Mieux que l'Iran, Marseille ! Mais ici pas d'Amnesty pour hurler à l'horreur.
Le 20 octobre 2004, - samedi prochain, cela fera un mois - à Marseille, on a retrouvé une femme morte.
Une jeune fille assassinée. A coups de pierres.
LAPIDEE. Oui, LAPIDEE !
Ces mots, juste surgis du Nouveau Testament, viennent brutalement de reprendre du service! Et pas seulement par l'usage abusif qu'en font ces orients lointains et compliqués.
Mais ici, c'est encore mieux qu'en Iran où, lors de la toute dernière condamnation à mort d'une enfant de 14 ans, qui aurait eu des rapports sexuels (consentants ? Bien sûr !) avec son frère, et qui se trouve sous le coup d'une condamnation à mort, il en est ici dans nos contrées civilisées, protégées, pour faire la fine bouche.
Et se demander haut et fort si elle est vraiment autant que çà en danger de mort ! Une honte !
Juste parce qu'elle attend sa condamnation dans une prison iranienne !
Qu'elle n'est pas encore pendue à un crochet de boucher. Comme la précédente, le mois dernier. Mais bon, ça se passe en Iran !
A Marseille, nul besoin de solliciter la justice, on la fait tout seul ! A Marseille, on la rend soi même, et on l'exécute itou.
Ghofrane Haddaoui était une jeune femme d'origine tunisienne. Elle avait 23 ans.
On l'a retrouvée LAPIDEE sur un terrain vague, près d'un centre commercial, dans les quartiers Nord de Marseille.
Son meurtrier a été interpellé. Il aurait été une ancienne relation de la victime. Il aurait 18 ans.
Lapidée ? Personne n'a envie d'imaginer sa mort mais dans le mot LAPIDEE quelque chose oblige à se poser la question :
comment fait-on une chose pareille ? Comment est-ce possible ?
Comment… les cris, comment… près d'un centre commercial, comment à ciel ouvert ? Comment en France ? Comment des êtres humains…?
Lapidée, il y a un mois qu'on le sait. Un mois qu'on la retrouvée morte à jets de pierres. Et rien, un silence ahurissant, un silence honteux, un silence qui enterre, un silence qui continue de lapider, un silence qui, à nouveau, brûle vive la petite Sohane, un silence qui devrait tous, toutes, nous alarmer.
On demande des explications, on veut savoir comment une jeune femme a pu être LAPIDEE en plein air, à proximité d'un centre commercial, dans la seconde plus grande ville de France, au pays des droits de l'Homme et des femmes, de toutes les femmes, même d'origine tunisienne.
On veut savoir, sinon comprendre. On veut juger. On veut savoir pour empêcher à jamais ces mises à mort, ces barbaries, ce retour de toutes ces féroces arriérations.