nikkko:
naassé vénishma: "nous ferons et nous comprendrons"; c'est le contraire de la philosophie occidentale: pour le philosophe, il faut d'abord comprendre, réfléchir avant d'agir, construire une idée valide par la raison afin qu'ensuite seulement son action soit orientée correctement;
mais la raison n'est pas tjs première, le point de départ de tt acte et de tt discours: qq fois il y a des situations d'urgence où on a pas le tps de réfléchir, où la reflexion doit se laisser bousculer par une parole, un événement qui lui est extérieur afin que l'acte ait un sens.
Il s'agit d'une raison non clôturée sur elle-même, mais ouverte à la rencontre avec l'Autre, qui se laisse interrompre et surprendre par une parole dont elle n'est pas le point de départ. C'est cette ouverture, cette brêche de la raison qui rend possible la réponse à l'appel de l'autrui en détresse, avant même que la réflexion ait pu déterminer l'idée de bien et de mal.
C'est la raison pour laquelle dans "naassé vénishma" l'action, la réponse à l'appel du Sinaï précède la compréhension. C'est après coup, après l'urgence de la rencontre que je comprends le sens de cet appel et de ma réponse elle-même.
Bien sûr, ça ne signifie pas agir bêtement sans réfléchir! Mais une concommitance entre action et compréhension.