Ben content pour toi Béko chéri...

Et puis, tu sais, si tu veux te muscler le bras gauche, tu connais une rééducation imparable, non ?
(Allez, je te la révèle, il faut secouer une bouteille de boisson gazeuse jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de gaz ou que ça gicle... C'est selon... Mouahahahaha... Bon, OK, c'est pas drôle.)


Ne crois pas avoir eu le monopole de la souffrance pour autant. Je connais des gens malades qui souffrent tous les jours. Et ce n'est pas un bras cassé qui se réparera au bout d'un ou deux mois, c'est malheureusement continuel et durable.


Et puis tu vas te sentir un peu ridicule si je te dis que lorsque j'avais 12 ans, je me suis fracturé et tassé trois VERTEBRES dorsales (D5-D6-D7), et là, c'est d'autant plus contraignant !

Pendant plus d'un mois, j'étais enfermé dans un platre sur le torse. Une espèce d'armure rigide, étouffante et oppressante.
Une vraie prison de plâtre qui a réveillé ma claustrophobie.
Et après ça, ce n'était pas fini, puisque j'ai porté un "corset" de plexiglas qui pouvait heureusement s'ouvrir pour que je me douche ou que je dorme... pendant presque deux ans...

Au début, à l'hopital, j'étais tellement paniqué qu'ils m'ont fait passer des scanners pour vérifier que je n'avais pas de traumatisme crânien provoquant ce comportement.

Lorsque je suis retourné au collège, mes (rares) amis me soutenaient mais ne manquaient pas de faire des blagues foireuses sur mon état. On m'a notemment surnommé le rugbyman (on voyait bien que j'avais ce platre qui me donnait un look de joueur de rugby avec protections et épaulettes).

Il y en a d'autres un peu moins bien intentionnés qui m'ont enfoncé et dit gentillement qu'ils auraient préféré que je sois mort, que c'est dommage que je m'en tire, qui m'ont traité de grosse vache, etc.

Le plus insupportable : j'ai eu ce plâtre entre avril et juin, période pré-estivale presque caniculaire.
Certains profs refusaient d'ouvrir la fenêtre de la classe à cause du bruit des enfants dans la cour. Le pire c'est que, ayant honte de mon état, je n'osais rien dire !
Je ne pouvais pas non plus faire de sport ni d'activité physique, bien évidemment (et ce, pendant 2 ans) et faire attention à limiter les chocs, marcher lentement, ne surtout pas courir ni essayer de se baisser...

Mes seules compensation à cette époque étaient que j'ai eu un très bon classement à un concours de mathématiques (fallait bien se rabattre sur quelque chose) au niveau nationnal passé par les 6ème-5ème (j'étais en fin de 5ème) et 1er au niveau de mon école ; et que j'ai obtenu les félicitations au conseil de classe... Super pour un âge où on commence à se sociabiliser et où les "intellos" sont méprisés.

En plus de ça, à cette période, je suis tombé amoureux. Génial !
Déjà que je n'avais aucune confiance en moi, que j'avais honte de mon état, j'étais vachement crédible avec ce plâtre !

Lorsqu'on a changé mon plâtre pour le corset, beaucoup plus léger et réglable, un peu plus aéré, j'ai vécu ça comme une renaissance. J'ai pu me doucher (je n'avais pas pu le faire lorsque j'avais le plâtre, évidemment) et l'abandonner la nuit.
Mais la journée, celà restait toujours un calvaire et le soir, je devais mettre de l'alcool pour calmer mes démangeaisons et brûlures occasionnées par les frottements tout au long de la journée.

Et puis il y a eu ma bar-mitsvah. Moment d'intense joie, malgré tout. A ce moment, je ne portais le corset que depuis... un mois (après avoir supporté le plâtre pendant presque 2 mois si vous me suivez).
Cependant, il y a plusieurs années, quand j'ai revu les photos, j'ai eu la haine de me voir aussi laid, gros, pâle, handicapé... et souriant tel un handicapé mental béat ; je les ai regroupées et je les ai toutes déchirées.

Pendant presque deux années scolaires, j'ai supporté cette prison de plastique, et même les profs me charriaient derrière mon dos en disant que j'étais le seul de la classe à me tenir parfaitement droit pendant les cours. Le corset m'empêchait tout mouvement de la colonne vertébrale, alors je pouvais difficilement faire autrement.

Enfin, lorsque j'ai pu me passer de cette carcasse, j'avais les muscles du dos qui s'étaient atrophiés faute de sollicitation.
Je me sentais vulnérable, j'avais l'impression que mon dos allait casser facilement, j'avais des douleurs musculaires si je restais debout plus d'une heure.
J'ai dû faire de la natation en guise de rééducation, car ça restait le sport le moins violent et faisant travailler tous les muscles doucement.
Au bout d'un an, ces gênes avaient disparu.

Avec le tassement des vertèbres, j'ai perdu environ 2cm par rapport à la taille que j'aurais du avoir.
Mais bon, 1m78 au lieu d'1m80, la différence est dérisoire.


Je considère que pendant cette période de 2 ans, j'ai pris du retard par raport aux autres dans la construction de la personnalité par rapport à un groupe, et en société.
D'ailleurs, je suis toujours resté asocial.

J'apprécie la solitude, le silence, la méditation. Seul, je ne risque pas de me sentir lésé ou attaqué...

Seul, ou mieux, avec ma moitié.

(Voilà... J'espère que je ne vous ai pas trop saoulé avec ce témoignage intime.)

ah un homme libre ca fait tjs plaisir


;-)

Armagedon

Taie toi Satan ne me tente pas, tu m'a larguer + d'une fois,
et maintenant tu fou d'moi !!!
"Merci cherie" !!

Ashkdavid

Tu disais pas ca quand on prenais les douches ensemble ...
Coquin !!!

KOHEN

Merci abi ;)

Chat_noir

Ahi ... Rien à dire , ptin ta trop souffert bordel et moi j'rale pour
un rien ... !!

C'est marant Turco c'est pas la première fois qu'on me traite de Satan

Je crois que j'aime bien ca en fait

Hihihihihihihihihihihiiiii