L’action du gouvernement face à la Tribu Ka
Le Ministère de la Justice et la préfecture de police se sont préoccupés de la Tribu Ka, ce groupuscule aux délires antisémites qui a fait irruption rue des rosiers dimanche 28 mai.
Le site du groupuscule, à travers lequel il se faisait connaître, a été verrouillé ; le Ministre de la Justice a demandé au parquet de Paris d’en « examiner le contenu » et voir « quelles suites légales lui donner ». De son côté, la brigade criminelle mène une enquête ouverte sur la descente, accompagnée de propos antisémites, de plusieurs dizaines de membres de ce groupe radical. Leur chef, qui se fait appeler Kémi Seba pourrait faire l'objet de poursuites pour appel à la haine et à la violence. Le Figaro revient sur le parcours de ce dernier connu pour ses discours racistes et antisémites contre les «leucodermes» (les Blancs) et «tous les macaques de l'amitié judéo-noire» (de Harlem Désir à l'écrivain Calixthe Beyala).
La Tribu Ka n'est pas inconnue des services de police, rappelle le quotidien qui précise qu’en pleine affaire Halimi, ce jeune juif massacré par une bande dirigée par Youssouf Fofana, Kémi Seba avait envoyé au début 2006 un courriel à plusieurs organisations juives où il les menaçait en ces termes : «Que notre frère [Fofana] soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure, il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul [de ses] cheveux au lieu de lui laisser avoir un procès équitable, nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins.»
Cette manœuvre d’intimidation a entraîné une avalanche de condamnations et de réactions d’indignation de la classe politique, indique le Parisien. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë a dénoncé des « comportements insupportables ». Martine Billard, la députée des Verts, et Philippe de Villiers ont exprimé leur « profonde indignation ».