Paracha Vayéra [Dvar Thora du rav Kalov]

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Beaucoup de secrets révélés dans cette paracha
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Vayéra : La Guéoula (délivrance)
« Hachem dit à Avraham: -si Je trouve à Sdom 50 justes à
l’intérieur de la ville alors je pardonnerai à toute la contrée grâce à eux » (Vayéra 18-26). La guémara dit dans Sanhédrin (99b): « ceux qui disent:
A quoi servent les érudits qui s’adonnent à l’étude de la Torah, tout ce qu’ils étudient c’est pour eux qu’ils l’étudient », sont considérés comme
reniant tout ce qui est écrit dans la Torah (Rachi). La guémara illustre ces propos en rapportant le verset de notre paracha : en effet, s’il y avait eu à
Sdom des sages érudits qui étudiaient la Torah, les deux villes auraient été sauvées.
Dans cette perspective, Rachi explique (Chémot 7-3) : « Telle est la manière d’agir d’Hakadoch Baroukh Hou : il amène des châtiments sur les nations
afin qu’Israël entende et craigne, ainsi qu’il est écrit dans Tséfania (3;6-7) : « J’ai anéanti des nations, leurs tours sont en ruine…J’ai dit : Aussi
me craindras tu et en tireras tu Moussar (Leçon) ». Ainsi, si nous savons nous renforcer dans l’étude et le respect de la Torah nous pouvons amener
la délivrance et le sauvetage du monde entier.
La crise financière actuelle qui est née aux Etats-Unis se transforme peu à peu en crise économique mondiale dont personne ne peut prévoir l’ampleur
et la durée. Les évènements de l’actualité ont toujours concerné le peuple juif de près, comme l’enseignent nos Sages dans la Guémara Yébamot :
« Aucune catastrophe ne s’abat sur le monde si ce n’est à cause du peuple d’Israël ».
Ainsi, chaque juif doit se réveiller et « tirer un Moussar » de l’actualité. Chacun, à son niveau, doit s’efforcer de s’améliorer pour que la situation se
rétablisse et que nous méritions très rapidement la délivrance.
Nous essaierons de comprendre, à travers les textes des prophètes et les commentaires de la guémara, ce qui provoqua la destruction du 1er Temple et
ce qui rétablira la construction du 3ème Temple Bimhéra Béyaménou (dans un proche avenir).
Il est écrit dans Yrméya (9-11): « Qui est l’homme assez sage pour pouvoir comprendre cela :… pourquoi la terre (d’Israël) est-elle ruinée,
dévastée comme le désert… Hachem a dit : car ils ont abandonné ma Torah que je leur ai mis devant eux, ils n’ont pas écouté ma voix et
ne l’ont pas suivie ».
Dans la Guemara Nedarim (81a) il est écrit à propos de ce verset : Rav Yéhouda a dit au nom de Rav que signifie le verset de Yrméya (9-11) : « Qui
est l’homme assez sage pour pouvoir comprendre cela… » ? (Explication :) Ils ont demandé aux Sages, aux Prophètes et aux anges mais ils n’ont
pas su expliquer pourquoi la terre (d’Israël) fut perdue, (le premier Temple détruit et beaucoup de Juifs massacrés) jusqu’à ce qu’Hachem Lui-même
explique : « ...car ils ont abandonné ma Torah »… - (La guémara s’étonne de la redondance du verset :) Le verset dit pourtant : « ils n’ont pas
écouté ma voix et ne l’ont pas suivie » et cela revient à dire « ils ont abandonné ma Torah »; la Guemara répond (que le verset supplémentaire vient
nous enseigner la faute qu’Hachem le reprochait:) : « ils n’ont pas fait la berakha (bénédiction) avant l’étude de la Torah ».
