Fin de l'instruction dans l'affaire du meurtre d'Ilan Halimi
Article paru dans "RTL", LE 20/12/07
Selon une information RTL de Julien Dumond, l'enquête sur l'enlèvement et le meurtre d'Ilan Halimi en février 2006 est terminée. L'enquête confirme la responsabilité de Youssouf Fofana qui aurait été à l'origine de l'enlèvement de ce jeune vendeur juif et de son exécution. Le procès pourrait désormais avoir lieu avant la fin de l'année 2008.
Fofana a lui-même exécuté son otage
L'enquête sur l'enlèvement, la séquestration et le meurtre d'Ilan Halimi début 2006 est terminée. La juge d'instruction Corinne Goetzman en a informé mercredi le parquet et les avocats de l'affaire. Les parties ont dorénavant un mois pour formuler des observations. Passé ce délai, le parquet prendra ses réquisitions et la juge rendra son ordonnance de renvoi devant la cour d'assises. Le procès pourrait intervenir avant la fin de l'année 2008.
Ilan Halimi, jeune vendeur en téléphonie d'origine juive, avait été enlevé le 21 janvier 2006. Séquestré pendant trois semaines dans une cité de Bagneux, il avait été retrouvé agonisant le 13 février à Sainte-Geneviève-des-Bois. L'autoproclamé chef des barbares, Youssouf Fofana avait été interpellé quelques jours plus tard en Côte d'Ivoire. Et les deux ans d'enquête confirment que c'est bien lui qui a ordonné à une de ses "appateuses" de séduire le jeune homme parce qu'il est juif. Le chef des barbares pense alors que la communauté juive sera assez solidaire pour verser une rançon.
L'enquête démontre aussi que les violences infligées à Ilan sont allées crescendo : plus la rançon s'éloignait, plus les geôliers frappaient.
Mais surtout, pour la magistrate, c'est bien Youssouf Fofana en personne qui a exécuté son otage ce 13 février à Sainte-Geneviève-des-Bois. Ilan est alors frappé de deux coups de couteau à la gorge, aspergé d'essence puis enflammé. En revanche, malgré la trentaine de personnes poursuivies, certains complices de Fofana sont toujours dans la nature. Les enquêteurs de la brigade criminelle recherchent deux individus présents lors de l'enlèvement.
Du fond de sa cellule, Youssouf Fofana ne coopère pas et nie tout. Paranoïaque et agressif, le chef des barbares a jusque là découragé une quarantaine d'avocats.