Vers le Troisième Temple
lundi 30 avril 2007
Par Mark Ellison - Trois fois par jour, tous les juifs, disent dans leur prière : « Veuille dans Ta clémence, Te rétablir à Jérusalem, Ta ville, comme Tu l’as promis. Reconstruis-la bientôt et demeures-y éternellement. Que le trône de David y soit prochainement redressé. »
- et ce depuis quelques deux milles ans. Nous prononçons ces paroles, mais au fond de nous–même, voulons-nous vraiment une reconstruction rapide du Temple ? En effet, on peut comprendre à ce que la plupart des juifs soient réticents que la reconstruction ait lieu « bientôt ». Nous nous sommes habitués à la vie spirituelle sans le Temple, et sa reconstruction entraînerait forcément des contraintes lourdes, aussi bien dans son exécution que dans son fonctionnement quotidien. Les juifs, et les Israéliens, ont assez de fardeaux, pense-t-on, sans en rajouter. De même, les juifs d’aujourd’hui peuvent difficilement s’identifier à des pratiques considérées comme désuètes, voire barbares, tels les sacrifices ou l’encens.
Tant que le peuple juif était dans l’incapacité physique de réaliser la mitzvah de la reconstruction du Temple, la question était simplement théorique. Aujourd’hui, nous devons l’examiner de près (et sans à priori), et cet examen nous permet de trouver une multitude d’arguments, qu’ils soient d’ordre religieux, social, politique, voire économique, qui militent pour la réalisation de notre prière tri-quotidienne.
Tout d’abord, la loi juive est claire : très simplement, Dieu nous a commandé de construire (et de maintenir en existence) Son Temple. Par ailleurs, 343 commandements sur le total de 613 dans la Torah concernent le Temple, et donc sont irréalisables sans son existence. Maintenant que le peuple juif a la capacité physique de réaliser ce commandement « de base », les excuses ou prétextes d’antan n’ont plus cours. Par ailleurs, la croyance selon laquelle nous devons attendre la venue du Messie avant de concevoir une reconstruction du Temple n’est pas du tout juive, mais chrétienne. C’est Matthieu (24 :2) qui la formule en premier, mais certains juifs l’ont adoptée (même Maimonide y fait référence) par opportunité. Tout aussi étranger au judaïsme (bien que suivie par certains Hasidims) est l’idée, elle aussi d’origine chrétienne, que le Sanctuaire dont parle la Bible est en nous, dans nos cœurs. Non, le Sanctuaire est bien réel, en bois, en cuivre et en or – un objet physique et tangible, qui a réellement existé, et qui le peut encore.
La reconstruction du Temple répondrait à des besoins sociaux, pour le peuple juif. On n’a qu’à parcourir la description des commentateurs contemporains non-rabbiniques pour se rendre compte de l’importance du Temple pour l’unité du peuple juif.