Citons le Rane, au nom de Rabbenou Yona, qui vient éclaircir cette guémara :
« ils ont abandonné ma Torah (Yrméya 9-11) on pourrait croire a priori que la destruction du Temple et la Galouth (exil) furent provoquées par le
manque d’étude, mais si c’était le cas, les sages, les prophètes et les anges auraient su l’expliquer facilement. Nous pouvons déduire qu’à cette époque
les juifs étudiaient constamment la Torah. Ceci explique l’étonnement des Sages qui ne purent expliquer pourquoi le terre fut perdue jusqu’à ce
qu’Hachem qui connaît les profondeurs du coeur explique qu’ils ne faisaient pas la bénédiction de la Torah avant l’étude. Cette expression signifie
que la Torah ne revêtait pas à leurs yeux une importance assez grande pour susciter la nécessité d’une berakha; ils n’étudiaient donc pas
« lichma » ( au nom de la Torah/par amour pour elle) et cela les amenait à diminuer sa valeur... ».
1°) Est-ce que le manque d’étude de Torah lichma (dans une intention pure) est suffisamment grave au point qu’Hachem décrète la galout (l’exil) ? Il
est pourtant, écrit dans la Guemara Pessahim (50) : « Il vaut toujours mieux s’occuper de Torah (l’étude) et de Mistvot chélo lichma (par intérêt: pour
l’argent, pour l’honneur…) car du lo lichma on arrive au lichma (pour la Torah elle-même). Ainsi, l’étude sans motivation élevée n’est pas une avéra
(faute) c’est au contraire une étape intermédiaire et même obligatoire dans notre évolution.
Où se situe, dans ces conditions, le reproche qui est fait à la génération du premier Temple ?
2°) Il est écrit dans le Traité Yoma (96) que le premier Temple fut détruit à cause des trois avérot (péchés) les plus graves à savoir : chefikhout damim
(meurtre), avoda zara (idolâtrie) et guilouy arayot (débauche). Cela vient contredire la guemara précitée qui expliquait que même les anges
n’ont pas su dire les raisons de l’exil; ce même texte justifiait la destruction du Temple par l’absence de brakha avant l’étude. Comment concilier ces
deux Guemarot a priori complètement opposées ?
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Ancien utilisateur
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Bonjour ,
Je viens de m apercevoir qu il manque la moitié du dvar torah .Voici la suite .
Samedi 15 nov 08 – 17 Hechvan 5769
Entrée de Chabbat : 16h53
Sortie de Chabbat : 18h02 (Horaire de Paris)
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1. Pour répondre à la première question, le Gaon de Vilna (et d’autres Grands Rabbanims après lui) explique qu’il existe deux sortes de « chelo
lichma » (trouver des intérêts dans les Mitsvot) un bon et un mauvais :
• le premier est un chelo lichma honnête émanant de celui qui est conscient qu’à son niveau il a besoin de motivation matérielle (argent,
honneur, réussite, santé…) pour donner le meilleur de lui-même dans l’étude de la Torah et l’accomplissement des Mitsvot. Il aimerait agir,
pour l’amour d’Hachem, de la Torah ou des Mitsvot mais il sent qu’il n’en a pas encore le niveau. La Torah a bien sûr prévu ce « chelo lichma »
car elle est consciente que l’homme ne peut vraiment grandir ou progresser que petit à petit. Aussi, elle octroie des berakhot (bénédictions/
avantages) ou des récompenses à celui qui évolue dans le domaine de la rou’hniout (vie spirituelle) et des kélalot (malédictions/désavantages) à
celui qui s’éloigne d’Hachem et ne fait pas d’efforts.
Ainsi, celui qui agit en pensant à la récompense mais en se fixant le but d’atteindre un jour le « lichma » est digne de louanges. Son potentiel de
« lichma » va progressivement se développer car à force de côtoyer la Torah et les Mitsvot (même par intérêt), il va s’attacher à elles et se purifier
jusqu’à s’en délecter et créer ainsi en lui un véritable amour pour elles.
• le second Chélo Lichma (intérêt dans les Mitsvot) est celui qui est complètement dénué de la notion de « lichma ». L’homme va utiliser la
Torah comme un simple moyen qu’il mettra à sa disposition pour atteindre ses objectifs personnels sans se préoccuper de la volonté véritable
d’Hachem. Ses Mitsvot sont complètement déconnectées du but qu’il doit atteindre : se rapprocher de son Créateur et agir pour Lui.
