Territoires occupés
Qu'est ce qui détermine l'appartenance d'une terre à un peuple?
Est ce la reconnaissance internationale, est-ce la volonté du peuple qui l'habite, l'envie de conquête d'un souverain, l'attribution par une super-puissance, ou enfin D.ieu qui détermine cette possession?
Notre rapport à cette terre est particulier dans le sens où dans notre identité et dans nos croyances elle nous a été promise, et nous nous sommes passés de génération en générations cette volonté de gouverner cette terre, qui était régie par d'autres. Cette volonté d'acquérir ces terres, depuis des générations, prime-t-elle sur l'idée qu'une personne ayant toujours vécu sur celles-ci, lui appartiennent?
Les colonies privent aujourd'hui les Palestiniens de 40 % de leur territoire. Cette situation a été l'un des facteurs déterminants dans l'exacerbation du conflit.
Malgré les milliards qui y ont été investis, seuls 7.500 Juifs habitent une vingtaine de lieux isolés dans la bande de Gaza, et n'ont aucune chance de survivre sans une énorme présence militaire pour les protéger. Il s'agit d'une occupation, qui donne a ces 7.500 personnes un tiers des terres et des ressources en eau, alors que 1.300.000 Arabes vivent sur les 2/3 restants, dans des conditions de surpeuplement et de pauvreté. Pour cette raison cette occupation menace la sécurité de l'Etat.
Peut-on imposer la paix par la force?
La paix est un long processus qui demande énormément d'efforts de part et d'autre pour arriver enfin à un accord et équitable et durable .D'une part nous devons accepter le droit à l'autonomie des palestiniens, et d'autre part ils ont l'obligation de reconnaître l'existence d'un état juif en terre d'Israël.L'idée du retrait de Gaza est née avant même l'élection d'Abou Mazen, elle est née sous la forme d'un retrait unilatéral. En réalité, Israël quitte Gaza car les Palestiniens, en fin de compte, ont réussi à faire passer à la majorité des Israéliens, y compris Ariel Sharon lui-même, l'idée selon laquelle il n'était pas possible de les dominer par la force.
Sur le plan international, Israël est isolé, alors qu'à la suite des accords d'Oslo, il avait effectué une percée diplomatique remarquable. De plus, le pays vit une grave crise économique et sociale, là encore liée à la dégradation sécuritaire. Au lendemain d'Oslo, 36 pays avaient renoué ou établi des relations, parmi lesquels la Tunisie, le Maroc, la Jordanie, le Vatican, le Qatar et le Sultanat d'Oman et aussi des puissances économiques comme le Japon. La croissance économique atteignait de 5 à 7 %. Aujourd'hui, une étude récente montre que 1/5 de la population juive vit au-dessous du seuil de pauvreté.
Dans le cadre de la « feuille de route », nous avons le devoir de tenir nos engagements envers la communauté internationale et envers les palestiniens afin d'assurer une légitimité aux conditions nécessaire à la paix. De plus Le droit international stipule que toutes les implantations sont considérées comme illégales.
Le désengagement de nos troupes après le démantèlement des colonies permettra d'épargner des vies, et obligera les palestiniens à assurer la stabilité dans les territoires.
Selon le plan qui a été présenté officiellement le 28 mai 2004, Israël effectuera un retrait de tous les militaires et de tous les colons, et cédera aussi « ses responsabilités à l'égard de la population palestinienne de la bande de Gaza », comme il l'avait fait pour la zone A dans le cadre des accords d'Oslo, ce qui signifierait techniquement la fin de l’occupation. Mais Israël maintient son contrôle sur tous les accès à la bande Gaza, que ce soit par voie maritime, aérienne ou terrestre.
En outre, si nous réussissions à établir une relation de confiance entre les palestiniens et les israéliens, comme c'est déjà le cas dans certaines localités (Neve Shalom), nous pourrions arriver à une situation comparable à l'accord entre la France et l'Allemagne en 1951(CECA).
Pourquoi avoir proposé ce plan de retrait des colonies?
Ariel Sharon a été élu par la population israélienne, pour diriger Israël, selon la volonté du peuple, pour rétablir la sécurité, et pour s'approcher d'un semblant de paix. Les pressions internationales et nationales aidant, A. Sharon a modifié sa vision d'une résolution pacifique du conflit par le démantèlement des colonies de Gaza .Ce plan fait suite aux signes croissants d'insatisfaction de la population, de l'état-major et de la presse israélienne. Cette alternative permettra la création d’un état palestinien autonome, et à plus court terme l'arrêt des hostilités.
Actuellement les colonies sont un fardeau pour l'économie israélienne car la mise en place des infrastructures isolés et la protection de celles-ci imposent des coûts très élevés ,non seulement en ressources économiques ,mais aussi en vies humaines. Il est évident que le démantèlement des colonies est un sacrifice énorme pour Israël, d’autant que chaque colon sera indemnisé pour ses pertes, mais assurera un avenir à notre nation.
Qu'est ce que le déplacement de plusieurs milliers de personnes par rapport à 50 ans de conflit supplémentaires?
Il est malheureusement évident qu’une minorité de personnes, chez les palestiniens autant que chez les israéliens, n'a pas envie de compromis pour arriver à une situation stable. De ce fait à chaque fois que le processus de paix avance ,cette minorité exerce de tout son poids pour faire échouer les négociations.Il faut impérativement sortir du cycle de la violence ,des attentas suicides suivis de ripostes qui n'ont finalement que pour effet le désespoir et la haine. Il faut poursuivre le processus de paix pour dépasser cette logique impitoyable de destruction et fonder une nouvelle base solide sur la tolérance et le respect. Cette évolution nécessite notre initiative par le retrait de Gaza et notre volonté d'agir selon nos croyances et nos préceptes pour permettre un renouveau dans la situation au proche-orient. Nous avons déjà fait énormément de chemin pour arriver à la création de l'état d’Israël, et aujourd'hui, il est temps de finaliser cette réussite en parvenant à un accord avec la nouvelle autorité palestinienne.
Est-ce un défi tellement difficile après la réussite de l’intégration de milliers de personnes après chaque Alyah?
Le démantèlement d'un nombre limité de colonies dans la bande de Gaza et de quatre petites colonies isolées dans le Nord de la Cisjordanie ne constitue pas nécessairement un précédent dans un processus irréversible. Les colonies juives du Sinaï ont été démantelées dans le cadre de l'accord de paix avec l'Égypte, et ce à l'instigation d'Ariel Sharon lui-même, qui porte une responsabilité dans la création de ces colonies.
La vision religieuse d’Israël est actuellement une utopie.
Le sionisme a pour origine la phrase « l’an prochain à Jérusalem ». Cette idéologie a permis la création de l'état d'Israël, et a évolué non pas pour récupérer les terres du grand Israël biblique, mais bien pour assurer la viabilité et la stabilité de cet état. D'après Bernard Henri Lévy, l'occupation est contraire aux principes mêmes du sionisme, qui est le mouvement de libération nationale du peuple juif. Il exclut donc toute idée de domination sur un autre peuple.
Si il n'y a pas de paix, il n'y a rien. (Rachi.Lévitique 26.6)
La restitution des territoires occupés assure le redéploiement des forces en faveur de la paix, l’arrêt des hostilités à court terme, le désarmement des organisations terroristes à moyen terme, et un exemple de réconciliation à long terme.