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En France, plusieurs couples mixtes juifs-musulmans vivent à l’abri des regards de leurs communautés respectives, cachant parfois la vérité à leurs propres familles. Une double identité difficile à porter, marquée par la croyance religieuse et les conflits internationaux.
Dans le Judaïsme, la religion est transmise à l’enfant par la mère. Le Mariage avec un non juif ne peut recevoir la consécration religieuse si le conjoint non-juif ne s’est pas converti obéissant ainsi aux commandements de la Torah « qui proscrit les mariages mixtes » . La conversion intéressée, c’est à dire ayant pour but le mariage est découragée, sinon refusée. L’enfant né d’un mariage mixte est considéré suivant l’appartenance de sa mère, juif si elle est juive, non juif si elle ne l’est pas.
Dans la religion musulmane, c’est le Père qui transmet la religion à l’enfant. L’homme a le droit d’épouser une femme juive ou catholique, « une fille honnête des croyants et de ceux qui ont reçu les Ecritures avant vous » sans qu’elle ne se convertisse mais l’enfant devra être élevé dans la religion musulmane. Il ne peut en aucune façon se marier à une athée ou à une idolâtre. Quant à la femme musulmane, son époux doit être obligatoirement musulman ou converti à l’islam. La conversion en vue d’un mariage est autorisée et très rapide.
Aujourd’hui 30% des juifs de France font un mariage mixte . Ce chiffre est passé à 40% chez les moins de 30 ans. Parmi ceux qui vivent en couple sans être mariés, 83% ont des partenaires non-juifs, ce qui laisse présager une augmentation des mariages mixtes dans le futur. Il est difficile d’avoir les chiffres exacts des unions entre juifs et musulmans, beaucoup de ces couples vivant dans l’anonymat.
Comme témoigne Anna, 29 ans : « Les mariages entre catholiques et juifs sont presque entrés dans la norme, ce qui n’est pas le cas des unions entre juifs et musulmans. Les conversions sont plus simples si l’on passe par les juifs libéraux que par les consistoriaux. Je suis juive séfarade, d’origine algéroise. Lorsque j’ai rencontré Fatha, d’origine irakienne, nous avons préféré cacher notre relation à nos parents ainsi qu’à notre entourage. Seuls, nos deux meilleurs amis étaient au courant. Au bout de trois ans, nous leur avons parlé de notre envie de nous marier. Ses parents ont pris le premier avion d’Irak où ils vivent toujours. Ils ont débarqués un soir à la maison chez mes parents. Ils se sont mis d’accord entre eux afin que nous mettions fin à notre union. Je suis partie de chez moi et aujourd’hui nous vivons ensemble. Mes parents ont appris à connaître Fatha mais n’acceptent toujours pas notre mariage. Nous avons l’impression parfois d’être considérés comme des traîtres, surtout lorsqu’il se passe quelque chose en Israël. La politique internationale entre parfois dans notre foyer mais nous faisons la part des choses. Nous vivons ici et nous essayons de ne pas prendre parti et de rester à l’écoute l’un de l’autre. Je pratique les fêtes principales, Kippour et Pessah, lui observe le Ramadan et l’Aïd. Nous sommes d’accord sur les grands principes universels, les dix commandements. Nous ne mangeons pas de porc et nous ne buvons pas d’alcool. Chacun aide l’autre dans ses pratiques et respecte ses croyances et ses coutumes ».
Dans d’autres couples, les choses se passent moins bien, surtout lors de la dernière guerre israélo-libanaise. David raconte que Rafia, d’origine libanaise, a même quitté le foyer conjugal pendant quelques jours : « Nous avons mal vécu cette guerre, ce qui est incohérent parce que nous vivons ici. Mais nos identités, nos racines sont fortes et parfois cela dépasse notre amour. Nous pratiquons chacun notre religion dans notre coin sans l’imposer à l’autre. Nous avons fait circoncire notre garçon comme cela est recommandé dans chacune de nos religions. Nous lui avons donné un prénom français suivi d’un prénom juif et musulman. A sa demande, il a appris l’arabe et l’hébreu Nos religions et nos coutumes sont proches, même si les religieux disent le contraire. Nous sommes mariés civilement mais nous avons fait une fête à la maison avec un rabbin et un Imam, amis des familles qui nous ont fait quelques bénédictions. Nous somme tous deux croyants. Aussi, il était important d’être marié devant Dieu. Pour les religieux, notre union connaîtra des difficultés, quant à l’éducation de l’enfant et à la religion qu’il choisira. Un de nous deux en souffrira peut-être. Je m’inquiète souvent pour lui. Nous lui avons transmis une double identité, un fardeau difficile à porter. Lorsqu’il devra se marier à son tour, il sera confronté à de grosses difficultés. S’il rencontre une juive ou une musulmane, il sera face à un choix inéluctable ».
Dans son livre, Vivre en couple mixte. Quand les religions s’emmêlent, Isabelle Lévy, a rencontré de nombreux couples qui vivent difficilement : « La religion est une affaire personnelle et certains font la part des choses. D’autres vivent dans une cassure permanente. Les frères st sœurs de ces couples sont plus compréhensifs que les parents qui se soucient surtout du devenir de leurs petits-enfants. Les adolescents ont besoin d’une identité religieuse pour se construire même si c’est pour la repousser ensuite. C’est eux qui ont le plus de difficulté à assumer surtout lorsque la mère est musulmane et le père juif, parce que pour les deux religions, il n’est rien. Choisir l’une des deux religions c’est choisir son père ou sa mère. Gérard, fils d’une juive et d’un musulman, ne sait pas s’il doit se considérer juif ou musulman. Ses parents refusent de se prononcer et les référents religieux sont partagés : pour les imams, il est musulman ; pour les rabbins, il est juif. Lesté par ce problème indissoluble d’identité, il lui est difficile de faire face aux jeunes filles des deux communautés. Parfois ces couples divorcent : Simon, séfarade, mariée à une musulmane refusait de la voir pratiquer devant lui ou de l’entendre parler arabe. Il allait à la synagogue sans elle, ses amis disaient qu’il avait presque honte d’elle. Un autre couple vivait en concubinage, depuis 8 ans, dans le mensonge. Yasmina a même caché à ses parents l’existence de sa fille, la considérant comme le fruit du péché ».
Selon le Cheikh Abdullah Al-Jubaïr, « Il n’y a aucun grief au musulman d’épouser une kitâbiyyah (juive ou chrétienne) si elle est vertueuse et même ne connaissant rien de sa religion ou de l’islam. Toutefois, il est préférable pour le musulman et particulièrement celui vivant en Occident de penser sérieusement à épouser une musulmane afin qu’elle l’aide à se maintenir dans sa religion » .
Même si la religion musulmane n’interdit pas le mariage mixte, dans les faits, il reste encore un tabou. Les partisans d’un Judaïsme sans concession diront que l’on ne peut pas célébrer ces mariages mixtes, que c’est abandonner la Loi juive et favoriser l’assimilation. Mais comme d’autres le pensent, n’est-ce pas au contraire le refus qui crée l’assimilation ?
Olivia Cattan
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http://www.judeocite.fr/spip.php?article71&var_recherche=intermarriage%20juif%20musulman
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Et voila les enfants, une vrai etude sur la question sans d'ecouter que des stéréotypes et mesonges posté recement ici