Le secrétaire d'Etat français aux affaires étrangères, Renaud Muselier, a essuyé des coups de feu en Haïti. Il a dû quitter sous escorte militaire un hôpital qu'il visitait dans un des bastions des partisans de l'ancien président Aristide.
M. Muselier a indiqué à l'AFP qu'il estimait avoir été la cible de la fusillade. «C'est incontestable», a-t-il dit. «Après 20 minutes de visite de l'hôpital Sainte-Catherine à Cité Soleil, un quartier déshérité de Port-au-Prince, nous avons essuyé une fusillade qui a duré de 1h30 à 2 heures», a-t-il raconté.
«J'ai été exfiltré par la Minustah (Mission des Nations unies pour la stabilisation d'Haïti) avec l'appui de deux hélicoptères et de deux véhicules blindés», a-t-il ajouté. Il a précisé qu'»un gendarme français avait été légèrement blessé».
Entre 100 et 400 manifestants, selon diverses sources, s'étaient rassemblés devant l'hôpital Sainte-Catherine à Cité Soleil. Ce bidonville est considéré comme une place forte de l'ancien président Jean Bertrand Aristide, qui a quitté le pays en février.
«Des barrages ont été mis en place pour nous empêcher de sortir», «on était encerclé, on était caillassé», a poursuivi M. Muselier en parlant d'un «incident sérieux». «C'était une situation particulièrement délicate», a-t-il ajouté, saluant «le courage, le sang-froid et l'efficacité professionnelle des forces de l'ordre».
Le porte-parole de la Minustah, Toussaint Kongo Doudou, a indiqué que les soldats brésiliens de cette force ont «pris le contrôle de la situation» et qu'il n'y a pas eu de blessé. Une source diplomatique française a indiqué pour sa part que trois personnes ont été blessées.
Arrivé lundi à Port-au-Prince, M. Muselier doit quitter Haïti mardi en fin de matinée