18 novembre 2004, 1h41, cette fois c'est la bonne, il était temps, à 8h30 on la déclenchait, elle aussi a eu les boules, maintenant elle se dépêche. Direction la baignoire, ça fera passer le temps.
2h45 bon debout l'homme, occupe-toi de Sarah, tu te souviens de la route? "Mmmh? T'es sûre? Mbon ok".

20 minutes plus tard, bon il devrait être arrivé, là ça urge. Je téléphone:"Aaah! je me suis encore trompé de route! C'est de ta faute! Arrête de téléphoner!".

Quand l'homme revient, une heure s'est écoulée, je ne rigole plus du tout. Direction la mater. "Accélère! on va pas y passer la nuit! STOP! tu vois pas que j'ai une contraction! T'as roulé sur un caillou!"

Arrivée aux urgences en se composant un visage pas trop décomposé. Arrivé chez la sage-femme et un quart d'heure après, le bébé est prêt à sortir, il faut bosser maintenant. En 20 minutes Rebecca est sortie, oui l'accouchement s'est bien passé.

C'est après que ça se complique.

Je donne Rebecca au papa et la sage-femme commence à s'inquiéter. Je perds trop de sang, on me perfuse de l'ocytocine pour que ça s'arrête mais je suis inondée. Je deviens très désagréable. Finalement je rejoins ma chambre et trois heures plus tard on me propose de me lever sauf que allongée je tombe déjà dans les vapes "vous m'entendez madame?" "de loin, de très loin" répond une voix pâteuse qui ne me ressemble pas.

Conclusion: le taux normal d'hémoglobine dans le sang est de 12. A 8 on ne tient plus debout: je suis à 6. On me transfuse du fer. En pleine nuit accès de fièvre, frisson et grelot mais on ne s'en inquiète pas. C'est seulement le lendemain qu'on s'aperçoit que j'ai 39,5 de fièvre. A partir de ce moment-là on sort le grand jeu: bilan sanguin, analyse de ci, de là, perfusion, transfusion, je suis piquée de partout.
Je suis trop faible pour prendre le bébé, j'ai peur de le faire tomber, ce sont les puéricultrices qui me mettent Rebecca au sein, elle est sage et me regarde à travers la vitre de son berceau, ses grands yeux bleus interrogateurs.

Conclusion: un streptocoque. Antibiotiques, veinofer, doliprane, tout passe par la même veine qui commence à saturer. Mon bras enfle et devient vert et mauve, les liquides qui passent me font de plus en plus mal car elle se bouche. Je m'aperçois que Rebecca ne tète pas correctement mais c'est trop tard, c'est ensanglanté.

Le découragement me gagne, je n'en peux plus et tout mon corps est endolori. Je ne peux pas recevoir Sarah avant d'avoir été perfusée pour baisser la fièvre, elle serait choquée de me voir dans cet état.

Finalement l'antibiotique est compatible, mon taux d'hémoglobine remonte grâce au fer, il ne reste que le problème de l'allaitement et de mon bras, chaque goutte qui passe me fait souffrir. On me garde jusqu'à ce que je puisse prendre les antibios en comprimé.

Retour à la maison complètement vidée, heureusement que ma tante est là, je passe 3 jours à dormir et à pleurer. Finalement j'ai trouvé une solution pour l'allaitement: j'exprime mon lait et je lui sers au biberon. J'ai réussi à garder une ou deux demies-tétées par jour (elle ne prend pas suffisamment au sein).
Mon bras à dégonflé, j'ai retrouvé le moral et ma petite Sarah chérie (quelle tête à claques en ce moment!). Alors oui l'accouchement s'est ultra hyper bien passé et non je ne veux pas d'autre enfant!!!!!

Désolée de ne pas avoir donné de nouvelles plus tôt, et soyez patientes pour les messages pv je répondrai à tout le monde mais je ne garantis pas en combien de temps!

Bon ne soyez pas découragées les filles, pour Sarah je n'avais eu aucun problème. Simplement ça m'a fait carrément réfléchir sur le fait que nous sommes vraiment tributaires de notre corps. Quand on souffre on devient (enfin je parle pour moi) une grosse boule d'égoïsme, plus rien ne nous touche, on ne pense qu'à se soulager de quelque manière que ce soit. Je ne savais pas ce que c'était qu'avoir mal, l'accouchement ce n'est pas pareil, c'est un petit mal pour un grand bonheur, on sait pourquoi, on est actrice, on travaille, on maîtrise aussi. Alors que la maladie on subit et ça c'est dur.

Bon je mettrai des photos dés que j'aurais un peu de temps, je vous préviendrai.

Bises et j'espère ne pas vous avoir trop choquées!(comment s'accordent ces fichus participes passé je ne sais jamais).