Mais la présidente du FN n'est pas la seule à œuvrer dans ce sens: sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, s'apprête elle aussi à se lancer dans une virée hors du territoire. Cette tournée, qui devrait débuter dès la fin du mois de mars, se poursuivra ensuite a priori sur toute l'année 2016. «Attention, il ne s'agit surtout pas de faire de la concurrence à Marine Le Pen», prévient-on immédiatement dans l'entourage de la députée du Vaucluse. «Elle est membre de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, cela fait parti de son travail», ajoute-t-on.
Des conférences «non-rémunérées», jure-t-on
Si toutes les dates ne sont pas encore calées, le programme est d'ores et déjà arrêté dans les grandes lignes. Le premier déplacement serait donc l'Italie, dans un mois, à Milan puis à Rome. «Celui-là sera politique. Les trois plus grandes régions du pays sont dirigées ou co-dirigées par la Ligue du Nord (le parti d'extrême-droite italien, ndlr). Les entreprises y sont prospères et ils sont chaque fois réélus. Donc il est intéressant d'aller voir ce qu'il s'y passe», indique-t-on encore, précisant que le tout sera aux frais de l'élue.
Tout de suite après, la Russie devrait suivre. «On essaie encore de voir comment s'arranger pour que les deux ne soient pas trop rapprochés», précise-t-on. Invitée par «une grande université de Saint-Petersbourg», la conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d'Azur tiendra une conférence. «Non-rémunérée, bien sûr. C'est une petite-fille de pasteur, elle ne plaisante pas avec ça», jure son entourage. Idem au Maroc, où une réunion est actée sur le principe, mais dont les contours restent à dessiner.
Israël, le dossier qui coince
Reste enfin le pays le plus polémique de ce circuit: la Syrie. Révélé par Le Monde, ce séjour devrait intervenir «avant l'été». «Ce sera un état des lieux politiques, les choses sont très mouvantes là-bas, l'État islamique recule», explique l'intéressée au quotidien du soir. «Il s'agit de rencontrer les associations qui s'occupent des Chrétiens d'Orient», ajoute un proche. Une rencontre avec Bachar el-Assad, largement soutenu par le Front national, n'est par ailleurs pas à exclure. Au contraire. «Ça sera la surprise du chef», s'amuse-t-on.
Dernière étape, et pas des moindres: Israël. Antisioniste revendiqué dans le passé, le parti d'extrême-droite a opéré un léger changement de pied ces dernières années. Outre une tentative de rapprochement avec la communauté juive - très hostile au FN du fait des multiples dérapages antisémites de Jean-Marie Le Pen -, certains cadres sont allés jusqu'à se rendre dans l'État hébreu. C'est notamment le cas de l'actuel vice-président du parti, Louis Aliot, qui y a fait une visite surprise en 2011.
«Nous avons été invités, tout le monde est OK pour nous recevoir là-bas, mais c'est ici que ça bloque», déplore-t-on dans l'entourage de la benjamine de l'Assemblée. «C'est très long et très compliqué car il y a des pressions de la part de ceux qui croient représenter les juifs de France», s'agace encore ce proche, qui accuse nomément le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Contactés, ces derniers admettent leur étonnement: «Nous n'étions pas au courant. Mais oui, nous nous y opposons fermement».
Source: Le Figaro