qu'on vous ait jamais adressée.
C'était dans le rayon "apéritif" d'un supermarché en Andorre, principauté où tout bon Toulousain se doit de se réapprovisionner en cigarettes et autres gâteries pour le plaisir des sens (et de l'essence qui est aussi très bon marché).
Bref, je demande au vendeur à l'haleine passablement avinée combien de bouteilles le voyageur lambda peut ramener pour ne pas se mettre hors-la-loi. Il me le dit une fois et comme je n'étais pas très attentive, je le lui redemande un peu plus tard. Il me répond alors :
"vous êtes blonde",
propos qui me sidère et auquel je réagis en lui montrant mes sourcils d'un noir de jais, il croit bon d'ajouter alors :
"ça, ça ne compte pas, vous êtes blonde à l'intérieur"
et là bien évidemment, je reste sans voix dans un profond désespoir à la recherche d'une réplique pétillante qui ne vient pas.
Comme le vendeur voulait absolument me caser tout le magasin, j'ai alors l'idée pour le faire suer de lui demander "du vin pour faire kiddouch" : cette encyclopédie vivante de l'alcool en est restée bouche bée. Il se demande si c'est pour la religion "de la petite calotte" et finit par me poser la question d'un air interloqué "vous êtes Juive ?". J'ai pitié de lui et je lui réponds "laissez tomber", ne voulant pas entrer dans les détails et les péripéties de ma vie personnelle. Alors il me présente son meilleur muscat et me dit : "voilà le vin de messe, j'étais curé avant".
Se faire traiter de blonde par un prêtre défroqué alcoolique, alors là, c'est un comble !