Dr Sa’ad bin Tefla, journaliste dit : Le sionisme et l’impérialisme n’ont rien à voir avec notre culture de violence

Ancien utilisateur
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kannelle,

Lorsque tu dis que personne ne réagit (ou que "verbalement") tu exagères un peu je pense. Premièrement, des prise d'otages de journalistes dans les pays arabes y'en a pas 40 par mois, deuxièmement "les pays arabes" ça ne regroupe pas un seul pays mais 22 ce qui est trop important pour pouvoir juger (il est difficile de juger la politique ou le comportement de 22 pays à la fois sans généraliser ou tomber dans l'amalgame), et enfin, des réactions il y en a tous les jours pour combattre le terrorisme.
Je te rappelle que la très grande majorité des otages capturés (en Irak ou ailleurs), n'ont pas été liberés par Pierce Brosnan, ou Navarro, mais par des religieux musulmans (les conseils d'oulémas).
Enfin, il y a trois choses à savoir :
1) on entend beaucoup parler des trains qui arrivent en retard, rarement de ceux qui arrivent à l'heure, donc il faut cesser de répandre cette idée fausse "les arabes ou les musulmans ne font rien contre le terrorisme (ce qui sous-entend qu'ils le soutiennent)".
2) ce qui est "terrorisme" pour certains ne l'est peut être pas pour d'autres (les nazis disaient bien Jean Moulin terroriste)
3) comment veux-tu que des pays n'ayant même pas de moyens militaires puissent éradiquer le terrorisme alors que la première puissance militaire mondiale (avec tout ce qu'elle possède comme brigades infiltrées et surentrainées) n'y est jamais arrivée ?

Ancien utilisateur
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« La peur que les Arabes et les musulmans inspirent aux Occidentaux est l'un des phénomènes politiques et psychologiques les plus frappants de ces dernières années, comme l'auront constaté, à leur plus grand agacement et à leur plus grande gêne, tous ceux qui portent un nom à consonance arabe ou musulmane et qui veulent aller aux États-Unis ou même dans l'Union européenne. « Peur » est peut-être un mot trop anodin. Le sentiment qui s'est emparé du monde occidental depuis les attentats du 11 septembre 2001 est plutôt une forme de paranoïa.

Une sorte de spécialisation a vu le jour dans les milieux intellectuels occidentaux, les universités, les médias, qui cherchent à disséquer et à comprendre la « violence », l’« agressivité » et le « fanatisme » dont le monde arabo-musulman ferait preuve à l’égard de l’Occident.

D'où vient cette « haine arabe » ? Presque invariablement, les analyses occidentales concluent que la cause essentielle en est « l'échec » des sociétés du monde arabe, l'absence de démocratie, les violations des droits de l'homme, la mauvaise gestion économique, l'oppression dont y sont victimes les femmes, la démographie galopante, le chômage incontrôlé, la faiblesse de l'éducation, le retard technologique et même le non-accès à l'Internet !
Ainsi, le Moyen-Orient n'aurait le choix qu'entre « le chaos et l'autocratie ». On trouve des dizaines d'exemples de la sorte dans les livres et les journaux occidentaux et dans les discours des hommes politiques. Le tout se résumerait à ceci, que la cause profonde de la violence terroriste est que la société arabo-musulmane est « malade ».

Ce type d’analyse n’est ni exact ni désintéressé. C’est une tentative pour rejeter sur le monde arabo-musulman la part de responsabilité de l’Occident dans la situation actuelle, qui est instable et dangereuse. Peu après le 11 septembre, plusieurs commentateurs, notamment aux États-Unis, ont commencé à expliquer que les attentats n’étaient en aucune manière une réaction à la politique américaine au Moyen-Orient – le soutien inconditionnel d’Israël, la mainmise sur le pétrole, les bases militaires, les États clients –, mais découlaient de la nature même de la société arabo-musulmane. Cette analyse a fourni aux néoconservateurs de Washington l’argument dont ils avaient besoin pour déclencher la guerre contre l’Irak. Si l’on admettait que les terroristes arabes étaient le produit de sociétés malades, alors le meilleur moyen de protéger les États-Unis de nouveaux attentats était de réformer ces sociétés, au besoin par la force.

Cet argument n’est qu’un écran de fumée dissimulant les véritables mobiles d’une attaque contre l’Irak, à savoir assujettir le monde arabe et défendre les intérêts stratégiques des États-Unis et d’Israël. Mais l’argument d’une réforme arabe imposée par une intervention militaire extérieure a fait souche, et a même été adopté par plusieurs analystes arabes. Il faut poser une question fondamentale : la cause première de la violence politique est-elle sociologique ou politique ? Le poseur de bombes de Bagdad, Kaboul, Tel-Aviv, Bali, Riyad, Casablanca ou Istanbul est-il inspiré par la misère et le désespoir ou par un mécontentement politique exacerbé ? Les kamikazes qui ont détruit les tours du World Trade Center étaient-ils motivés par la pauvreté et le chômage, ou bien croyaient-ils porter un coup à l’impérialisme américain ?

