Deux perceptions différentes que l'homme doit cultiver.
Il y a ce DAAT, cette connaissance du Bien et du Mal, celle qui mesure chacune de nos actions, de nos évènements.
A la portée de tout homme, elle s'exerce dans le présent, dans l'instant ; elle s'affranchit du temps.
Elle est insuffisante par nature parce qu'elle ne s'inscrit dans aucune perspective.
Elle n'a pas d'Histoire. C'est en cela qu'elle séduit, parce qu'on peut la façonner à sa guise.
C'est alors la vocation d'Ets Haïm, d'inscrire cette connaissance dans une perspective Divine, dans une architecture, dans une Histoire organisée par HACHEM.
Plus qu'une civilisation, Mitsraïm l'Egypte était avant tout un concept. Jamais un peuple n'a été autant obsédé par la mort.
Il a créé le mythe de l'immortalité pour s'affranchir du temps, pour figer toute sa réflexion dans le moment présent.
C'est une étroitesse (Mistraïm) désirée, initiant l'Histoire des nations, qui installe toute réflexion dans l'instant, pour la résoudre à une connaissance manichéenne du Bien et du Mal, et se soustraire ainsi à son rôle dans le plan Divin.
ISRAËL vit à l'opposé. Toute sa dynamique réside sur un vécu du temps, tourné vers la Délivrance, la Gueoula, toute une réflexion justement contigüe au temps.
Où chaque évènement est pensé, restitué dans une perspective Divine, pour l'individu comme pour la nation, au sens de l'Histoire.
Aussi, l'enseignement de l'Histoire est-il nécessaire et obligatoire, parce qu'il modifie, élargit le champ de réflexion, et pondère notre appréhension du présent en le situant dans un ordre Divin.
C'est toute la différence entre notre Histoire et celle des Nations, parce que notre Histoire est objective, et n'existe que par les leçons, les messages Divins qu'elle véhicule, alors que l'Histoire des nations, fondée sur une perception du moment, est subjective, voire recréée à chaque génération, selon les idées en cours ; elle n'est pas universelle, mais fabriquée, presque matérielle.
C'est donc seulement dans une optique d'ordre descriptif que l'on pourrait appréhender l'Histoire des Nations, en ce qu'elle permet de renseigner sur le cadre de l'Histoire Divine.
Quoiqu'il en soit, il est grand temps de résoudre les contradictions apparentes et sans fondement qui subsistent entre les deux enseignements de l'Histoire, Kodesh et H'ol, et de restituer chacun dans son rôle premier.
La carence actuelle d'analyses ou de solutions quant à ces contradictions, laisse non seulement le champ libre à tous les faussaires de l'Histoire des Nations, mais également favorise une dérive inconsciente, voire insolente de nos valeurs, non intégrées dans notre vécu quotidien.
Où sont nos Interprètes ?