- TURQUIE
Population globale : 61 797 000 personnes Population juive : 20 000 personnes
Des juifs vivent sur le territoire de l’actuelle Turquie depuis la plus haute antiquité. Ainsi, on a retrouvé des reliques de biens juifs en Anatolie datant du 4ème siècle avant JC. Elles ont été déterrées dans la région de la mer Égée, faisant de la communauté juive de Turquie l’une des plus vieilles du monde.
Les Juifs accueillirent avec bienveillance les succès militaires des Ottomans aux 14ème et 15ème siècles. Les Ottomans, en 1324, trouvèrent une communauté juive qui avait été persécutée durant les longs siècles de la période byzantine. Au cours des décennies suivantes, le pays devint un refuge pour les Juifs s'enfuyant de la répression, expulsés de leurs diverses patries d'Europe, dont la France, l'Espagne, la Sicile, Salonique, la Hongrie et la Bavière.
Dans l'atmosphère libérale du règne ottoman, la vie juive prospéra et beaucoup de Juifs tenaient des positions importantes. A Constantinople vivaient de grands rabbins et des savants et c’était le siège de l’édition de nombreux livres en langue hébraïque.
Après la débâcle de la Turquie à la suite de la Première guerre mondiale, le dernier sultan, Mehmet VI (1861- 1926) ayant été déposé en 1922. Le traité de Lausanne fut signé le 24 juillet 1923 garantissant la souveraineté de la Turquie et le droit des minorités: celles-ci pouvaient disposer de leurs propres écoles, institutions ainsi que de leurs fonds propres. Les juifs démontrèrent une fois de plus leur loyauté envers leur partie. Ils renoncèrent à leur statut de minorité et optèrent pour la nationalité turque. Ils élisèrent un député au parlement turc.
Le califat fut aboli en 1924. Un régime militaire laïc prit le pouvoir sous la direction d’Ataturk, farouchement opposé à tout enseignement religieux. Kemal Atatürk tenta néanmoins de maintenir l'égalité entre musulmans, juifs et chrétiens. Le port de vêtements ou d'insignes confessionnels fut prohibé à l'exception de celui des dirigeants religieux. Lors des lois raciales de 1933 la Turquie accueillit quelques intellectuels allemands qui enseignèrent dans les universités turques. L'Hébreu fut interdit jusqu'à la mort de Kemal Ataturk en 1938. Les juifs furent durement frappés par des impôts divers et leur situation économique se détériora. Beaucoup de Juifs turcs choisirent alors de chercher fortune ailleurs et ils rejoignirent les diasporas juives turques émigrées en Amérique et sur la Terre d'Israël.
Sympathisante de l'Allemagne nazie, la Turquie adopta, le 11 novembre 1942, une taxe arbitraire sur le capital. Le varlik vergesi ne visait que les juifs et les chrétiens tenus de le payer sous peine de déportation vers un camp de travaux forcés. Cet impôt, djeziya moderne qui ruina beaucoup de gens ne fut annulé qu'en 1944 après la défaite des forces de l'Axe. Durant une grande partie de la Seconde Guerre mondiale, la presse se déchaîna contre «le sang étranger, contre ceux qui n'ont de turc que le nom ».
Les juifs, de tout temps fidèles, se sentaient trahis. Des quatre- vingt deux mille juifs de 1927 la population tomba à soixante dix-sept mille en 1945 et à quarante mille en 1955. De nombreux Juifs choisissent Israël lors de son accession à l'indépendance. Toutefois, suite à la pression des états dits arabo-musulmans, entre novembre 1948 et mi 1949 interdiction fut faite à tout Turc de se rendre en Israël. Entre 1949 et 1970 environ trente-sept mille juifs, dont quelques dunmeh (marranes turcs), effectuèrent leur aliya.
Les juifs de Turquie, ou originaires de ce pays, vouent encore une affection immense pour ce pays et s'en font souvent les ambassadeurs fidèles et bénévoles à l'extérieur des frontières.
Aujourd’hui, la grande majorité des Juifs restant vit à Istanbul. Il y a aussi des communautés à Izmir (2,300 personnes) et environ 100 Juifs à Ankara, Bursa et Adana. La communauté est à 96 % Sépharade. La plupart des membres de la communauté juive gagnent leur vie comme industriels, artisans et commerçants, mais aussi comme professions libres et dans l'ingénierie. Environ 100 Karaites vivent en Turquie, mais pour la plupart ils ne se considèrent pas une partie de la communauté juive et ne prennent pas part à ses activités.
Culture et Éducation
Istanbul et Izmir ont une école juive chacune. Un journal juif hebdomadaire parait écrit en turc et en Ladino, appelé Shalom, et un mensuel appelé Tiryaki qui permettent aux juifs turc de s’informer.
Vie Religieuse
Il y a 17 synagogues à Istanbul, qui sont toutes sauf une sépharades. Il y a dix synagogues à Izmir et une dans chacune des communautés restantes. Il y a cinq rabbins et chantres, qui tous résident à Istanbul ou à Izmir. La viande casher est produite à Istanbul et à Izmir.
Israël
Israël et la Turquie ont des relations diplomatiques solides. En plus de l'ambassade à Ankara, Israël entretient un consulat à Istanbul.
Alya : Depuis 1948, 61 221 Juifs turcs ont émigré vers Israël.