Cachez ce vagin noir que je ne saurais voir...
Le célèbre tableau du peintre Gustave Courbet est lacéré tous les jours par diverses soldatesques africaines. Le Continent noir est devenu « Un enfer pour les femmes ....
Dans son dernier essai, l’ecrivain congolais Bolya denonce le viol comme arme de guerre et arme de destruction massive, en Afrique et dans le monde en général. La profanation des vagins est un livre fort . Je le trouve documenté , Si cela^pourrait fustiger le silence de la communauté internationale sur le sujet et donne des pistes de réflexions. A lire.
un livre coup de poing comme Bolya sait les écrire. C’est un livre cri d’alarme, c’est un livre effrayant de details et de témoignages. Un livre sur le viol comme arme de destruction massive. S’appuyant sur des rapports spéciaux, des enquêtes et documents officiels, des coupures de journaux et des témoignages, Bolya livre une chronique du terrorisme sexuel devenu « ordinaire ».
« Jamais la violence sur les femmes n’a été aussi barbare, si banale.(...) Les crimes sexuels sont devenus aussi massifs que répétitifs », écrit-il.
Sa plume dénonce les profanateurs de vagins, seigneurs de la guerre, pédophiles de guerre et autres « tarés de la terre »...
Et Bolya de marteler que, « loin d’être une fatalité, la violence sexuelle de masse présuppose une ‘stratégie délibérée’ » et que les femmes sont devenues des cibles dont le corps correspond à un territoire. Qu’en Colombie, au Sierra Leone, en Tchétchénie, au Darfour ou en Birmanie, les viols de masse, les viols collectifs, les grossesses forcées, la création de « camps de viols » (comme en ex-Yougoslavie) et l’esclavage sexuel sont des instruments de génocide et de nettoyage ethnique.
Enfants-soldats,
enfants-violeurs
Les chiffres donnés par l’auteur, et qui ont déjà pu avoir un écho dans la presse internationale, me donnent la nausée. Au Rwanda par exemple. Selon les Nations unies, entre 250 000 et 500 000 femmes y ont été violées en 90 jours durant le génocide de 1994 et 15 000 grossesses forcées y ont été recensées. Parmi les femmes qui ont survécu au génocide, 80% ont été violées et plus de la moitié de celles-ci ont été infectées par le virus du sida. Quant au rapporteur spécial sur la RDC, Mme Lulia Mytoc, elle précise que les victimes de viols dans ce pays ont un âge variant entre... 4 et 80 ans. En parallèle, l’âge des violeurs a tendance à baisser, avec l’enrôlement massif, dans les guerres africaines, d’enfants-soldats.
Bolya fustige le silence de la communauté internationale et s’interroge :
y aurait-il deux justices internationales ?
Pourquoi aucun des profanateurs de vagins, comme Fodey Sankoh ou Charles Taylor du Liberia, n’a jamais répondu de ses actes devant une cour de justice internationale ?
L’Afrique serait devenu la « fosse commune de droit et du devoir d’ingérence », regrette l’auteur africain. Citant en exemple une condamnation historique : celle de Jean-Paul Akayesu, ancien maire de Taba, au Rwanda, reconnu coupable de viol par le Tribunal pénal international pour le Rwanda, en 1998. Le TPIR considérant les crimes sexuels dont il était coupable d’« instruments de génocide ». Une jurisprudence dont Bolya donne de larges extraits en annexe de son livre. Pour rappeler aux prédateurs sexuels qu’ils sont à présents considérés comme des criminels de guerre et doivent être jugés comme tels. Pour que les viols ne soient plus considérés comme des dommages collatéraux des conflits contemporains. Mais comme des crimes contre l’humanité.
Aussi, il est plus qu’urgent que l’on cesse de répéter cette horrible rengaine qui veut que dans toutes les guerres depuis la nuit des temps, il y ait toujours eu des viols collectifs commis par des désoeuvrés. De même, que l’on cesse d’insister , sur le fait que dans toutes les armées du monde depuis l’Antiquité (Rome, Athènes...) l’utilisation des enfants-soldats est une constante .......
Jamais, la banalisation de la violence sur les femmes n’a atteint de tels sommets de barbarie qu en afrique presentement. Jamais, on atteint l’horreur absolue avec des moyens de destruction de la vie aussi rustiques. Jamais, ces pratiques « militaires » monstrueuses n’ont atteint de telles proportions comme dans les guerres africaines de rapines. Jamais, les viols collectifs des femmes par des enfants-soldats armés de leur seul pénis, n’ont atteint de tels sommets. En effet, les crimes sexuels sont aussi massifs que répétitifs....
Et la libre circulation des milliers d’armes légères et des mines anti-personnels, lesquels sont devenus les seuls jouets des 120.000 enfants-soldats africains. De même, la guerre est leur principal sport. Le viol collectif à grande échelle est leur « jeu » préféré et le crime sexuel de masse est leur seul plaisir......