Bonjour ,
Ci joint le dvar torah que j ai recu de L Admour de Kalov .Il traite de Korah , l érudit en torah qui remit en cause la légitimité de Moise avec une haine et un mépris gratuit .Le vrai mobile de Korah etait finalement la jalousie , jaloux que Moise ait nommé quelqu un d autre a la fonction qui lui etait promise .

*****************************************************

KORA’H: QUI CROIT À LA TORAH TROUVE SA PLACE
Et Kora’h…prit » mais il n’est pas précisé ce qu’il prit. Le Midrach Raba (18,3) enseigne :
« Qu’est il écrit dans le passage qui précède ? ‘ Vous ferez des Tsitsit…’ Kora’h [prit un Talit entièrement bleu azur et]
s’adressa à Moché ainsi : -un Talit (vêtement à 4 coins) entièrement tkhélet (bleu azur) doit-il posséder quatre fils Tkhélet
(un à chaque coin) (comme la Torah l’ordonne dans un Talit classique) ? Moché répondit affirmativement. Kora’h lui dit
alors : Un Talit entièrement bleu azur n’est pas kasher mais en ajoutant les 4 fils azur il devient kasher !!?
- Une maison remplie de Sifré Torah (parchemins de toute la Torah) doit elle posséder une mézouza à sa porte ? Moché répondit
-oui. Kora’h lui répliqua : La Torah avec ces 275 parachiyot (passages) ne suffit pas mais la mézouza avec ses 2 parachiyot
suffit ? Ces choses-là ne nous ont sûrement pas été ordonnées, tu les as inventées de toi-même... »
Cet étonnant Midrach nous enseigne que Kora’h n’était pas seulement en désaccord avec Moché Rabénou et Aharon Hacohen
sur leurs fonctions au sein du peuple (comme la Torah le décrit : « pourquoi vous élèveriez-vous sur l’assemblée d’Hachem »)
mais aussi sur la manière d’appliquer les Mitsvot.
1) a) Dans ce cas, pourquoi Kora’h ne remit en question que ces deux Mitsvot ? Puisqu’il voulait apparemment appliquer les
commandements Divins selon sa logique humaine il y a beaucoup d’autres lois qui auraient dû l’interpeller ? (comme la vache
rousse, le lin et la laine …).
b) Les Sages du Midrach ont justifié leur enseignement par la juxtaposition de la paracha des Tsitsit et la paracha de Kora’h
mais comment ont-ils su que Kora’h a également remis en question la Mitsva de Mézouza.
2) Kora’h était certes un des plus grands sages de sa génération (qui elle-même était l’une des plus élevée ) mais les commentaires
de la paracha nous révèlent qu’à son niveau Kora’h commit une faute de Gaava (orgueil). A ce sujet nos Sages disent
dans Pirké Avot : « Sois extrêmement humble- :;< =>? @;A BCD BCD». Comment concilier cette ordonnance avec ce qui est
écrit dans la Guémara Sanhédrin (37a) : « Chaque homme a l’obligation de se dire : - Le monde a été créé pour moi ».
1. La Torah nous fait part du reproche essentiel que Kora’h adressa à Moché Rabbénou : Ils se rassemblèrent devant Moché et
Aharon et leur dirent : Assez pour vous ! Car toute la communauté, tous sont Kédochim (élevés) et Hachem est au milieu
d’eux. Pourquoi vous élèveriez vous au dessus de l’assemblée d’Hachem. (Bamidbar 16,3)
[Il faut préciser que derrière ces apparences altruistes Kora’h cachait au fond de lui un second motif qui le poussa à agir (cf
second Rachi de la paracha ) : « …pourquoi Kora’h s’opposa à Moché ? Car il était jaloux de l’élection d’Elitsafane ben Ouziel
par Moché (à la place qui aurait dû lui revenir, selon lui) ».]
a) Les deux Mitsvot que Kora’h utilisa comme prétexte de sa dispute avec Moché et Aharon sont en réalité parfaitement représentatives
de l’argument qu’il élevait contre eux.
Chaque Ben Israël est kadoch (saint), important, et sage, à l’instar d’un sefer Torah. Ainsi notre peuple est comparable à une
maison contenant six cent mille Sifré Torah; « pourquoi faudrait-il alors une Mézouza ? » : c'est-à-dire pourquoi nous faut-il
un intermédiaire qui se démarque des autres hommes par une fonction spéciale. De même pour le Talit : la fonction du fil
Tkhelet (bleu azur) suspendu à chaque coin est de rappeler « la mer, puis le ciel puis le trône céleste ». Kora’h répliqua donc
que l’assemblée d’Israël est comparable à un Talit entièrement bleu azur, car chaque juif est élevé, proche d’Hachem et du
trône céleste; pourquoi aurait-on besoin d’ajouter un fil spécial à chaque coin ? La Mézouza et le fil azur sont donc une allusion
à ceux qui s’élèvent parmi le peuple pour régner sur eux.
