Le programme « pétrole contre nourriture » qui a permis à un Irak de Saddam Hussein toujours sous embargo, entre 1996 et 2003, de vendre du pétrole en échange de denrées alimentaires et de médicaments, n’en finit pas de révéler ses scandales occultes et sulfureux.
Le dernier en date vaut le détour. Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France aux Nations unies de 1991 à 1995, et ambassadeur de France à Rome de 1995 à 1998, a été mis en examen mercredi 12 octobre par le juge d'instruction Philippe Courroye pour « trafic d'influence » et « corruption active d'agent public étranger » dans l'enquête française sur d'éventuels détournements en marge du programme de l’ONU, « pétrole contre nourriture ». Il s’agit de la deuxième mise en cause d’un diplomate français de haut rang, un mois après celle de Serge Boidevaix, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay. Onze personnalités françaises ont été désignées dans les annexes du rapport établi par l'ONU quant aux scandales ayant entouré ce très contestable programme d’aide humanitaire à l’Irak. Jean-Bernard Mérimée est soupçonné d'avoir bénéficié de larges sommes du régime de Saddam Hussein sous forme de bons de pétrole cédés ensuite à Fenar Petroleum, société agréée par l'ONU. Il aurait ainsi reçu en 2001 l'équivalent de 2 millions de dollars en baril de pétrole. D'autres personnalités sont également poursuivies dans ce dossier.
La France, championne du monde de la croisade anti-américaine lors de l’intervention militaire en Irak, arguant alors de prétextes bassement financiers pour justifier la décision du Président Bush, vient ainsi de se faire prendre la main dans le sac.
http://www.guysen.com/articles.php?sid=3800
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