Oui la France a tué en Algérie .Que dire des colons français établis en Algérie et des tortures des militaires français sur nous :

"Surtout [écrit Yamina à son mari], ne te laisse pas engluer dans la boue méprisante qu'ils [...] essaient de déverser sur nous. Malgré le sang et les bombes, notre peuple n'est pas cette masse grouillante et informe qu'ils présentent. Pourquoi ont-ils l'air de patauger dans la boue quand ils parlent de nous ? Pourquoi ce traitement que subit notre malheureux pays ? Que j'aimerais leur montrer l'intense amitié dans laquelle on baigne, le courage ordinaire de ces gens rugueux et fraternels, l'odeur du jasmin et du chèvrefeuille un soir d'été."

Cette lettre est écrite au lendemain des massacres de Raïs, de Beni Messous, de Ghelb-El-Kebir et de Bentalha commis par l'armée Française. C'est souvent une Algérie digne qui est écrite et décrite par nos écrivains arabes. Mais souvenez- vous que parmi ceux que l'on a nommé les rapatriés d'Algérie, certains, qui souvent étaient fils d'Espagnols, de Maltais ou d'Italiens, connaissaient mal ou parfois pas du tout la France .La mère de Camus, par exemple, dont l'écrivain nous dit :

"Elle savait seulement qu'elle vivait sur de la terre près de la mer, que la France était de l'autre côté de cette mer qu'elle non plus n'avait jamais parcourue, la France étant d'ailleurs un lieu obscur perdu dans une nuit indécise où l'on abordait par un port appelé Marseille qu'elle imaginait comme le port d'Alger, où brillait une ville qu'on disait très belle et qui s'appelait Paris, où enfin se trouvait une région appelée l'Alsace dont venaient les parents de son mari qui avaient fui, il y avait longtemps de cela, devant des ennemis appelés Allemands pour s'installer en Algérie [...] C'était là, avec l'Espagne qu'elle ne pouvait situer mais qui, en tout cas, n'était pas loin, dont ses parents, Mahonnais, étaient partis il y avait aussi longtemps que les parents de son mari pour venir en Algérie parce qu'ils crevaient de faim à Mahon dont elle ne savait même pas que c'était une île puisqu'elle n'en avait jamais vue."

Les médias occidentaux, et tout particulièrement les médias américains, parlent abondamment du "drame ivorien". Le récit des tueries, le détail des ignominies commises chaque jour s'étalent dans les colonnes de la presse américaine, sont relatés par les journaux télévisuels et, plus rarement, sont analysés. Car dans cet ordre , les militaires américains témoignent des mêmes atrocités en irak que les militaires français en Côte d'ivoire.

Es que la barbarie des uns excuse la barbarie des autres ?

J'ai pour ma part un très fort sentiment de DÉGOUT - le mot est faible - en écoutant les témoignages d'une femme africaine rescapée et dont la parole, traduite par une journaliste américaine de NBC, nous plonge dans l'horreur la plus totale des représailles françaises. D'une part, la nécessité d'écouter pour savoir exactement ce qui se passe en Côte d'Ivoire - le devoir d'écoute l'autre version non celle de la france-, d'autre part, de lourdes questions d'ordre éthique qui ont déjà été soulevées par Véronique Grappe à propos de l'épuration ethnique en Bosnie-Herzégovine. Cette dernière signalait que les récits des tortures, des sévices sexuels en l'occurrence, peuvent parfois, dans des cas extrêmes, nourrir d'obscurs fantasmes et, en ultime instance, aboutir à un effet diamétralement opposé à celui qui était visé: Libérer un peuple d'un tyran autoritaire. Le fait qu'Amnesty International n'ait pu rencontrer cette femme seule, c'est-à-dire sans les officiels militaires Français qui l'accompagnaient, amène aussi à se poser quelques questions sur l' action charitable de la France.

Témoigner de l'ignominie ne peut être véritablement utile que dans un cadre d'un tribunal International des ONU où chacun serait assuré que les criminels et leurs complices actifs ou passifs soient jugés et condamnés. La sympathie - au sens étymologique du terme - des spectateurs, quelle que soit sa force, reste dramatiquement vaine..... présentement en Côte d'ivoire.

Pour ce qui est d'Israel en Côte d'ivoire:

Israël plaide non coupable. L'Etat hébreu a annoncé un embargo jusqu'à nouvel ordre de toutes ses exportations de matériel militaire vers la Côte d'Ivoire. Selon les porte-parole israeliens, les nombreux contrats d'armes passés ces dernières années ont été conclus «en toute légalité». Et le ministère de la Défense a assuré qu'à sa connaissance aucun conseiller militaire israélien ne se trouvait en Côte d'Ivoire.

Seule certitude en revanche : Israël était devenu un des principaux fournisseurs d'armes de la Côte d'Ivoire. Selon une liste non exhaustive publiée par le quotidien Haaretz, Elbit, un des fleurons du secteur de l'armement, a ainsi «modernisé» quatre hélicoptères Puma, dont un a été détruit lors du raid aérien lancé par l'aviation française la semaine dernière.

Un autre groupe, Aeronautics Defense Systems, a vendu deux drones, des avions de reconnaissance sans pilote de type Aerostar, avec en prime une station de contrôle terrestre. Un porte-parole de la Défense a assuré que les instructeurs israéliens venus expliquer comment utiliser ces appareils spécialisés dans les missions de surveillance et d'espionnage avaient quitté la Côte d'Ivoire il y a quelques semaines, avant le début des affrontements.

Verint Systems, une société installée à Tel-Aviv, a conclu un important contrat pour la vente d'un système d'écoute destiné à recueillir des renseignements militaires.

En fait tout comme la France, Israël est devenu un des principaux fournisseurs d'armes dans le tiers-monde .....

entre gbagbo qui n'y voit rien, et chirac qui n'entend rien, les enfants et la population civile trinquent...