Un "gang organisé" à l'origine du meurtre d'un jeune homme torturé (Frederic Tuil)
Un "gang organisé", qui avait déjà réalisé au moins trois tentatives d'enlèvement, est à l'origine du meurtre du jeune homme torturé retrouvé lundi à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), a annoncé mardi le procureur de la République de Paris au cours d'une conférence de presse.
Les ravisseurs du jeune homme sont toujours en fuite, a précisé le procureur Jean-Claude Marin.
Agé d'une vingtaine d'années et vendeur dans un magasin de téléphonie à Paris, il avait été enlevé le soir du 21 janvier. Il a été découvert lundi matin nu, bâillonné, menotté et portant des traces de tortures et de graves brûlures, agonisant à proximité de la gare de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Le jeune homme a été abordé et séduit dans sa boutique le 17 janvier par une jeune femme "avenante" d'origine maghrébine avec laquelle il a échangé son numéro de portable, selon les enquêteurs.
Le patron du magasin Frédéric Tuil a affirmé: "ce que je sais c'est qu'il avait rendez-vous avec une fille ce soir-là". "Il n'est pas réapparu depuis", a dit le procureur.
"C'est arrivé à 3 ou 4 personnes le mois dernier et surtout dans des boutiques de téléphonie", a ajouté le commerçant.
D'après un employé d'une autre boutique du quartier, "les parents ont reçu un e-mail (courrier électronique) avec une arme braquée sur le gamin" sur une photo.
Demandant à la famille dans un premier temps, par e-mail, par SMS ou par téléphone, une rançon d'environ 400.000 ou 450.000 euros, les ravisseurs ont ensuite réclamé "100.000 ou 200.000 euros".
Ils ont envoyé plusieurs fois à la famille, des photos de leur fils les yeux bandés avec une coupure de presse pour attester de la date et donner des "garanties de bonne santé", selon le procureur.
"Aucune rançon n'a été versée", a-t-il précisé, les ravisseurs n'étant pas venus aux rendez-vous fixés à la famille, reportant au dernier moment à Bruxelles une rencontre prévue à Paris. Le dernier contact téléphonique remonte à jeudi.
En outre, la famille n'était pas en mesure de réunir la somme, a ajouté M. Marin précisant que les malfaiteurs ne visaient pas que des personnes aisées.
La première tentative d'enlèvement connue et semblant émaner du même groupe, date de "début décembre 2005".
A l'image du film "L'appât" de Bertrand Tavernier lui-même inspiré d'un fait divers, le mode opératoire consistait à attirer une jeune victime, homme ou femme, en utilisant un "séducteur" ou une "séductrice". Quatre "appâts" ont été identifiés par les enquêteurs.
Dans l'un des 3 cas de tentative d'enlèvement, à Paris et dans sa région, le jeune homme visé, à Créteil, était absent. C'est son père qui a été violemment agressé par 3 hommes dans un parking. Ceux-ci ont pris la fuite surpris par des passants.
"Un appel à témoins" a été lancé : 2 portraits robots d'une jeune femme blonde qui a servi "d'appât" ont été diffusés ainsi que la photo d'un suspect, le visage masqué jusqu'aux yeux.
Les enquêteurs mettent en garde contre des tentatives de séduction de "jolies jeunes filles et de jolis garçons".
Le juge d'instruction parisien Corinne Goetzmann est en charge d'une information judiciaire notamment pour "assassinat, enlèvement et séquestration en bande organisée avec actes de torture et de barbarie et association de malfaiteurs".
Selon les premières constatations, le jeune homme a été victime de brûlures et de coups violents le tout "sur 80% du corps".
Que D-ieu repose son ame en paix. Amen
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