On peut également ajouter que le rôle du peuple juif se compose de deux éléments fondamentaux : l’étude de la Torah et la
pratique des Mitsvot. Alors que Moché incarne l’étude, puisqu’il nous a transmis la Torah, Aharon quant à lui représente la pratique
des Mitsvot à travers toute la Avoda (pratique du service Divin) qui avait lieu au Temple.
Ainsi Kora’h avait comme ambition de démontrer à Moché que lui et Aharon n’était pas utiles. Il tenta d’apporter une preuve
du Talit dont le but est d’amener les bné israël à la pratique (comme il est dit : vous le verrez …et vous accomplirez…) et qui
symbolise donc Aharon Hacohen. De même que d’après lui un Talit entièrement bleu azur n’a pas besoin d’un fil de tsitsit bleu
azur qui se démarque des autres, ainsi le peuple juif n’a pas besoin de Cohen Gadol.
b) L’un des rôles de la Mitsva de la Mézouza est de nous rappeler l’étude de la Torah (et représente donc Moché Rabbénou)
comme nous le déduisons des versets qui encadrent cette Mitcva dans le Chéma : « Tu les enseigneras à tes enfants (les Divré
Torah) …Tu les écriras sur les linteaux de ta maison…Et ce sera, si écouter vous écoutez (les Divré Torah)…
;UD?V UD? WC A@A;... WVXVY;... Z@[X= WV[[?; ». Kora’h voulait donc prouver que puisque chaque juif est comme un Sefer Torah
il n’y a plus besoin de Moché Rabbénou, qui est assimilable à cette Mézouza inutile d’après lui]. C’est pour cette raison qu’il
évoqua ces deux Mitsvot et créa une ma’hlokète (dispute) autour d’elles.
2. D’après le Ramban et Rabbénou Yona il existe dans la Torah une interdiction formelle de s’enorgueillir (Dévarim 17-20).
Pourtant c’est une tendance naturelle qui existe en l’être humain, pourquoi donc la créer pour ensuite l’interdire ? La réponse est
que comme toutes les Midot (traits de caractères) cette tendance fut créée pour son utilisation positive et saine, elle permet en
effet d’appliquer l’obligation de se dire : « Le monde entier fut créé pour moi ». Que signifie cette expression et comment la
concilier avec l’humilité ? Les commentaires expliquent qu’elle vient révéler à l’homme son extrême importance au sein de la
création du monde. Chaque homme est unique : il a des Midot (traits de caractères) et des potentiels qui lui sont propres, un
vécu qui le caractérise, une situation qui est la sienne… quand bien même il existerait deux êtres parfaitement identiques chacun
aurait un rôle unique à jouer à l’endroit où il se trouve. Les Sages nous enseignent ainsi que grâce à son identité unique,
chaque ben Israël mérite à lui seul que le monde entier, avec tout ce qu’il contient, soit créé pour lui : afin qu’il puisse
accomplir sa mission. La difficulté est de préserver sa spécificité sans se comparer aux autres ou entrer en concurrence avec
eux. En effet, le rôle de notre prochain diffère complètement du nôtre, et les outils qu’Hachem lui donne sont donc différents de
ceux que nous avons reçus. On peut comparer celui qui est jaloux de l’autre à un fleuriste qui envierait le marteau de son voisin
cordonnier : même s’il le possédait il n’améliorerait pas la qualité de son travail, au contraire ! L’homme intelligent sait
qu’Hachem lui a donné exactement ce dont il a besoin pour réaliser ce qu’Il attend de lui. Posséder l’objet du voisin serait
donc une perte de temps et au contraire nous éloignerait de notre accomplissement et de notre épanouissement.
Le secret contenu dans ce principe (‘le monde fut créé pour moi’) peut donc nous amener à l’humilité dès lors que nous savons
identifier précisément notre place et notre fonction sur terre. A ce moment là nous arrêterons de regarder ce que l’autre possède
de plus (jalousie) ou de moins (orgueil) puisque nous aurons compris que chacun est unique, et chacun est respectable à la place
où Hachem l’a placé.
On peut se demander pourquoi Kora’h ne s’en prit pas à Elitsafane ben Ouziel (dont l’élection était la véritable cause de
sa révolte) mais à Moché et Aharon ?
Il est possible qu’à son niveau extrêmement élevé Kora’h ait commis l’erreur que nous avons décrite (de façon beaucoup plus fine
sûrement) : c’est à dire n’avoir pas su définir précisément sa place au sein du Klal israël ou peut-être l’a-t-il sous-estimée; cela l’a
donc poussé à chercher un autre rôle que le sien. Les fonctions qui lui ont alors paru les plus nobles furent celles de Moché et
d’Aharon et c’est donc sur celles-ci qu’il porta ses yeux. Si Kora’h avait réalisé à quel point chaque juif est appréciable aux
yeux d’Hachem quel que soit le rôle qu’Il lui a confié, il aurait chéri sa place dans la communauté et n’aurait pas cherché à empiéter
sur celle de Moché Rabénou et d’Aharon Hacohen.