Du fond de sa cellule, Jonathan pleure. Il pleure sans larmes, sans voix et sans mots. Pas seulement sur lui-même, mais aussi sur Yossef qui fut jadis jeté au puits, et sur tous les autres Yossef qui furent jetés aux oubliettes tout au long de notre histoire. Il pleure sur la faute de la vente de Yossef qui n'a pas encore été réparée.
Jonathan Pollard est en prison depuis près de vingt ans. Depuis ce temps, il a eu le temps de réfléchir sur son sort. Il sait parfaitement qu'il n'a jamais trahi les Etats-Unis, bien au contraire. Il lui a rendu un grand service en transmettant à Israël les renseignements que l'Amérique s'était auparavant engagée à transmettre à Israël. La preuve est qu'il n'a jamais été accusé de trahison. Mais alors pourquoi s'en prendre à lui de telle façon ? Pourquoi cette injustice ?
Jonathan souffre dans sa cellule. Il se rappelle de ses frères qui l'ont jeté dans ce puits. Il se rappelle bien qu'on lui répétât : Ne t'inquiète pas, en cas de probleme tu n'auras qu'à venir à l'Ambassade d'Israël, toi et ta famille, et nous t'enverrons en Israël... Mais quand il est arrivé à l'ambassade, on l'a mis dehors, directement entre les mains de la police.
Jonathan se souvient de tous les mauvais traitements dont il fut la victime, avant d'être condamné à perpétuité. Des prisonniers vont et viennent, mais Jonathan reste derrière les barreaux. Pas de sorties, pas d'enfants, pas de nourriture 'cachère'. Juste sa courageuse femme qui vient lui apporter une petite lueur dans ses ténèbres quotidiennes.
Et Jonathan n'en finit pas de se demander : Mes frères, pourquoi m'avez-vous abandonné ? C'est grâce à moi que l'on sait aujourd'hui que la Syrie, l'Irak, la Libye, et l'Iran préparent des armes nucléaires, chimiques et biologiques à l'encontre des citoyens israéliens ! Je me suis tellement démené pour vous, mes frères. J'ai risqué ma vie pour vous ! M'auriez-vous oublié ? Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait pour vous ; pas pour l'argent ni pour les honneurs ! Je suis un idéaliste !
Jonathan est tellement déçu. Il a fallu attendre dix ans après son arrestation pour qu'Israël reconnaisse officiellement qu'il fut un agent de renseignements. Comme si on lui faisait une faveur, alors que toutes ses missions étaient approuvées et signées par le Chef des Renseignements israélien. Pourquoi donc le Gouvernement d'Israël ne s'efforce pas davantage d'obtenir du Gouvernement américain sa libération ?
Jonathan, lui, ne nous oublie pas. Il ne cesse de penser à Israël. C'est un homme brillant, un génie. Il s'inquiète constamment des problèmes auxquels Israël est confronté. Il est engagé dans des bonnes œuvres, il prie pour les blessés des attentats et envoie sa femme consoler les endeuillés. Lui ne nous a pas oubliés, mais nous...
Jonathan est assis dans sa cellule et il pleure des larmes de sang. Mais il n'est pas seul, car le Maître du Monde est là, près de lui. Il est son salut, sa protection, son réconfort. Même dans son trou, Jonathan reste 'tsaddik', comme Yossef et D. l'accompagne. Jonathan est un véritable héros national, un 'tsaddik'. Il prie D. Et il ne demande qu'une chose : sortir de sa prison, pour enfin approcher le Kotel et l'embrasser.
Prions, nous-aussi, pour que D. accorde à tous nos frères, emprisonnés de par le monde, la liberté. Et que le Tout-Puissant qui fit remonter Yossef de son trou, fasse remonter au plus vite ce héros-tsaddik qu'est Jonathan Pollard.
Et aujourd'hui alors qu'il aurait pu être libéré, Mr Sharon a daigné répondre à un journaliste qu'il n'était pas tenu de transmettre ce genre de doléance à Georges W. Bush, il n'a même pas évoqué ou cité ne serait-ce son nom...
Alors que la GRANDE MAJORITE DES DEPUTES, de la Knesset, AVAIENT SIGNE pour la libération de Jonathan Pollard, demandant au président Bush de le libérer pour des raisons humanitaires
Mais à qui alors cela incombe-t-il donc ?
Honte à vous Mr Sharon de laisser croupir un de vos frères dans une prison.
Alors qu'il est stipulé dans la Thora que l'on doit tout faire pour délivrer un juif surtout si il est entre les mains de nons juifs.
Et surtout que c'est un homme qui avait agi pour le bien de son pays.