Répression... éradication
Les troupes de Sharon matent les manifestations et abattent un responsable des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa.
Tout en cherchant à reprendre l’avantage diplomatique en présentant le plan de désengagement de Gaza comme un pas vers la paix, le gouvernement Sharon poursuit sa politique d’assassinats ciblés. Rien d’étonnant d’ailleurs à ce que celle-ci se développe en Cisjordanie. C’est là l’enjeu véritable pour le pouvoir israélien. Au contraire des représentants des colons et de la droite ultra, Ariel Sharon a compris l’avantage qu’il avait à se débarrasser de la bande de Gaza : une bande de terre historiquement importante pour les Palestiniens mais d’un intérêt économique médiocre.
Surtout si cette bande se transforme en une prison à ciel ouvert, dont les frontières terrestres, maritimes sont sous surveillance israélienne et l’espace aérien contrôlé encore par Tel-Aviv. En revanche, la Cisjordanie à la terre riche, aux puits nombreux, représente la clé du maintien d’Israël. En s’accaparant ces richesses, le gouvernement israélien sait qu’il obère l’existence véritable d’un État palestinien. D’où la construction de la fameuse " barrière de sécurité ", argument employé pour tromper l’opinion publique internationale. Des millions de dollars sont gaspillés pour bâtir un mur de l’apartheid, dépouiller les Palestiniens de leurs biens, diviser des villages, appauvrir toujours plus la population, et surtout, se moquer des résolutions internationales et s’affranchir des frontières de 1967, pourtant base intangible du règlement du conflit. Sharon n’entend pas être entravé dans cette construction qui va annexer des territoires palestiniens et rattacher à Israël plusieurs colonies, dont la plus importante : Ariel. Alors que la Cour internationale de justice (CIJ), principal organe judiciaire des Nations unies, doit rendre un avis consultatif le 9 juillet sur la construction de ce mur, l’armée réprime toutes les manifestations. Des heurts ont opposé samedi en diverses localités de Cisjordanie occupée, des militaires et policiers israéliens à près de trois mille manifestants palestiniens. Les incidents les plus graves se sont produits au barrage d’Al-Ram, à l’entrée nord de Jérusalem-Est. Un photographe palestinien de l’Agence France-Presse (AFP), Ata Hussein, a été roué de coups par des policiers israéliens, alors qu’il photographiait la manifestation. Sévèrement touché, notre confrère a été évacué par une ambulance israélienne vers un hôpital de Jérusalem, après que la police se fut opposée à son transfert par ambulance palestinienne.
Une telle politique nécessite, comme toute politique d’occupation, l’élimination de ceux qui s’y opposent. On les appelle des " terroristes ", mot commode pour gagner le monde entier. Marwan Barghouti vient ainsi d’être condamné à cinq fois l’emprisonnement à vie, alors même qu’il est un des acteurs incontournables du dialogue israélo-palestinien. Si certains groupes, particulièrement les fondamentalistes du Hamas et du djihad islamique, commettent effectivement des attentats contre des civils, d’autres organisations au contraire n’ont toujours prôné l’action armée que contre les militaires et les colons.
Des opérations et des incursions incessantes
Au moment où l’Autorité palestinienne est affaiblie, de telles organisations, comme les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa prennent évidemment de l’ampleur aux yeux des Palestiniens qui n’en peuvent plus des bouclages des territoires, des barrages incessants et des incursions militaires dans leurs villages. L’armée israélienne le sait bien, qui est parvenue samedi à tuer le chef présumé (un commandement central n’est pas réellement évident) des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa pour toute la Cisjordanie lors d’une opération de ratissage meurtrière dans la casbah de Naplouse. Nayef Abou Charekh, 42 ans, était traqué depuis plusieurs années par les forces de sécurité israéliennes qui le rendait responsable d’une série d’attaques sanglantes, dont un attentat à Tel-Aviv qui avait fait 23 morts en 2002, ce que rien ne prouve jusqu’à maintenant. Nabil Abou Roudeina, le principal conseiller de Yasser Arafat, a condamné " les crimes israéliens à Naplouse " qui, a-t-il dit, " constituent une dangereuse escalade, destinée à saboter les efforts égyptiens et américains pour un retrait israélien de la bande de Gaza ".
Pierre Barbancey
A vos plumes chers feujworldiens...
Le contenu des reponses sera transmit au journal "l'humanité".
Les propos tenus par ce pseudo "journaliste" sont tres graves...
Si certains connaissent des avocats specialises ds ce genre d'affaire, qu'ils m'ecrivent en pv...