Cher(e)s forumistes,
Mon pseudo a été récemment l'objet d'une polémique acerbe. Ma première réaction a été de m'abstenir de tout commentaire et je me suis rendu compte qu'à part mes photos et mes quelques interventions sur ce forum, on ne savait pas qui j'étais (non pas que je pense être plus digne d'intérêt que d'autres). J'espère que le récit de mes errements vous fera mieux comprendre le pourquoi de ce que certains ont pris pour de la duplicité et du machiavelisme.
Je suis fils et petit-fils de rabbins sépharades, te mon pseudo est le nom de mon grand-père que j'adorais et qui aurait tant voulu me voir suivre ses pas. Mon père aussi le souhaitait et me fit étudier dans cette perspective. J'adorais ces études en yeshiva, je m'y sentais heureux, j'avais une foi inébranlable. Seulement l'inévitable se produisit, je rencontrai Baruch et en tombai éperduement amoureux. Je cessai de m'alimenter et ne tardai pas à sombrer dans une profonde dépression. Mes chers parents tentèrent de comprendre ce qui m'arrivait, mais je savais que ce qui me rongeait etait une faute impardonnable et inqualifiable aux yeuz de Hachem. Le psychiatre de la clinique où je fus hospitalisé trois mois parvint à me faire parler et enfreint l'interdiction que je lui avais faite d'en parler à mon père. Ce fut la catastrophe : je revois mon père s'exclamant "Je n'ai plus de fils!" "Tu es la honte de notre famille!" Baruch n'eut plus le doit de m'écrire, mon père prévint sa famille. Je précise que notre seule fautre avait été de nous aimer platoniquement et que jamais au grand jamais nous n'avions goûté à la chair !
Rejeté par ma famille je cessai de fréquenter la synagogue. Je continuai de faire shabbath et manger kacher et de prier mais j'étais complètement perdu.
Un jour je rencontrai un Ephraim, un ami de mon beau-frère américain qui me parla du mouvement libéral. Je n'en connaissais jusqu'alors que ce que m'on père et ses amis en disaient, mais lors d'un voyage chez ma soeur je revis Ephraïm et il me convainqui de venir à sa synagogue; j'y rencontrai d'autres gays à qui je m'ouvris et qui tentèrent de me déculpabiliser, mais en vain. Depuis Ephraïm s'est marié et vit à Tel Aviv. Je décidai de faire moi aussi mon alyah début 2004 et de reprendre des études d'archéologie à l'Université Hébraïque, seulement j'avais rendez-vous avec une maladie implacable, avec laquelle je me bats toujours aujourd'hui et mes projets furent "ajournés". Depuis je suis aux USA où l'on tente sur moi un traitement sur lequel je mise beaucoup d'espoir, car je n'avais plus confiance en l'équipe qui me soignait à Paris. Il s'agit d'un traitement lourd, mis pas douloureux, surtout fatiguant. Je dois garder la chambre. Je gagne quelque subsides en donnant des cours de français par correspondance. Le reste vous le connaissez, pour tromper mon ennui et communiquer avec d'autres Juifs francophones, j'ai créé mon pseudo et visite ce site, où j'ai essayé de me rendre utile à ma manière, mais je me rends compte maintenant qu'inconsciemment je voulais exprimer ce qui me taraudait.
J'ai conscience du ridicule de ce mea culpa; je sais que je m'expose à la curée (sans jeu de mots) mais je devais la vérité à tous ceux et toutes qui m'on témoigné de la sympathie ici et avec lesquels j'ai échangé des messages. J'éprouve une libération.
Ma vie est très vide. Je refuse de transgresser les lois de la Torah, donc je n'aurai jamais de vie affective puisque je n'ai aucune espèce d'attirance sexuelle pour le beau sexe. Je vais essayer d'affronter tout cela, mais combien de temps en aurai-je la force ?
Si D.ieu veut bientôt je guérirai et ferai mon Alyah.
Chalom à tous et à toutes et merçi d'avoir lu ces quelques lignes.
Maurice