Ce dernier Chélo Lichma est un comportement répréhensible car le but de la Torah et des Mitsvot est de créer un lien avec Hachem; or, ces Mitsvot
sont complètement orientées côté matière sans aucune ambition spirituelle.
C’est là l’intention d’Hachem quand il révèle à la génération du 1er Temple la raison de la Galout et des tsarot (malheurs) «...car ils ont abandonné
Ma Torah ». Il n’est pas écrit : « car ils ont abandonné La Torah » car en réalité, ils continuaient à l’étudier (comme l’explique le Rane).
Cependant « ils ont abandonné Ma Torah » c’est-à-dire celle qui les attache à Moi, qui les rapproche de Moi. A leurs yeux, la Torah n’était malheureusement
qu’un moyen et n’avait pas de valeur en soi, à tel point que le Guemara explique « qu’ils ne faisaient pas la bénédiction de la Torah
avant l’étude ».
[A ce propos, le Rav Israël Salanter
hi explique ce que signifie : « ils ne faisaient pas la bénédiction de la Torah avant l’étude ». Au delà du sens littéral (ils
omettaient dans les bénédictions du matin celles concernant l’étude), on peut aussi comprendre dans les paroles de nos Sages un sens plus profond. En effet, il existe
un principe de la Torah selon lequel on ne fait pas de bénédiction sur un ékhchèr mitsva (préparatif à une mitsva) mais seulement sur la Mitsva elle-même. Exemple:
on ne fait pas de brakha quand on s’apprête à construire une souccah, fabriquer des Tephillines, écrire un Séfer Torah… c’est seulement lorsqu’on s’apprête à réaliser
une mitsva que nos Sages ont institué une berakha. L’intention de la Guemara Nedarim quand elle affirme « qu’ils ne faisaient pas la bénédiction de la Torah
avant l’étude » est donc de nous enseigner que leur faute était de considérer la Torah comme un ékhchèr mitsva (préparation pour d’autres mitsvot) et non comme
une mitsva en soi].
Il nous reste encore à comprendre comment une faute si fine, en l’occurrence « étudier la Torah comme un moyen et non comme une fin », fut
la cause de si graves conséquences (exil, destruction, massacres …) et comment résoudre la contradiction avec la Guemara Yoma qui enseigne que la
raison de la destruction du 1er Temple est la transgression des trois plus graves avérot : le meurtre, l’idolâtrie et la débauche.
-Le Rav Its’hak Blazer
hi, pour résoudre ces différentes questions, rapporte une 3éme guemara dans Sota (21 a) :
« Rav Yossef dit : la mitsva au moment où l’on s’occupe d’elle protège (des souffrances) et sauve (du Yetser Hara: mauvais penchant) (Rachi); au
moment où l’on ne s’occupe pas d’elle, elle protège (des souffrances) mais elle ne sauve pas (du Yetser Hara). Quant à la Torah, que ce soit au moment
où l’on se plonge dedans et même quand on ne l’étudie pas, elle protège (des souffrances) et sauve (du Yetser Hara).
Rava dit : La Torah quand on s’occupe d’elle nous protège (des souffrances) et nous sauve (du yetser) mais quand on ne s’occupe pas d’elle, elle
nous protège mais ne nous sauve pas. La Mitsva, que ce soit au moment où l’on l’exécute ou lorsqu’on a fini de la réaliser ne peut que protéger (des
souffrances) mais non sauver (du yetser) ».
Il ressort (et ce d’après tous les avis) que la Torah sauve du mauvais penchant et protège des souffrances au moins au moment où on l’étudie. Or, le
Rane a expliqué dans la guemara de Nedarim qu’à l’époque du 1er Temple les Bné Israël « étudiaient constamment »; leur faute fut juste de ne pas
faire la berakha avant l’étude c’est-à-dire de ne pas lui donner assez de valeur et de ne pas la considérer comme une « fin » mais seulement comme
un « moyen » (comme évoqué ci-dessus).
-Dans ce cas, on peut se demander pourquoi la Torah qu’ils étudiaient avec assiduité ne les a pas sauvés de l’idolâtrie, de la débauche et du meurtre.