À mon avis, le conflit essentiel entre le monde arabe et l'Occident n'est pas un conflit entre le christianisme et l'islam, ou un affrontement de civilisations. Il ne sera pas réglé par un dialogue entre des chefs religieux ou par l'exportation de la « démocratie » à l'américaine appuyée par la force armée. Le conflit entre les Arabes et l'Occident est politique. Il l'est depuis plusieurs décennies : depuis que les espoirs arabes d'indépendance et d'unité ont été trahis et déçus après la Première Guerre mondiale. Il ne s'apaisera que lorsque l'Occident - et les États-Unis en particulier - prendra en compte les griefs arabes, dont le problème palestinien est le plus évident.

Personne ne peut nier que le monde arabe a un urgent besoin de réformes radicales. Sauf quelques exceptions notables, la société, la politique, l’économie y sont figées et corrompues. Le pluralisme politique, la justice sociale, les libertés fondamentales d’expression et d’association – par-dessus tout, l’État de droit – brillent par leur absence. Dans plusieurs pays, les classes dirigeantes sont au pouvoir depuis beaucoup trop longtemps et pillent impunément les richesses nationales. Mais ce ne sont pas là les causes de la violence terroriste contre l’Occident et ses amis arabes.

Les écrivains, intellectuels et hommes d’affaires arabes ont été les premiers à dénoncer tout ce qui ne va pas dans le monde arabe et à avertir que si la réforme ne vient pas de l’intérieur, elle sera, un jour ou l’autre, imposée de l’extérieur. Beaucoup d’Arabes et de musulmans comprennent que le problème central auquel ils doivent s’attaquer – et auquel se sont heurtés les réformateurs arabes depuis des générations – est d’intégrer tout ce que l’Occident peut apporter de bon tout en préservant l’indépendance arabe. En d’autres termes, de rejoindre le monde moderne de la démocratie libérale et des progrès scientifiques et économiques sans perdre la base morale de l’islam.

Le message qu’ont voulu envoyer les États-Unis en envahissant et en occupant l’Irak est tout différent, et il est totalement centré sur les intérêts américains et sur les craintes qu’ont les États-Unis pour leur sécurité. Au forum de Davos, le vice-président Dick Cheney a repris l’antienne : « Nous sommes actuellement confrontés à un réseau mondial de terroristes qui sont opposés aux valeurs de liberté, de tolérance et d’ouverture qui sont la base de nos sociétés… Nous devons nous attaquer aux idéologies de violence à la source en défendant la démocratie au Moyen-Orient et au-delà… Des menaces directes exigent une action décisive. » Rien dans son discours n’indiquait que la politique américaine – sa duplicité et ses interventions incessantes dans le monde arabo-musulman – pourrait être à l’origine de la violence terroriste.

Les Arabes devraient proposer un marché aux États-Unis : « Réglez les problèmes politiques qui se posent à nous – l’expansion israélienne, la situation des Palestiniens, la présence d’une force armée américaine au cœur de notre région, notre indépendance encore limitée –, et nous entreprendrons les réformes nécessaires de nos sociétés, libres des pressions de la guerre et de l’occupation.»

tiré d'un forum:
http://www.bladi.net/modules/newbb/sujet-16475-12-pourquoi-l%E2%80%99occident-a-t-il-peur-arabes

Ancien utilisateur
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Adlane

J'aimerai connaitre ton opinion sur ce que dit le Dr Sa’ad bin Tefla !

Ancien utilisateur
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Article interessant, mais ce paragraphe a retenu mon attention: "LE NOMBRE DE PERSONNES TUEES EN ALGERIE ET SOUS D'AUTRES REGIMES ARABES SURPASSE LE NOMBRE DE VICTIMES PALESTINIENNES D'ISRAEL", là, Bin Tefla a tout simplement tort; en effet, ces 10000 morts (plutot entre 10 et 20 fois plus), n'avaient pas "la culture de violence" pour cause, c'était plutot une guerre entre les laïques et les intégro-intégristes qui voulaient prendre le pouvoir,
ce même combat que doit gérer le monde occidental, l'Algerie en a fait les frais pendant pratiquement 10 ans.
Son argumentation est donc assez fragile de ce point de vue.
Je suis d'accord avec lui quand il est critique du fanatisme islamiste, et n'importe quelle personne censée devrait questionner ces affirmations qui supposent l'existence d'un potentiel violent ou d'une prédisposition haineuse.
Il ne faut pas oublier qu'il est Koweitien d'origine, de ce fait, il y'a peu de chances qu'il soit critique de gouvernement Americain (cf. guerres du golfe)
Et bien sur, ni l'Amerique, ni le Sionisme ne sont responsables, mettre le blâme sur ces derniers est une technique bien rodée qui marche hélas assez bien dans ces nations, et les jeunes en sont les premières victimes.

Mais au dela de tout cela, le plus gros problème des pays Arabes reste la corruption tout azymuth dans la société. Quand cela sera réglé, quand chaque citoyen sent qu'il évolue dans un état de droit, toutes les meilleures choses peuvent devenir envisageables.

Voila pour ma part, mais sinon, es tu d'accord avec lui dans la globalité de son interview?, si tu pouvait poster le lien, ça serait mieux ;)

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