Des vies anéanties par un attentat meurtrier
09:31 01 Septembre 2004 ( Arouts Chéva )
Après l’émotion et la douleur que suscite un attentat suicide comme celui perpétré mardi après-midi à Beershéva, viennent les chiffres qui soulignent la gravité de l’explosion. Mais ensuite, la peine causée par le nombre des victimes laisse la place à l’immense tristesse qui nous submerge au récit des vies cruellement anéanties par l’acte ignoble de deux terroristes qui souhaitaient semer la mort au sein de la population israélienne.
C’est ainsi qu’après l'annonce des explosions meurtrières qui ont retenti mardi après-midi dans deux autobus, en plein cœur de la capitale du Néguev, causant la mort de seize personnes, les témoignages recueillis auprès des proches des victimes permettent de les connaître un peu plus.
Tamara Dabarschvilli z"l, 70 ans, était assise à côté du terroriste. Lorsqu’elle était montée dans l’autobus de la ligne 6, un passager, Nissim Ouaknine, par égard pour son âge, lui avait immédiatement cédé sa place. Bouleversé et ignorant, en raison de sa douleur, le geste louable qu’il a accompli, il a déclaré ce matin sur les ondes de Galei Tsahal : «Si je ne m’étais pas levé, elle serait sans doute encore en vie !». Tamara était de retour du centre ville, où elle avait fait quelques achats avec sa fille en prévision de la cérémonie en mémoire de son mari, décédé il y a quelques années. Les deux femmes s'étaient ensuite séparées pour emprunter chacune une ligne différente. Les proches de Tamara ont raconté qu’elle avait élevé 14 petits-enfants dans son petit appartement. Ils ont ajouté : "C’était une femme exemplaire, au cœur d’or".
Parmi les victimes, un petit garçon de trois ans, Aviel Atash z"l, qui avait accompagné sa maman au centre commercial Kanyon Hanéguev au lieu d’aller au jardin d’enfants. Sa mère Rachel a d'ailleurs été grièvement blessée dans l’attentat et est toujours hospitalisée dans le département des soins intensifs de l’hôpital Soroka. La grand-mère du petit Aviel n’a pas supporté l'annonce de la mort de son petit-fils et s’est écroulée en apprenant la tragique nouvelle. Les voisins de la famille Atash ont raconté que l’enfant était tout pour le couple qui s’était marié à un âge assez avancé. «Aviel était pour eux un don de D.».
Karine Malka z"l, 23 ans, était née à Beershéva où elle avait poursuivi ses études avant de s’engager dans une unité de parachutistes, dans le cadre de son service militaire. Elle avait ensuite effectué un voyage à Londres et avait décidé, à son retour, de revenir à la pratique religieuse. Elle travaillait pour l’Agence Juive dans un centre d’intégration pour nouveaux immigrants venus d’Ethiopie. Sa famille a raconté qu’elle avait déclaré à plusieurs reprises qu’elle avait le pressentiment qu’elle perdrait la vie dans un attentat. Elle a été assassinée alors qu’elle était en route pour son travail. Son frère, militaire de carrière, est rentré chez lui dès qu’il a appris la nouvelle de l’attentat et est parti à la recherche de sa sœur avec ses parents. Il a déclaré, des larmes dans la voix, qu’il avait été ‘’heureux’’ de constater, lors de l’identification, que le corps de sa sœur était resté intact.
Karine était la plus jeune de la famille. Elle disait toujours qu’elle voulait se marier et avoir de nombreux enfants. Elle sera inhumée mercredi après-midi, à 17h30, dans le nouveau cimetière de la ville.
Denise Haddad z"l, 40 ans, rentrait de son travail lorsqu’elle a perdu la vie dans l’attentat. Elle s’était arrêtée en route pour acheter des manuels scolaires à l’un de ses quatre enfants, âgé de 14 ans, avant la rentrée des classes. Ce n’est qu’à minuit que ses proches ont appris avec certitude qu’elle figurait parmi les seize victimes. Son gendre a raconté que Denise était une femme merveilleuse, qui adorait sa famille. Il a raconté que ses proches avaient tenté de la retrouver, sachant qu’elle empruntait régulièrement la ligne d’autobus qui avait été touchée. Denise Haddad était mariée, et était mère de quatre enfants et grand-mère de deux petits-enfants.
Shoshana Amos z"l, 64 ans, était un personnage dans la ville de Beershéva. Elle avait travaillé pendant des années dans les services sociaux de la municipalité. Ses voisins ont évoqué son souvenir en soulignant qu’elle était toujours prête à aider les autres et était une femme merveilleuse. Shoshana se rendait chez le coiffeur, en prévision d’une fête familiale qui devait avoir lieu dans la soirée. Mais au lieu de se réjouir, ses proches se sont retrouvés à son domicile où ils ont finalement appris la tragique nouvelle. Shoshana Amos était mariée et avait quatre enfants et plusieurs petits-enfants. CDP
Merci Arouts Shéva d'avoir pris le temps de connaître ces victimes pour qu'elles ne restent pas seulement un nombre , mais des vies humaines .