JERUSALEM (Reuters) - Les forces israéliennes ont tué 660 Palestiniens en 2006, soit trois fois plus qu'en 2005, annonce une organisation israélienne indépendante de défense des droits de l'homme.
B'Tselem, qui suit les opérations israéliennes en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, a fait savoir qu'au moins 322 de ces Palestiniens tués ne prenaient pas part à des actions hostiles au moment de leur mort.
Selon elle, des Palestiniens ont tué 17 civils israéliens en Cisjordanie et en Israël en 2006, ainsi que six membres des forces de sécurité. Il s'agit du bilan le plus faible côté israélien depuis le début de la seconde Intifada palestinienne, en 2000.
Réagissant à ce rapport, l'armée israélienne a assuré ne pas prendre délibérément pour cible des civils et a souligné que son seul objectif était de protéger les Israéliens.
"Malheureusement, les activistes palestiniens se servent souvent de bâtiments civils pour perpétrer des attaques mortelles contre des centres de population israéliens", dit-elle dans un communiqué.
"Des Palestiniens non impliqués (dans ces activités ) sont utilisés par différents groupes armés comme boucliers humains pour des activités terroristes."
La plupart des Palestiniens tués par l'armée israélienne en 2006 l'ont été lors d'une offensive lancée dans la bande de Gaza après l'enlèvement par des activistes du caporal Gilad Shalit et des tirs de roquettes en provenance de ce territoire que les forces israéliennes ont quitté en 2005.
Le bilan établi par B'Tselem dans la bande de Gaza est de 405 Palestiniens tués, dont 205 ne participaient pas à des activités hostiles au moment de leur mort.
Les forces israéliennes se sont retirées de la bande de Gaza il y a un peu plus d'un mois en vertu d'une trêve.
En plus des affrontements avec les forces israéliennes, les territoires palestiniens ont connu cette année des violences interpalestiniennes d'une gravité sans précédent et liées, pour la plupart, à la lutte de pouvoir entre les islamistes du Hamas, qui contrôlent le gouvernement, et le Fatah du président Mahmoud Abbas.
Ce dernier a estimé que le bilan de ces violences était supérieur à 300 morts.