La Cour suprême déclare illégale une procédure utilisée par Tsahal
La Cour suprême a déclaré jeudi «contraire aux lois internationales» la méthode dite ‘’du voisin’’ utilisée par Tsahal dans le cadre d’arrestations de terroristes. Selon cette méthode, qui se basait sur un axiome qui considérait plus qu’improbable que les terroristes cherchent à blesser ou à tuer un Palestinien, Tsahal envoyait, avec son accord, un civil palestinien en ‘’éclaireur’’. Il demandait alors aux terroristes de se rendre avant l’incursion de l’armée, afin d’amoindrir les risques encourus par les soldats.
Sept organisations de défense des droits des Palestiniens ont déposé un recours à la Haute cour de justice contre l’utilisation de cette méthode. Parmi elles : Adala, le centre juridique des droits des minorités en Israël, l’organisation de défense des droits de l’homme en Israël et le comité public contre l’utilisation de la torture. Le recours était déposé contre le commandant de la région centre en 2002, Itshak Eitan, le chef d’état-major d’alors, Shaoul Mofaz, Binyamin Ben Eliezer, alors ministre de la Défense et le Premier ministre Ariel Sharon.
Il y a six mois déjà , le tribunal avait ordonné à Tsahal de rayer cette directive du lexique militaire, jusqu’à la publication du verdict final. Le président de la Cour suprême, Aaron Barak, avait déjà laissé entendre que l’utilisation de civils était contraire à la convention de Genève.
Selon les plaignants, même si l’armée demande son accord au ‘’voisin’’, le fait qu’il se trouve «sous l’emprise d’une peur constante et d’un gouvernement militaire» ne lui laisse pas d’autre choix que d’accepter.
Selon Effi Eitam, qui dirige le parti du Sionisme religieux, «les juges lient les mains des soldats de Tsahal qui font face à un terrorisme ne connaissant pas de limites». Selon lui, «ce verdict met encore plus en danger les soldats».
De son côté, la députée d’extrême gauche, Zehava Gal-On, a félicité les juges pour leur décision : «Il est juste que la Cour suprême mette fin à cette discrimination raciale et à l’atteinte aux droits des civils palestiniens», a-t-elle déclaré, ajoutant que «Tsahal ne pouvait pas se conduire comme une faction terroriste».
Tsahal a quant à elle indiqué que la décision de la Cour suprême était respectée depuis déjà six mois. Un officier a cependant déclaré au site NRG-Maariv que «ce serait les Palestiniens qui seraient les plus touchés». «Nous préférions envoyer en émissaire le propriétaire de la maison afin qu’il convainque les terroristes d’en sortir plutôt que de la détruire», a-t-il indiqué, ajoutant que par deux fois, lorsque cette méthode n’avait pas été appliquée, des soldats avaient été tués ou blessés.
La Cour Supreme prefere mettre en danger nos soldats! Kol Akavod!