. Le Rabbi lui serra la main et conserva sa main dans la sienne pendant toute l entrevue. Iil lui dit :
Le Rabbi (Chlita) : puisse D-ieu faire que vous connaissiez la réussite dans votre mission, qui vous permettra de réunir le peuple d’Israël, la Torah d’Israël et le Saint Béni soit-IL, de sorte que tous trois ne puissent plus être dissociés.
Il m‘est dernièrement parvenu une nouvelle étrange et effrayante, à propos de discussions et d une décision du gouvernement d’Eretz-Israël, relatifs à une restitution de certaines parties de la Terre Sainte (à ses précédents occupants).Actuellement, on évoque un programme qui doit durer cinq ans et a pour nom « autonomie ». Mais peu importe de quelle manière il est défini et présenté. Concrètement de tels propos contreviennent à une interdiction clairement énoncée par la Torah qui dit « ne les prend pas en grâce ». Il est donc interdit de céder même une toute petite partie d’Eretz-Israël aux autres nations. De tels propos aboutiront, à une cession, ce qu’à D-ieu ne plaise. Lorsqu’on les prononce, on va donc bien à l’encontre de D-ieu, de sa Torah, dEretz-Israël et de sa sainteté. Toutes les discussions relatives à une autonomie sont le premier pas qui conduit à la cession des territoires, non pas de quelques uns d’entre eux, mais bien de leur plus grande partie, ceux de Judée, de Samarie, de Gaza, de ‘Hébron, de Yerouchalaïm. Il y a là un danger véritable ! Comme je l’ai dit, peu importe ce que disent les Juifs, ce qu ils pensent. Il faut seulement tenir compte de l interprétation de leurs propos qui est faite par les nations. Or celles-ci y voient un programme qui doit aboutir à la restitution effective des territoires et à la création d un état palestinien. Vous comprenez l arabe. Interrogez donc les Arabes habitant dans ces territoires et vous verrez ce qu est leur conception de leur autonomie, qui est censée leur être accordée pour cinq ans.
Il considèrent que des territoires d’Eretz-Israël leur seront concrètement rendus, afin qu ils puissent y édifier un état palestinien. Peu importe donc ce que proposent les Juifs. Il faut uniquement considérer ce qui est compris par les nations. Le simple fait de parler d’autonomie est une transgression de la Sainteté divine. Le fait que certains Juifs d’Eretz-Israël, à titre personnel, ne respectent pas la Torah et les Mitsvot les regarde. Mais, il s’agit , en l’occurrence, du gouvernement d’Israël qui part en guerre contre D-ieu et sa Torah ! On parle d’une autonomie administrative, de leur confier la responsabilité de leur propre éducation, de leur agriculture, mais non des relations extérieures et de la sécurité. On dit également que tout cela n’est qu’une expérience. Il n’y a là que des propos de diplomates et je ne polémiquerais pas à ce sujet. Vous êtes vraisemblablement un plus grand expert que moi, dans ce domaine. En revanche, dans les faits, il ne s’agit nullement ici de diplomatie, mais bien de restituer des parties d’Eretz-Israël, ce qu à D-ieu ne plaise. Le simple fait d’évoquer de telles idées est une transgression du Nom de D-ieu et de sa Torah. Peu importe donc dans quel but et en vertu de quelle diplomatie les Juifs prononcent de telles paroles. O veut lier tout cela à l’immigration russe, aux garanties que doit donner le gouvernement américain. On se croit obligé de prendre en compte la position des autres nations, en subissant leurs pressions. Lorsque celles-ci augmenteront, on sera prêt à aller encore plus loin, de sorte que l on s’engage ainsi dans un processus sans fin. On a pu, du reste, constater, de par le passé que succomber aux pressions n’a fait que les augmenter.
Vous savez sans doute que Mr Menahem Begin, au début, s‘opposait aux accords de Camp David, avec toute sa détermination. Puis il commença à faire des concessions et d’après ce que l’on dit, il regrette jusqu’à ce jour d’avoir restitué une partie d’Eretz-Israël. Lorsque des hommes qui ne sont pas croyants agissent de la sorte, on peut le comprendre. En revanche, lorsque la signature aboutissant à la cession de territoires d’Eretz-Israël est celle de Juifs croyants, il y a véritablement là une transgression des valeurs sacrées. Shamir croit en D-ieu et en la sainteté d’Eretz-Israêl. Il est donc absolument incompréhensible qu il puisse maintenant donner son accord à des résolutions qui aboutiront à céder les territoires. La sécurité d’Eretz-Israël est assurée par le D-ieu Unique. Lorsque l’on adopte le comportement qui s’impose, lorsqu’on fait preuve de la plus ferme détermination, il n’y a véritablement aucun souci à se faire. Pour l ‘instant, il n’est question que de cinq ans, car on n’ose pas dire clairement que l’on ne veut pas restituer le territoire. Néanmoins l’issue est bien claire. Au bout du compte, cette restitution sera inéluctable. Je suis persuadée que Shamir lui-même le sait, qu’il le sait même mieux que moi. Shamir a acquis de nombreux mérites concernant Eretz-Israël, depuis l’époque de l’Irgoun. A cette époque et selon les lois de la Torah, le gouvernement d’Erez-Israël appartenait aux autres nations et Shamir lutte contre cela. Actuellement, c’est lui qui parle de restituer des territoires d’Eretz-Israël !
Concrètement, je pense qu’il faut tout faire pour que Shamir annule sa décision et ses pourparlers concernant l’autonomie. Je me suis sans cesse battu pour que soit constitué le gouvernement de shamir. J ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour qu‘il le dirige*. Mais, si ces négociations se poursuivent, moi, Mena’hem Schneerson, je serais le premier à lutter avec détermination et de toutes mes forces, pour que tombe le gouvernement Shamir. Jusqu’à ce jour, Mr Shimon Pérès était l’opposant du gouvernement Shamir. Mais si celui-ci continue dans la même direction, s’il poursuit les pourparlers pour l’autonomie, je serais, moi aussi, un opposant à ce gouvernement ! Si Shamir ne peut résister aux pressions des autres nations, qu’il le dise clairement, qu’il avoue son incompétence à assumer ses fonctions. Comme je l’ai dit plusieurs fois, le mot Shamir désigne ce qui sert à fendre la pierre la plus dure. Qu’il place donc le Shamir le plus fort dans les décisions qu’il doit prendre concernant ces pourparlers, qui ont pour but de restituer des territoires. Alors, toutes ces décisions, toutes des pensées, seront irrémédiablement brisées.
* C’est en effet, grâce à l intervention du Rabbi que 2 députés religieux, quittant la coalition formée par Péres, empecherent celle-ci de se constituer, et provoquèrent ainsi la formation du gouvernement.
Dans un discours récent (Paris, juin 1995), Mr Yis’hak Shamir reconnut publiquement qu’il avait eu tort de ne pas suivre les sages directives du Rabbi, et qu’il le regrettait…