dvar thorah paracha Vayichla' h

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Parachat VAYICHLA’H
Samedi 13 dec –16 Kislev 5769
Entrée de Chabbat :16 h36
Sortie de Chabbat : 17h49 (Horaires de Paris)
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VAYICHLA’H: Une poussière dans l’oeil
H’azal (nos Sages de mémoires bénies) surnomment Vayichla’h : ‘la paracha de la galout’ (exil). En effet, au début de la
paracha, le Ramban explique que les expériences du patriarche Yaacov avec son frère Essav sont une préfiguration de toutes
les épreuves que subira son peuple (Les Bné Israël) au côté des descendants d’Essav et plus particulièrement dans ce dernier
exil dans lequel nous nous trouvons. D’ailleurs à la fin de la paracha, les enfants de Yaacov Avinou arrivèrent à un endroit
nommé Migdal Edère, où Yaacov planta sa tente. Yonathane Ben Ouziel, qui fit une traduction de la Torah en araméen par
esprit prophétique, nous révèle que c’est à cet endroit que se révèlera le Machia’h au moment voulu, bimhéra béyaménou.
Cette paracha est donc pleine de leçons fondamentales pour notre génération qui côtoie Essav au quotidien (à travers ses descendants:
les occidentaux) et qui attend la délivrance avec impatience. Elle décrit nos difficultés, nos épreuves et leurs solutions. Il
nous appartient de nous sensibiliser aux messages qu’elle transmet et aux points sur lesquels elle nous met en garde afin que
nous devenions les auteurs de cette délivrance.
Il est écrit dans notre paracha : « Yaacov resta seul. Un homme lutta avec lui jusqu’au lever du jour. Il (l’homme) vit
qu’il ne pouvait pas [l’emporter sur] lui, il le toucha au creux de la cuisse. La hanche de Yaacov se luxa dans sa lutte avec
lui » (Béréchit 32;25-26).
1°) Nos Sages nous révèlent que cet « homme » qui a combattu avec Yaacov est en réalité l’ange gardien d’Essav, en l’occurrence
l’ange du Mal : le Yetser Ara.
La Torah ne nous décrit donc pas un simple combat physique mais une lutte éternelle entre le Bien et le Mal qui déterminera
l’avenir du monde entier et surtout celui de notre peuple.
Baroukh Hachem Yaacov réussit à vaincre l’ange du Mal. Cependant, au lever du jour, voyant qu’il ne l’emporterait pas, l’ange
d’Essav décida d’affaiblir Yaacov en lui portant un coup à la hanche, au niveau du nerf sciatique.
Nos Sages disent « Maasé Avot simane labanim, c'est-à-dire : Les évènements qui concernent les patriarches sont un prélude
aux événements de leurs enfants ». Ainsi, puisqu’il réussit à toucher Yaacov, fondateur de tout le peuple d’Israël, il est sûr que
cet endroit reste fragilisé chez tous ses descendants. Que symbolise donc cette hanche déboîtée au petit matin ?
2°) Le mot que la Torah emploie pour nous parler de la lutte est « Vayéavek » qui vient du mot Avak : poussière. Les commentateurs
expliquent que le combat entre Yaacov et Essav souleva beaucoup de poussière.
Etant donné que la lutte entre Yaacov et l’ange d’Essav fut essentiellement d’ordre spirituel, quel message se cache derrière le
fait qu’ils aient combattu dans la poussière ?
1. Le H’afets H’ayim, s’appuyant sur le Zohar, précise que l’ange d’Essav lutta contre Yaacov au sujet des « bénédictions
d’Essav » que Yaacov aurait prises illégalement. Yaacov Avinou répondit à l’ange qu’elles lui revenaient spécialement car ce
sont ses descendants qui recevront la Torah et l’étudieront, perpétuant ainsi le travail d’Avraham et d’Itsh’ak.
L’ange du Mal « vit qu’il ne pouvait pas l’emporter sur Yaacov » en ce qui concerne cet argument tout à fait légitime. Cependant,
« au lever du jour », voyant qu’il ne pouvait vaincre l’esprit de Yaacov, « il le toucha à la hanche ». Nous avions demandé
que symbolise pour nous la hanche de Yaacov déboîtée à l’aube.
