explication d un nouveau mouvement juif
le Judaïsme Messianique / יהודים משיחים
Mouvement fondé sur la Bible, le Judaïsme Messianique / יהודים משיחים rassemble des Juifs qui croient en Yéshoua (Jésus) comme à leur Mashiah (Messie). En cela ils servent le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob tout en restant fidèles aux coutumes et aux traditions de la Nation juive. Mais que des Juifs puissent croire en Yéshoua semble un paradoxe pour d’aucuns. En effet, pour certains, Juif et Jésus sont deux contraires qui s’excluent mutuellement.
Pourtant, à en croire la Bible, il n’y aurait pas contradiction réelle entre «Juif» et «Jésus» … Le mot Juif vient de Yéhouda «Juda», du nom de la quatrième tribu d’Israël, qui en hébreu signifie «celui qui loue Dieu». Donc un Juif, essentiellement, c’est quelqu’un qui adore Dieu. Néanmoins la plupart des gens croient que les Juifs sont ce qu’ils sont en raison de leur appartenance religieuse, ou d’un droit que leur confère leur naissance.
De nos jours, les Juifs s’identifient au judaïsme exactement de la même manière que les catholiques s’identifient à la religion catholique. Pourtant ce n’est pas cela que Dieu avait voulu. Penchons-nous sur l’histoire du judaïsme pour voir quelle fut son évolution.
Les débuts du judaïsme remontent à l’époque d’Esdras. Celui-ci, rentré à Jérusalem après l’Exil à Babylone, se rendit compte que ce fut pour avoir désobéi à la Torah (les cinq livres de Moïse) que les israélites avaient subi le châtiment de l’Exil. Pour empêcher qu’un tel malheur ne les frappât à nouveau, Esdras eut alors l’idée de faire entourer les six cents treize lois bibliques de «barrières» de lois. C’est le concept de lois-barrières . Celles-ci devaient servir aux Juifs à garder toutes les lois bibliques. Par exemple, dans l’Exode / Chémot, au verset 19 du chapitre 23, il est dit : «Tu ne fera pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère.» Il y a une loi-barrière renforçant cette loi et qui défend aux Juifs de consommer de la viande, quelle qu’elle soit, avec du lait. Il leur est ainsi difficile de transgresser l’une ou l’autre des six cents treize lois bibliques, car pour ce faire il leur faudrait tout d’abord transgresser les lois-barrières.
Esdras croyait que ces nouvelles lois seraient la sauvegarde de la Nation juive, la protégeant contre de futurs exils. Au fil des siècles, d’autres lois-barrières vinrent s’ajouter aux premières, de telle sorte qu’aujourd’hui on en dénombre près de cinq cent milles — sans compter les six cents treize lois bibliques! Entre servir Dieu et satisfaire aux exigences de la Loi il n’y avait qu’un pas. Les Juifs, détournés du plan initial de Dieu, qui était de nouer des liens étroits entre Lui et son peuple, créèrent une religion écrasante toute orientée vers les œuvres. Or la promesse que Dieu avait faite à Abraham était que sa descendance serait non pas une grande religion mais une grande nation. Il avait choisi parmi les Chaldéens Abram, un idolâtre, et établi son alliance avec lui. Cette alliance avait un caractère inconditionnel, Abram n’ayant aucune obligation à remplir.
C’est Dieu qui dans sa sagesse infinie l’avait choisi et, le rebaptisant Abraham, lui avait fait une promesse: il lui donnerait un pays et ferait de lui une nation; il le comblerait de bénédictions et beaucoup seraient bénis à cause de lui. Sa promesse, Dieu la réalisa à travers les siècles en modifiant les événements de l’histoire selon son dessein.
Pour préserver sa nation de l’influence corruptrice des nations païennes, Dieu lui donna la Torah, recueil des lois, des coutumes et des traditions des Enfants d’Israël, laquelle devait faire de ceux-ci une nation distincte de toutes les autres. Donc il s’agissait de bâtir une nation, pas de créer une religion.
Ainsi être Juif, c’est appartenir à une nation. De plus, ces Juifs-adorateurs-de-Dieu étaient destinés à le connaître intimement, Dieu ne désirant rien plus ardemment que de demeurer toujours au milieu d’eux. Ce que voulait Dieu, donc, c’était cette communion intime avec l’homme et à laquelle la religion n’offre qu’un substitut insuffisant.
S’agissant des Juifs croyant à Yéshoua comme au Mashiah, la question de savoir si ceux-ci deviennent des chrétiens, des convertis, mérite d’être posée. Il faut préciser d’abord que la foi des chrétiens n’est pas plus une religion que la croyance des Juifs. Le mot de chrétien désigne ceux qui reçoivent les enseignements du Christ. Christ, qui signifie l’«oint du Seigneur» vient de l'hébreu Mashiah «Messie». Dans sa sagesse infinie, Dieu savait que les Israélites s’égareraient loin de Lui et qu’à sa présence, sa «shakina», qui un jour leur serait enlevée, ils finiraient par substituer une religion. «22 Alors les chérubins levèrent leurs ailes, et les roues allaient avec eux, tandis que la gloire du Dieu d’Israël était sur eux, au-dessus. 23 La gloire de HaShem s’éleva du milieu de la ville et s’arrêta sur la montagne qui se trouve à l’orient de la ville» (Yéhèzqèl / Ézéchiel 11 22-23). C’est la description que nous a donnée Ézéchiel de la gloire du Seigneur se retirant du Temple et quittant son peuple à cause de l’apostasie de ce dernier. La religion, avec ses lois et ses règles « fabriquées », n’est jamais qu’un substitut de la gloire de Dieu, une solution de remplacement. Tel est le pharisaïsme.
Yéshoua fut envoyé pour rétablir le lien qui unit les hommes à Dieu, leur Créateur , afin que l’esprit de Dieu pût demeurer, non plus avec eux, mais en eux. C’est cela la nouvelle alliance dont parle Jérémie: «31 Voici venir des jours — oracle de HaShem — où je conclurai avec la maison d’Israël (et la maison de Juda ) une alliance nouvelle.32 Non pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les sortir du pays d’Égypte—mon alliance qu’eux-mêmes ont rompue bien que je fusse leur Maître, oracle de HaShem.33 Mais voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël après ces jours-là, oracle de HaShem. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple» (Yirmeyahu / Jérémie 31 31-33).
Cette nouvelle alliance, Yéshoua l’a scellée par son sacrifice, lequel permet de réconcilier la Nation juive comme les nations païennes avec leur Créateur. Ce que Yéshoua a accompli — le rachat de nos péchés —, nul n’eût pu l’accomplir, sinon Dieu dont il fut l’incarnation. La justice de Dieu a trouvé sa pleine satisfaction en Yéshoua. Ceux de la Nation juive qui croient en Yéshoua comme à leur Mashiah, qui sont-ils donc ? Ce sont des Juifs qui réalisent pleinement cette union avec leur Créateur, telle que Dieu l’avait désirée quand il avait choisi Abraham. Et du fait qu’ils sont Juifs de par la nationalité, ceux-ci peuvent, comme les chrétiens, recevoir les enseignements de Yéshoua, tout en demeurant des Juifs à part entière.