Ce sont parfois moins les difficultés de la conversion que la peur de ne pas être à la hauteur une fois la conversion effectuée qui dissuadent "les candidats" au judaïsme.
Cette hypothèse peut également s'appliquer aux juifs non pratiquants désirant faire Techouvah.
Dans les 2 cas, s'opère une identification à un modèle "juif religieux" idéalisé qui appliquerait de façon exemplaire les préceptes du judaïsme.
Pourtant dans la plupart des cas, ce modèle ne correspond jamais avec exactitude aux valeurs et à la personnalité de ceux qui s'efforcent de l'égaler. Le chemin est le bon mais l'objectif est faussé.
Ce système de pensée conduit de nombreux juifs à abandonner toute pratique religieuse malgré les efforts initiaux. De même certains goyims abandonnent leur démarche de conversion croyant (à tort) que finalement cela n'est pas fait pour eux.
La responsabilité des rabbins dans ces échecs n'est pas négligeable malgré leurs bonnes intentions. En érigeant implicitement ou explicitement un modèle idéal de juif pratiquant, ils négligent l'unicité et l'authenticité de ceux qu'ils souhaitent pourtant élever spirituellement.
Parfois ce sont les individus eux-mêmes qui se fixent de objectifs trop difficiles à atteindre en ne s'appuyant pas sur la connaissance de soi et particulièrement de ses limites.
Envisageons sous un autre angle la conversion et Techouvah.
Comme un bagage, un apprentissage, une éducation aidant l'individu à s'épanouir en tant que juif. Un héritage qui s'alliera précieusement à l'histoire, la personnalité et les aspirations personnelles tout en laissant s'exprimer le libre arbitre.
L'éducation religieuse doit avoir le même rôle que les autres formes d'éducation comme la famille et l'école.
Il ne s'agit pas de former des individus formatés et soumis. L'enjeu est de transmettre des valeurs communes en favorisant l'affirmation de soi et l'autonomie.
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