Le H’afets H’ayim explique que sachant que la nuit symbolise l’exil, le lever du jour représente donc Ikvéta dimchih’a (: la
période du machia’h) que nous vivons en cette époque. La hanche, quant à elle, constitue la partie sur laquelle repose tout le
corps-. Ainsi, l’ange du Mal vaincu par Yaacov lui répondit qu’il est vrai qu’il n’arriverait pas non plus à vaincre ses descendants
en les dissuadant de délaisser la Torah ou d’abandonner les Yéchivot (endroits d’étude) qui seront toujours remplis
d’étudiants. Par contre à la fin du temps, il parviendra à frapper « la hanche » de notre peuple, c’est à dire ceux qui les soutiennent
financièrement (à l’image de la hanche qui soutient tout le corps) appelés par le Zohar : « Tamkhine déorayetaceux
qui portent la Torah ». La Torah nous révèle donc ici l’immense mérite de ceux qui permettent le maintien financier
de l’étude de la Torah. Par leurs efforts et leur abnégation, ils défendent toute leur génération dans l’un des domaines où elle est le plus fragile : le seul où le Yetser Ara a une emprise. Qu’ils se renforcent sans cesse dans cette mitsva si précieuse
dont l’ange d’Essav ne cesse de vouloir empêcher la réalisation !
La hanche représente aussi la descendance : garante de la transmission de la Torah et de nos valeurs. C’est aussi
un domaine fragile car, malheureusement, à cause de la proximité avec les descendants d’Essav, les Bné Israël se laissent séduire
et influencer par leur culture et leurs ambitions. C’est ainsi que les nouvelles générations s’éloignent l’étude de la Torah.
Nous retrouvons ce même schéma dans notre paracha. A force de proximité avec l’ange d’Essav, Yaacov reçut finalement un
coup à la hanche, fragilisant ainsi une zone proche de l’endroit qui permet la descendance. C’est le 2ème point faible de notre
peuple en cette époque pré Messianique : l’influence d’Essav sur les nouvelles générations.
2. Dans le Zohar (Vayichla’h 170a) nos Sages nous révèlent que l’arme qu’utilisa l’ange d’Essav (le Yetser Ara) pour affaiblir
Yaacov Avinou fut cette fameuse poussière qui les entoura abondamment pendant la lutte jusqu’à en remplir le monde
entier. Le Zohar ajoute que cette poussière est différente de la terre qui peut donner des fruits, elle est plutôt comparable à de
la cendre qui n’a aucun avenir et aucune utilité.
Le sefer Mimaamakim explique que le but de l’ange d’Essav était de troubler Yaacov dans son attachement aux valeurs
spirituelles et de l’influencer afin qu’il se rapproche de la matière. Il a tenté d’inverser les valeurs au sein du peuple juif qui
allait naître de Yaacov; il voulut donner de l’importance à tout ce qui se voit, à l’image de cette épaisse poussière, et rabaisser
tout ce qui ne se voit pas, à commencer par l’effet bénéfique et constructeur de l’étude de la Torah qu’incarne Yaacov. L’excès
de poussière symbolise cette illusion que crée l’ange du Mal à chaque génération afin de nous séduire pour que nous suivions
(h’as véchalom) les voies d’Essav, plus fructueuses que celles de Yaacov en apparence. [D’ailleurs le mot
« Vayéavek » (il lutta dans la poussière) est traduit en araméen par Onekélos : « véichtadel » qui signifie aussi « Yéfaté- il
séduit » en araméen (Chémot 22-15)].
En réalité, les voies d’Essav sont illusoires et même sa précieuse poussière ne donne pas de fruit; c’est de la matière sans aucun
avenir.
-C’est pourtant grâce à cette vaine poussière qu’il put blesser Yaacov (ainsi que tout le peuple d’Israël) à la hanche.
Comment comprendre ?
Cette « poussière » qui représente l’abondance matérielle, attire notre oeil vers elle et nous empêche de soutenir plus intensément
ceux qui étudient la Torah car ils semblent être un moins bon investissement. Nous perdons rapidement d’esprit que le
monde se maintient à chaque seconde par le mérite de ceux qui étudient et que ceux qui les financent partagent avec eux
leurs mérites.
L’ange d’Essav s’efforce aussi de nous convaincre que la réussite de nos enfants passe par l’accès à cette poussière
(matérialité excessive), ce qui les éloigne finalement de l’étude de la Torah et de sa transmission.
Pour conclure, nous citerons les premiers versets du livre des Téhilim de David Hamélekh : « Heureux l’homme qui n’a pas
suivi les mécréants, ne s’est pas tenu dans le chemin de ceux qui fautent, ne s’est pas assis parmi les moqueurs. Au contraire,
il a mis sont intérêt dans la Torah d’Hachem, et dans sa Torah il se plonge jour et nuit. Il sera comme un arbre planté au milieu
de sources d’eau, donnera ses fruits en son temps et ses feuilles ne se faneront pas et tout ce qu’il entreprendra il le réussira.
Il n’en va pas de même des mécréants qui sont comme la paille que le vent chasse » (Téhilim 1;1-4).

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