Fait Divers
ETATS-UNIS
La "Madame Claude" de Washington retrouvée pendue dans un cabanon
vendredi 02 mai 2008, 10h52 | AFP
La "Madame Claude" de Washington, en attente d'un jugement pour avoir dirigé un réseau de prostitution de luxe comptant des membres du Congrès parmi ses clients, a été retrouvée pendue jeudi dans un cabanon de Floride, a indiqué la police.
Deborah Jeane Palfrey, 52 ans, surnommée "DC Madam" en référence à la capitale américaine Washington DC, a été découverte par sa mère, une corde de nylon autour du cou, dans l'abri de jardin à l'extérieur du mobile-home où elles vivaient à Tarpon Springs, dans la banlieue de Tampa (Floride, sud-est), selon les autorités policières locales.
La victime a laissé plusieurs notes manuscrites évoquant son intention de mettre fin à ses jours "et aucun acte criminel ne semble être intervenu", a indiqué le capitaine Jeffrey Young.
Interrogé au cours d'une conférence de presse sur les lieux, il a indiqué ne pas être en mesure de décrire le contenu de ces notes.
Le policier a ajouté que la quinquagénaire se serait suicidée dans la matinée pendant que sa mère, âgée de 76 ans, se reposait. "Elles étaient toutes les deux fatiguées et la mère a dit: +je vais faire une sieste rapide+. C'est à peu près la dernière chose qu'elle lui ait dite", a déclaré le capitaine Young.
"DC Madam" était accusée d'avoir dirigé un réseau de prostitution entre 1993 et 2006, et avait été inculpée par une cour fédérale de Washington pour racket et blanchiment d'argent et était en attente de jugement.
Son agence, baptisée Pamela Martin and Associates, qu'elle a toujours présentée comme un service légal d'"accompagnatrices", était réputée compter parmi ses clients de nombreux responsables des secteurs privé et public, parmi lesquels des responsables de la Nasa, des officiers de l'armée ou des membres de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.
"J'engageais des femmes qui avaient la cinquantaine passée (...). Elles étaient parmi celles qui avaient le plus de succès", avait expliqué Deborah Jeane Palfrey dans une émission diffusée en mai 2007 par la chaîne de télévision ABC.
Selon elle, ces "accompagnatrices" n'étaient pas censées avoir des relations sexuelles avec leurs clients.
En 2007, le sénateur conservateur de Louisiane (sud) David Vitter, avait présenté des excuses, reconnaissant avoir eu recours à ses services, et le patron de l'Agence américaine de l'aide internationale au développement (USAID), Randall Tobias, avait démissionné après avoir été identifié comme client.
Les autorités accusaient Deborah Jean Palfrey d'avoir frauduleusement gagné de l'argent en organisant ce réseau.
Elle avait expliqué qu'elle recrutait par petites annonces dans des journaux parfois universitaires des femmes et qui avaient besoin de travailler pour payer des dettes. "J'ai eu des femmes qui menaient par ailleurs des carrières professionnelles ou bien des étudiantes diplômées", avait-elle dit, affirmant avoir embauché une professeur d'université, une femme chercheur en médecine, une femme officier de la Marine, ou encore une agent immobilière.
Elles utilisaient des noms de scène tels "Miss Julia" ou "Miss Angela".
Deborah Jeane Palfrey assurait remplir "religieusement" les formulaires du fisc que ce soit pour sa propre activité d'entremetteuse, ou celle de ses employées.
"Je pense que j'avais une jolie petite affaire (...). Je crois que j'ai donné du pouvoir aux femmes, et que grâce à moi, certaines ont pu finir leurs études", avait-elle plaidé.
Elle vivait chez sa mère depuis la saisie de sa demeure en Californie (ouest) et n'avait plus de fortune.