Le premier ministre libanais Omar Karamé jette l'éponge et démissionnw.Et pour la deuxième fois en un mois et demi...
du devoir... accompli!
En déployant tous les efforts possibles et imaginables pour consommer du temps, Karamé a atteint son objectif, en réalité fixé par la Syrie: rendre impossible la tenue d'élections démocratiques et libres, qui doivent avoir lieu, selon la mécanique établie dans la Constitution, fin mai prochain. On estime en effet que les chances d'un scrutin d'ici six semaines sont assez complexes et peut etre nulles ????
Si on comprend bien le mode d'emploi électoral, au demeurant complexe, qui prévaut au pays du Cèdre, le gouvernement devrait donner le coup d'envoi à la campagne d'ici 15 jours. Mais voilà : à la suite de la démission de Karamé, le Liban est confronté au vide politique, à moins que les intellectuels ne réalisent un prodige,
Les prosyriens détenant la majorité au Parlement, il serait très étonnant que les citoyens soient invités aux urnes en mai.
Rétrospectivement, on constate qu'après l'assassinat de l'ex-premier ministre Rafic Hariri, les Syriens se sont employés à adopter profil bas pour mieux canaliser leurs énergies, derrière les rideaux, afin d'orienter le jeu politique à leur guise un peu plus tard. En clair, ils ont convenu de replier leurs troupes militaire à l'intérieur de leurs frontières, comme l'exigeait la résolution onusienne , tout en imposant la lenteur, si on peut dire, aux négociations entre les partis politiques libanais, entamées pour mettre sur pied une coalition gouvernementale.
En gagnant du temps, le président syrien Bachir al-Assad semble assuré d'être le maître politique du pays pendant encore plusieurs mois. Son pari ? L'opposition est si hétérogène qu'elle implosera d'ici la fin de l'année. Après quoi, il serait plus aisé de maintenir une emprise plus discrète que celle observée depuis une vingtaine d'années.
Évidemment, l'opposition n'entend pas se cantonner dans un rôle de figuration. Ainsi, elle menace de ne pas respecter l'interdit de manifestation décrété par Karamé. Dans les jours qui viennent, elle espère forcer les autorités à respecter la Constitution et donc gagner le déclenchement d'élections pour Mai prochain..
Pour l'heure, la hantise d'une guerre civile est, dit-on, dans tous les esprits. Dans la foulée des quatre attentats récemment commis, l'activité économique est paralysée. Mais ces attentats ont surtout eu pour conséquence d'aiguiser le sentiment d'insécurité. De sorte que les chrétiens maronites ont mis sur pied des comités de vigilance. Les druzes également. Si cette logique se poursuit, on assistera au réarmement des milices.
L'horizon libanais est brumeux.
Espoir ?