Choussar,
Pour préciser, alors.
1. "Il ne s'agit pas de refaire la circoncision mais d'y pratiquer une simple petite incision." -oui, mais qu'est-ce que tu incises ?
2. L'étude à laquelle je faisais référence : Efficacy and Safety of Lidocaine–Prilocaine Cream for Pain during Circumcision
Taddio A., Stevens B., Craig K., Rastogi P., Ben-David S., Shennan A., Mulligan P., Koren G., N Engl J Med 1997; 336:1197-1201, Apr 24, 1997
3. Comme je le précisais, je suis aux Etats-Unis, où les choses sont un peu différentes puisque nombre de garçons sont circoncis dès la naissance (au début des années 90, à peu près 60%) : donc le choix est automatiquement fait de la circoncision en milieu hospitalier. Il me semble que cela suffit à un certain nombre de familles juives ici, qui ne "repassent" pas par le rabbin (cela dit, je n'ai pas de statistiques sur le sujet). Quoi qu'il en soit, la circoncision juste après la naissance n'implique pas un changement de milieu, dans le cas (le plus fréquent) où le bébé naît à l'hôpital. Et il ne me semble pas, par ailleurs, et là où je suis, que l'on puisse dire que l'hôpital est nécessairement un milieu stressant pour le nouveau-né ; et réciproquement, je ne pense pas qu'une circoncision dans un autre milieu soit plus "rassurante" pour le bébé...
4. Je ne peux en aucun cas être d'accord avec ton évaluation finale : "Le "traumatisme" est certainement plus faible quand le bébé subit une forte douleur qui est vite calmée par un milieu qui lui est agréable, que si on lui fait subir une faible douleur dans un milieu hostile." Je suis bien sûr pour une liberté totale de choix informé des parents dans ce genre de situation ; mais je ne pense pas qu'on puisse choisir pour un cas général la "forte douleur vite calmée" : comment sait-on qu'elle est calmée ? De plus, le nouveau-né n'a pas le choix -donc, mon attitude générale serait : éviter au maximum la douleur. Ce qui ne veut pas dire pas de circoncision "rituelle" -mais ce qui veut dire qu'à mon avis, il faudrait faire des études sur, par exemple, la possibilité de limiter la douleur dans le contexte d'une circoncision extra-hospitalière. Evidemment, la question devient alors de savoir qui doit réaliser l'enquête : c'est l'objet d'une correspondance en réponse à l'article que je citais plus haut. Encore une fois, les choses sont différentes là où je me trouve.
Bien cordialement