Jean Ferrat (Jean Tenenbaum) (26 décembre 1930 à Vaucresson, Hauts-de-Seine) est un parolier, musicien et chanteur français.
Dernier de quatre enfants d'une famille juive modeste qui s'installe à Versailles en 1935, il poursuit ses études au Collège Jules Ferry.
Son père est déporté par les nazis et meurt à Auschwitz.
Cet artiste très populaire, bien que largement diffusé par les postes périphériques, est rarement passé sur les écrans de la télévision.
Il accuse le système commercial qui fait passer les considérations financières avant la chance donnée aux artistes créatifs.
Publiant des lettres ouvertes aux différents acteurs de la vie culturelle, présidents de chaînes, ministres, il dénonce une programmation qui selon lui privilégie les chansons "commerciales" aux créatifs.
Il évoque, à une époque où cela était encore dérangeant, la déportation.
Sa chanson "Nuit et brouillard" sera déconseillée de passage sur les radios, mais le public suivra, et l'album "Nuit et brouillard" obtiendra le prix de l'Académie Charles-Cros.
Source : Wikipédia.
Nuit et brouillard (1963), une chanson de circonstance en ce dimanche 27 avril, Journée nationale du souvenir de la déportation.
http://www.paroles.net/chanson/19180.1
http://www.youtube.com/watch?v=chbCRWTgn6Y
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent
Connaissiez-vous Jean Ferrat, chers amis ?
Que pensez-vous de son oeuvre musicale ?
Et pourquoi n'est-il pas inscrit dans les listes V.I.F. (Very Important Feuj) de FW au coté de Serge Gainsbourg, Michel Jonasz, Jean-Jacques Goldman et tant d'autres artistes qui font la fierté de la communauté juive ?