N’est-il pas reconnu par tous que la propriété de la Torah est de sauver du Yetser Hara (au moins au moment où elle est étudiée) ?
2. Le Rav Blazer
hi explique que c’est cette question qui perturba les Sages, les prophètes et même les anges (voir la guémara citée au début de la
feuille et la question 2°)). Ils étaient bien sûr conscients des graves avérot commises à leur époque (idolatrie, meurtre et débauche) mais n’ont pas
compris pourquoi la Torah que tous les juifs étudiaient n’a pas empêché une telle « dégringolade ». Hachem Lui-même leur donna la solution du problème
(qu’il nous faudra encore éclaircir): l’origine était « qu’ils ne faisaient pas la bénédiction de la Torah avant l’étude » ce qui signifie (comme
nous l’avons déjà expliqué) qu’ils ne lui donnaient pas l’importance et le kavod (honneur) qui lui revient.
-Comment comprendre la réponse fournie par Hachem ? Le Rav Blazer rapporte l’exemple de David Hamélékh. Il est dit à son sujet : Tout celui qui
méprise les vêtements finira par ne plus (pouvoir) en profiter (Berakhot 62 b). En effet, David Hamélékh avait un jour coupé le coin du manteau de
Chaoul afin de donner la preuve qu’il l’avait vaincu. On raconte qu’à la fin de sa vie, une mesure céleste concernant les vêtements fut prise contre lui,
ainsi qu’il est écrit : « le Roi David était vieux , à la fin de ses jours, on le couvrait de vêtements mais il ne se réchauffait pas ». En effet, Hachem
donne aux vêtements la capacité de nous réchauffer à condition qu’on Lui en soit totalement reconnaissant et que l’on ne manque pas de respect envers
ce qu’il nous offre (en l’occurrence les habits). Dans le cas contraire, Hachem peut ‘has véchalom retirer aux présents qu’Il nous faits toutes leurs
capacités : c’est ce qu’il se passa pour le Roi David.
Le Rav Blazer
hi explique que ce principe ne s’applique pas seulement aux vêtements mais à tout ce qu’Hachem nous offre :
Un homme profite des effets des biens qu’il possède selon la valeur et l’importance qu’il attribue à chacun d’eux.
Ceci est vrai, en particulier, pour la Torah Hakédocha (sainte Torah) qui est le cadeau le plus extraordinaire qui n’ait jamais été fait. Elle nous aide et
nous protège d’autant plus que la vénérons et que nous lui accordons une place importante dans nos vie.
Ainsi, à la question des Sages : comment les bné Israel qui étudiaient la Torah sont-ils arrivés à commettre des fautes si graves (meurtre, débauche,
idolatrie) qui causèrent l’exil ? Hachem répond : « car ils ne faisaient la berakha de la Torah avant l’étude » ce qui revient à dire qu’ils ne lui donnaient
pas la valeur qui lui était due et l’étudiaient comme un moyen et non comme une fin. Cette carence qui se trouvait chez les juifs à l’époque
du 1er Temple retira à la Torah toutes ses propriétés naturelles notamment celles de protéger (des souffrances) et celles de sauver (du Yetser
Hara) ce qui explique la suite malheureuse des événements.
Le Or Hah’ayim explique que les 4 exils sont parallèles aux 4 patriarches: Avraham, Itsh’ak, Yaakov et Moché et le quatrième dans lequel nous
nous trouvons se terminera bimhéra biyaménou (bientôt) par le mérite de Moché Rabbénou : le mérite de l’étude de la Torah.
Dans ce domaine, il existe deux Mitsvot de la plus haute importance et dépendantes l’une de l’autre :
• l’étude approfondie de la Torah, de la Guémara, du Moussar…
• le soutien financier des yéchivot (endroits où l’on étudie) et l’honneur que nous donnons à la Torah et aux Talmidé H’akhamim (érudits).
Heureux ceux qui font partie de ces catégories ou ceux qui se renforcent dans ces domaines; ils sont chéris d’Hachem et chacun de leurs
actes leur octroie un mérite extraordinaire et nous approchent un peu plus de la guéoula (délivrance).

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