Les 3 niveaux d'interdiction n'ont pas été déduits un beau jour par un rabbin un peu stricts, ce sont des précisions qui ont été transmises oralement depuis moise en personne, qui les a obtenues de D. lui meme.
Pourquoi ne sont-elles pas explicitement écrites alors ?
Parce que c'est superflu, vu qu'on peut les retrouver par déduction !
Et la torah n'aime pas le superflu, elle n'indique que le stricte minimum.
Les rabbins ont ensuite étendu cette interdiction à la volaille.
De quel droit ?
"Selon la doctrine qu'ils [les juges] t'enseigneront, selon la règle qu'ils t'indiqueront, tu procéderas ; ne t'ecarte de qu'ils t'auront dit ni a droite ni a gauche"
(deuteronome 17:11)
Et les juges décident à la majorité (exode 23:2)
D'ailleurs, je remets ici une anecdote que j'ai déjà contée :
Il s'agit d'une controverse entre Rabbi Eliezer et ses collègues concernant le statut d'un four construit en plaques détachées reliées par du sable. Rabbi Eliezer considérait qu'un tel four ne peut être rendu impur et ses collègues tenaient l'avis contraire.
Ce jour là, Rabbi Eliezer a donné tous les arguments imaginables mais les autres savants ne les ont pas agréés.
Alors il leur a dit : "si la loi est comme moi, ce caroubier le prouvera." Le caroubier fut déraciné et déplacé de cent coudées et selon d'autres de quatre cents coudées.
On lui dit : "on n'apporte pas de preuve avec un caroubier ".
Rabbi Eliezer reprit : "si la loi est comme moi, ce cours d'eau le prouvera".
Les eaux du cours d'eau remontèrent à contre-courant.
On lui dit : "on n'apporte pas une preuve avec un cours d'eau".
Rabbi Eliezer reprit : "si la loi est comme moi, les murs de la maison d'étude le prouveront".
Les murs commencèrent à s'incliner.
Rabbi Yehochoua se fâcha : "si les savants se combattent sur la loi, cela ne vous regarde pas".
Les murs ne s'écroulèrent pas par respect pour Rabbi Yehochoua mais ne se redressèrent pas par respect pour Rabbi Eliezer et ils sont restés penchés jusqu'à aujourd'hui. Rabbi Eliezer reprit : "si la loi est comme moi, le ciel le prouvera ". Une voix céleste intervint et dit : "qu'avez-vous à contredire Rabbi Eliezer fils de Horkanos ; la loi est comme lui en toute circonstance".
Rabbi Yehochoua se dressa et dit : "la Torah n'est pas au ciel" (deutéronome 30:12).
Et c'est la majorité qui eut gain de cause.
Que signifie "elle n'est pas au ciel''?
Rabbi Yirmiah a dit :
la Torah a déjà été donnée au Mont Sinaï. Elle appartient désormais aux hommes, elle n'est plus la propriété de D. Dès lors on ne fait plus attention à une voix céleste car il est écrit dans la Torah elle-même que l'on décide à la majorité. Dieu n'intervient plus.
La majorité a le dernier mot.
(tiré de baba metsia 59b)
Donc si la majorité des rabbins décide qu'il faut interdire une chose qui, à priori, n'est pas interdite par la torah, ils peuvent le faire pour autant qu'une telle mesure soit justifiée par un risque concret, et qu'elle soit applicable. Au temps ou la torah à été donnée, il n'y avait visiblement pas de risque que les gens confondent la viande et la volaille, mais visiblement ce risque a apparu plus tard, ce qui justifie une telle décision.