Vous faites une rencontre des plus agréables : 90/60/90 euh non pardon 120/50/85, le charme opère, vous êtes sous l'hypnose de ....son regard, chacune de ses paroles est une douce et bénite liqueur bue par vos oreilles; quand le tout violemment s'écrase suite à cette vilaine et récurrente question " t'es quoi toi : séfarabe ou archinaze?"
Bien sur je me garde bien d'exprimer mes premières impressions : "attends chérie je suis à moitié roukmout, la couleur de mon faciès est identique à celle de mon fessier...je suis créole c'est sur!!"
Non, je préfère répondre : "Français"
Alors là : il est des plus amusant d'admirer les mines déconfites et interrogatives de mes interlocutrices (et interlocuteurs car je ne passe pas ma vie à draguer bien au contraire)
Et depuis peu, je m'interroge (réfléchir : cela arrive même aux mecs... encore quelques générations et le phénomène devrait, en plus, toucher les militaires) :
"Pourquoi tant de surprise??"
Pourquoi dans l’esprit de certain, Français signifie obligatoirement non-juif ?
En y regardant de plus prêt, je me rends compte que le problème touche même notre site favori : ce grand, ce génialissime Feujworld dont ma bouche ne chante que les louanges (histoire d’être posté) ; et oui : à la case religion, le juif n’a d’autre choix que ceux cités plus hauts ashké ou séf (le restant de l’éventail étant hors sujet avec en plus un petit étonnement quant à la proposition « fallacha »)
Si on qualifie l’ashkénaze par le yiddish et le séfarade par le ladino ; que répondre si les langues maternelles sont le français et le judéo-alasacien ?(et autres franciques propres à l’Est de la France)
Le phénomène me paraît peu connu mais la présence de juifs en France ne date ni des pogroms d’Europe centrale et orientale ni de l’indépendance des pays du Maghreb.
De plus, en passant par l’Inde, l’Iran ou le Yémen, je ne crois pas la France seul pays réceptacle de cette hérésie culturelle !
De siècles en millénaires, les juifs ont toujours eu le temps de s’imprégner de la culture des pays hôtes de leur diaspora, si Ratchine sera sensible à la vodka, Schouchana, lui, le sera plus pour le couscous, quant à Gotton-Lion, c’est naturellement vers le vignoble que son affectivité se portera.
A chacun son alcoolisme et on ne lit pas l’avenir de la même manière dans le marc de vodka, de couscous et de pinard ; et j’y lis, en substance, un caractère multiethnique qu’il me paraît bien dommage de limiter à 2 influences.
En tous cas, à la case « religion », je préfère répondre « autres origines » en attendant de pouvoir y mettre « juif » tous simplement…. Et à votre santé.