Asmodeus et Ladino, je crois comprendre et partager le sens de vos posts. Mais tu as, Asmodeus, une formule qui me semble malheureuse : « Pour ma part je suis antisionniste , c'est à dire que je considère qu'une homogénéité religieuse ne fait pas un peuple ». Je crois utile de distinguer antisionisme et non-sionisme.

Le sionisme moderne, depuis Herzl, est un nationalisme. Comme tous les nationalismes du XXe s., il signifie d’abord le droit d’une nation à disposer d’un territoire. Je peux critiquer cette vision territoriale de l’identité, au nom par exemple des inévitables conflits qui accompagnent la création de tout Etat, mais je peux seulement la critiquer dans son principe, c’est-à-dire en général, en tout lieu du monde. Il s’agit d’une position éthique, qui ne fait pas de moi un antisioniste, mais un a-sioniste, un non-sioniste.

Si en revanche je dénie le droit à un Etat territorial au seul peuple juif, alors là je deviens effectivement antisioniste. Et du moment que le refus n’est plus exprimé en général mais qu’il s’adresse singulièrement au peuple juif, l’antisionisme est fondamentalement antisémite.

Dans une autre variante, l’antisionisme dénie aux juifs la qualité de peuple ou de nation : cette variante n’est pas moins antisémite que l’autre. Elle est néanmoins compliquée par un fait d’histoire universelle : la formation des nations et celle des Etats ont toujours été imbriquées, sans que l’Etat, nulle part au monde, ne corresponde jamais tout à fait à une nation préexistante. La nation française, par exemple, a dans une très large mesure été construite par des siècles d’Etat absolutiste : son unification linguistique, pour ne prendre que cet aspect, remonte tout au plus à une centaine d’années. Elle est le fruit de plusieurs siècles d’interventions, parfois répressives, de l’Etat contre les autres langues et parlers régionaux. Israël est allé bien plus vite, et de manière bien plus consensuelle, avec l’hébreu…

Des années durant, je me suis défini comme a-sioniste pour quantité de raisons. L’une d’elles était la crainte, romantiquement adolescente (ou ‘adolescemment’ romantique ?) d’une déperdition éthique : comment des valeurs comme la justice, le sens de la mesure, l’amour de la discussion et l’aversion pour la force brute, survivraient-elles à l’obligation de realpolitik incombant à tout Etat ? Dans le même temps, je souhaitais prendre au mot la promesse de sécurité faite en 1948 : Israël rendrait le monde plus sûr pour les Juifs, en eretz d’abord mais aussi en diaspora (avec la possibilité de faire jouer la loi du retour en cas de nouvelle explosion judéophobe). Etait-ce bien certain ? Je n’en étais et n’en suis toujours pas convaincu, loin de là.

Mais le temps a passé, et surtout : Israël est un fait. Si l’on admet que les attaques qui le visent, idéologiques ou armées, sont un des visages contemporains de l’antisémitisme, alors le sort d’Israël nous engage tous, y compris les tièdes et les récalcitrants. C’est Albert Memmi, je crois, dans La Statue de sel, qui rappelait comment lui et ses camarades juifs de gauche se fourvoyaient avant-guerre en refusant par conviction politique de s’allier aux patrons juifs. Patrons ou prolétaires, ils étaient frappés d’une même haine et c’est bien en tant que Juifs qu’il leur a fallu se défendre.

D’a-sioniste, je suis aujourd’hui devenu sioniste, sans grand enthousiasme, sans la fougue qui anime bien des participants à ce forum, mais sioniste quand même, après de longues années de réflexion. Un sionisme sans concession sur l’essentiel : le droit d’Israël à exister et à se défendre. Cela n’empêche pas, mais au contraire permet et appelle d’autres niveaux de critique et de discussion. Puisque l’attachement à Israël constitue de facto un élément central de nos identités et cultures juives, y compris en diaspora, il n’est pas nécessaire de vivre en eretz pour se savoir fondamentalement engagé par la portée des politiques israéliennes de sécurité (avec ses performances et contre-performances), conforté ou révolté par les conceptions ethnico-religieuses de la citoyenneté israélienne et les débats sur son éventuelle sécularisation. La diversité des critiques et la bienveillance des débats font notre richesse.

imaiden tu dis n'importe quoi...les anti sionisme ne sont pas forcement anti-juifs d'israel..il n'y a pas que des juifs sionistes et meme le sionisme n'est pas une religions...enfin y'a vraiment des choses défois....

