« La Presse », journal à tendance libérale et deuxième quotidien du Québec, a nommé le 8 décembre dernier Yasser Arafat « Personnalité politique de l'année, catégorie politique (monde) ». L'annonce, publiée sur le site du quotidien, propose au lecteur de choisir la personnalité de l'année toutes catégories confondues. Ainsi retrouve-t-on aux côtés de Yasser Arafat le Président français, Jacques Chirac, nommé « Personnalité politique européenne de l'année ».
La rédaction de « La Presse » a justifié son choix en expliquant que Yasser Arafat « a légué une partie de ses pouvoirs à un Premier ministre ; a proposé de nombreux cessez-le-feu et a encouragé les pourparlers pour faire avancer la paix au Proche-Orient, tout en se faisant officiellement menacer de mort par l'État israélien ».Alors que le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, « éternel insatisfait […]opposé à tous les accords de paix proposés depuis 1990 » aurait rejeté la « feuille de route », Yasser Arafat aura, toujours selon « La Presse », fait « preuve, tout au long de l'année, d'une bonne volonté et d'une ouverture au dialogue remarquables ».
De nombreux Montréalais ont écrit à la rédaction de « La Presse » pour lui exprimer leur étonnement et leur mécontentement quant à la nomination du leader palestinien jugé par les gouvernements israélien et américain comme un obstacle à la paix au Proche-Orient et dont la corruption a été dénoncée par des membres de sa propre organisation, le Fatah.
Par David Ouellette, de l'Université de Montréal