Ceux parmi nous qui avons eu l’occasion de voir ou entendre ce qui s’est passé et dit mardi lors d’une séance de la Commission des Lois de la Knesset ont pu mesurer à quel point la démocratie israélienne est prise au piège par les députés arabes.
Tout a commencé par une proposition de loi présentée par Zevouloun Orlev (Ihoud Leoumi-Mafdal), demandant que « tout député israélien qui soutiendrait ou s’identifierait à un Etat ou une organisation terroristes, se verrait privé de son mandat électif ».
Cette proposition qui aurait semblé élémentaire dans n’importe quel pays en guerre, a, une fois de plus provoqué l’ire de ceux qui se sentaient morveux, en l’occurrence les députés arabes et surtout Amzi Bishara, chef de file du parti Balad. Ce dernier, s’était rendu il y a quelques mois en Syrie avec une délégation, et y avait apporté son soutien au Hezbollah. Tout récemment, des députés arabes ont rencontré des familles de terroristes du Hamas, et de manière générale, ils ne ratent jamais une occasion de manifester leur sympathie pour tous ceux qui ne rêvent que de nuire à l’Etat d’Israël, et à ses habitants juifs.
En fustigeant cette proposition, Amzi Bishara s’est vu répondre très logiquement par le député Guilad Erdan (Likoud) « Allez en Syrie pour y être parlementaire ! » Et c’est avec des termes qu’il serait indécent de retranscrire ici que ce « professeur de philosophie » a insulté en retour Gilad Erdan, ainsi que d’autres députés présents, qui n’en revenaient pas.
Azmi Bishara a été exclu de la séance par le président de la Commission, Menahem ben Sasson, et Gilad Erdan a porté plainte devant la Commission d’Ethique de la Knesset. Mais surtout, la proposition de loi aussi attendue que nécessaire a été une nouvelle fois repoussée par les députés alors qu’elle avait au début toutes les chances de passer.
Ce qui est grave dans cet incident, ce n’est pas seulement l’utilisation d’insultes et de vulgarités dans le débat parlementaire, qui sont hélas monnaie courante dans l’enceinte de la Knesset, et particulièrement dans les rangs des parlementaires arabes. Ce qui est symptomatique, c’est que cet incident se soit déroulé sur fond de l’un des problèmes majeurs auxquels est confrontée la société israélienne: quel est le rôle, quelles sont les intentions ou les arrières pensées des députés arabes qui siègent tout à fait librement au parlement israélien, et jouissant de tous les avantages y afférant ? Sont-ils là pour défendre les intérêts sectoriels de ceux qui les ont élus, ou sont-ils les avocats du Hamas ou du Hezbollah, si ce n’est les représentants d'une cinquième colonne qui s'appellerait les « Palestiniens d’Israël » ?
A chaque fois qu’il est question de demander le minimum de ce qu’un mandat électif exige, à savoir une loyauté absolue envers l’Etat que l’on est censé servir, nous assistons à une levée de bouclier, accompagnée d’accusations de racisme et de ségrégation, par les députés arabes et leurs amis d’extrême gauche. Et ils n'omettent jamais de s'adresser aux médias du monde entier pour se plaindre de ce qu'ils "souffrent de la démocratie israélienne" et combien "ils sont lésés dans l'exercice de leurs fonction".
Interrogés mercredi matin sur les ondes de la radio, quelques personnalités ont donné leur avis sur la question. Un représentant des Ecoles d’enseignants a fait part de son inquiétude pour la démocratie à l’avenir. Yossi Sarid, ancien ministre de l’Education a tenté de minimiser l’incident, en disant que « ce ne sont pas forcément les insultes grossières qui font le plus mal » ! Et de se demander sans la moindre gêne si le fait d’avoir dit « Allez devenir député en Syrie ! » n’est pas plus grave encore que l’insulte grossière qui a suivi !!!
Remettant Sarid à sa place, Charlie Bittton, - homme de gauche pourtant – et figure emblématique des « Panthères noires », l’a accusé de deux poids et deux mesures. « Si cela avait été proféré par la bouche d’un Avigdor Lieberman, Sarid aurait tout de suite crié au danger pour la démocratie, au fascisme etc…mais comme il s’agit d’un arabe, alors tout lui est permis ».
De son côté, Arieh Eldad (Ihoud Leoumi- Mafdal) n’est pas rentré dans le débat de fond, mais a déclaré que la seule solution pour supprimer ce genre de propos est de condamner la personne à une forte amende. Paradoxalement, le seul qui a montré du doigt le vrai problème de fond, a été Shevah Weiss, ancien député travailliste : « Ce genre d’insultes montre à quel point la haine est grande chez certains députés arabes envers les Juifs dès qu’il s’agit du conflit qui nous oppose aux Palestiniens »
La réponse est là. Le mal profond qui s’est infiltré en nous par le biais d’une démocratie poussée au paroxysme - tel un ver dans un fruit - devient de plus visible et douloureux. Mais il est aussi de plus en plus difficile, voire impossible à combattre. Depuis des années, la Knesset est devenue la tribune depuis laquelle les Tibi, Baraké, Al-Sana et autres Bishara déversent impunément leur fiel antisémite, et oeuvrent inlassablement pour la disparition de l’Etat juif au profit d’un « Etat de tous ses habitants ». Les Arabes ont bien compris, et depuis longtemps, que l’une des armes qui leur permettraient de noyer l’Etat juif, était la démocratie israélienne elle-même, qu’ils savent utiliser à merveille contre ceux qui leur ont permis d’en profiter…