Source: www.lepetitsioniste.fr.tc


"... Tu déclares, mon ami, que tu ne hais pas les Juifs, que tu es seulement antisioniste. A cela je dis, que la vérité sonne du sommet de la haute montagne, que ses échos résonnent dans les vallées vertes de la terre de Dieu : Quand des gens critiquent le sionisme, ils pensent Juifs, et ceci est la vérité même de Dieu.

L'antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l'âme de l'humanité. Nous sommes pleinement d'accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi.

Pourquoi en est-il ainsi ? Tu sais que le Sionisme n'est rien moins que le rêve et l'idéal du peuple juif de retourner vivre sur sa propre terre. Le peuple juif, nous disent les Ecritures, vécut en union florissante sur la Terre Sainte, sa patrie. Ils en furent expulsés par le tyran de Rome, les mêmes Romains qui assassinèrent si cruellement Notre Seigneur. Chassé de sa patrie, sa nation en cendres, le peuple juif fut forcé d'errer sur le globe. Encore et encore, le peuple juif souffrit aux mains de chaque tyran qui vint à régner sur lui.

Le peuple noir, sait, mon ami, ce que signifie souffrir les tourments de la tyrannie, sous un joug que l'on n'a pas choisi. Nos frères en Afrique ont supplié, plaidé, demandé, EXIGE la reconnaissance et la réalisation de leur droit naturel de vivre en paix sous leur propre souveraineté, dans leur propre pays.

Pour quiconque chérit ce droit inaliénable de toute l'humanité, il devrait être si facile de comprendre, de soutenir le droit du Peuple Juif à vivre sur l'antique Terre d'Israël. Tous les hommes de bonne volonté se réjouiront de la réalisation de la promesse de dieu, que son Peuple retourne dans la joie sur la terre qui lui a été volée. C'est cela le Sionisme, rien de plus, rien de moins.

Et qu'est l'antisionisme ? C'est le déni au peuple juif d'un droit fondamental que nous réclamons à juste titre pour le peuple d'Afrique et accordons librement à toutes les nations de la terre. C'est de la discrimination envers les Juifs, mon ami, parce qu'ils sont Juifs. En un mot, c'est de l'antisémitisme.

L'antisémite se réjouit de chaque occasion qui lui est donnée d'exprimer sa malveillance. L'époque a rendu impopulaire, à l'Ouest, de proclamer ouvertement sa haine des Juifs. Ceci étant le cas, l'antisémite doit à chaque fois inventer de nouvelles formes et de nouveaux forums pour son poison. Combien il doit se réjouir de la nouvelle mascarade! Il ne hait pas les Juifs, il est seulement antisioniste.

Mon ami, je ne t'accuse pas d'antisémitisme délibéré. Je sais que tu ressens, comme je le fais, un profond amour pour la vérité et la justice, et une révulsion envers le racisme, les préjugés, la discrimination. Mais je sais que tu as été trompé, comme d'autres l'ont été, en te faisant croire que tu pouvais être antisioniste tout en restant fidèle aux principes que nous partageons toi et moi du fond du coeur. Que mes paroles sonnent dans les profondeurs de ton âme : quand les gens critiquent le sionisme, ne te trompe pas, ils pensent les Juifs."

Martin Luther King

Ladino

http://lepetitsioniste.oldiblog.com/?page=lastarticle&id=595550

Hum.... Je doute que ma source a present te fasse rire...

Nath3 j a i vecu a tel AVIV pour l amour de ma femme , elle voulait accoucher absolument en ERETZ , mais moi a ce pays ,je n'eprouve que de la sympathie, meme si je suis NON sionniste...et que je ne suis pas en accord avec l etat actuelle des choses..