Devant ses pairs réunis au sommet des 60 ans de l'ONU, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a estimé jeudi qu'il revenait désormais aux Palestiniens de prouver leur désir de paix.
"Maintenant, c'est au tour des Palestiniens de donner des preuves de leur désir de paix", a-t-il déclaré, fort de son tout frais retrait unilatéral de la Bande de Gaza. "Le test le plus important auquel les dirigeants palestiniens auront à faire face est de remplir leur engagement à mettre un terme au terrorisme et à ses infrastructures, à éliminer le régime anarchique des gangs armés et à cesser l'endoctrinement et l'incitation à la haine envers Israël et les juifs", a-t-il déclaré.
Ariel Sharon a estimé que les Palestiniens avaient droit à leur propre Etat et en déclarant que l'Etat hébreu n'avait aucun désir de les gouverner.
"Les Palestiniens seront toujours nos voisins. Nous les respectons et n'aspirons pas à les gouverner. Ils ont également droit à la liberté et à une existence nationale et souveraine dans un Etat qui soit le leur", a-t-il déclaré au cours d'un discours qui a largement dépassé son temps de parole de cinq minutes.
Plus tard jeudi, le principal négociateur palestinien Saeb Erekat a répondu, déclarant: "nous invitons Sharon à reprendre les négociations y compris sur les questions des frontières, des réfugiés et de Jérusalem, parce que la paix est le moyen pour qu'Israël et les Palestiniens vivent dans la dignité et la sécurité".
Devant l'Assemblée générale, Ariel Sharon a également estimé que le retrait de Gaza "ouvre une fenêtre d'opportunité pour avancer vers la paix", sur la base de la "feuille de route" depuis longtemps gelée.
Tout en adoptant un ton plutôt conciliant avec les Palestiniens, le Premier ministre israélien a aussi rappelé les lignes rouges qu'Israël n'entend pas franchir: il a réaffirmé que Jérusalem était la "capitale unie et éternelle" d'Israël, et que son gouvernement terminera la construction de la très contestée "barrière de sécurité" qui s'enfonce en territoire palestinien en Cisjordanie.
L'Assemblée générale a offert au Premier ministre israélien des applaudissements courtois, le chef de la diplomatie palestinienne Nasser Al-Kidoua gardant les bras ostensiblement croisés.