Il a existé des kabbalistes chrétiens, surtout au Moyen Age et à le Renaissance, époques où ils ont été les plus nombreux... Et il me semble que leurs relations avec les juifs ont été plus qu'amicales... Malgré tout, j'aurai voulu en savoir plus, notamment de ce qu'il en été de leurs relations avec le monde juif... Pourrait-on m'en dire plus svp?
Ancien utilisateur
il a existé effectivement des mystiques chrétiens mais qui ne peuvent etre taxés de kabbalistes, ce terme s'appliquant uniquement aux juifs.Cependant, l 'un des plus célèbres d'entre eux est Rodolphe II, qui fut roi de hongrie au 16 eme siecle, et qui prit sous sa protection de nombreux kabbalistes et alchimistes juifs car il était lui meme féru de ce type de savoir.
Je te conseille de lire la bande dessinée "le troisieme testament" qui relate fort bien la période postérieure aux croisades ( 13 eme siecle) et traite du mysticisme issu de la pensée juive.
Ancien utilisateur
Je te remercie pour tes infos, je ne manquerais pas de voir ce que tu me conseilles... Mais il ne me semble pas abusif de parler de "kabbalistes chrétiens" ou de "kabbale chrétienne", puisqu'on peut trouver dans des livres et sur Internet:
Pic de la Mirandole (1463-1494), Giovanni Pico della Mirandola, est le premier kabbaliste chrétien. A l'âge de dix ans, ce descendant d'une famille renommée est surnommé le "prince des poètes et des orateurs". A l'âge de quatorze ans, il étudie le droit à l'université de Bologne. Deux ans plus tard, il entreprend de voyager en Europe. A l'âge de vingt-trois ans, il maîtrise le latin, le grec, l'arabe, l'hébreu et l'araméen. Il rédige une somme philosophique et théologique, De omni re scibili. Conclusiones philosophicae, cabalisticae et theologicae, (De toutes choses connaissables. Conclusions philosophique, kabbalistique et théologique) dans laquelle il expose sa volonté de réunir en une synthèse des idées culturellement éloignées ou opposées. Persécuté pour ses idées, il se réfugie à Florence, où il consacre la seconde partie de sa vie à la contemplation et à la dévotion, jusqu'à ce qu'une maladie l'emporte à l'âge de trente et un ans.
Ricius Paulus, savant juif né en Allemagne, converti au christianisme en Italie (1505) et mort en 1541, enseigne la philosophie, la médecine et l'hébreu à l'université de Pavie. Il traduit de nombreux traités mystiques d'auteurs juifs et musulmans, et contribue, avec Pic de la Mirandole, au développement de la kabbale chrétienne.
Il y a ainsi des livres connus des milieux spécialisées: ainsi celui de Roudaut F. "La conception de l'histoire chez un Kabbaliste chrétien, Guy Le Fèvre de La Boderie" 1995
Aussi celui de Jean-François Maillard: "Le thème de la lumière chez Blaise de Vigenère (1523-1596) Kabbaliste chrétien"
Il faut rajouter celui de Myriam Jacquemier : "La kabbale chretienne au XVIe siècle: l’homme, la nature et la langue"
Ainsi que celui de Francois Secret,
"Les kabbalistes chretiens de la Renaissance" Dunod, Paris, 1964, rééd. 1985
Ou encore: Gaffarel, Jacques "Profonds mystères de la cabbale divine" 1975; l’un des écrits les plus importants (et l’un des moins connus) du celèbre kabbaliste chrétien, bibliothécaire du Cardinal de Richelieu. Avec de nombreuses références aux textes hébraïques et aux études de ses prédécesseurs, Gaffarel expose les thèmes symboliques fondamentaux de l’ésotérisme hébraïque, ainsi que leurs prolongements ou transformations dans le cadre chrétien.
Je te conseille de regarder aussi la partie concernant la kabbale chrétienne sur http://mapage.noos.fr/finelya/archiveskabbale.htm , c'est très explicite!
Ancien utilisateur
le truc c est que certains historiens réfutent le terme de kabbalistes chrétiens meme s il est vrai qu il peut sembler approprié.
Ancien utilisateur
Ok! Je préfère que tu dises que certains historiens ont cette interprétation, plutôt que de dire les choses de façon non nuancées...
Ancien utilisateur
a propos le fameux rodolphe II etait un hasbourg empereur d autriche hongrie qui deplaca sa cour de vienne a prague pour se rapprocher des kabbalistes tels le maharal de prague concepteur du golem.
Ancien utilisateur
Les kabbalistes juifs, avaient une connaissance de la Thora, Guémara et Michna, leur interprétation de la kabbale est meilleure, plus approfondie que celle des kabbalistes chrétiens, qui eux n'ont aucune connaissance de notre Thora !
Ancien utilisateur
Je ne crois pas Chère Chanoire... Je pense que les Kabbaliste goys étudiaient "l'ancien testament" de fond en comble...
Ancien utilisateur
Chanoire, ce que tu portes est un jugement de valeur qui désinforme plus qu'il n'informe... Car on ne peut pas mettre sur le même piédestal kabbalistes juifs et chrétiens (sinon, on parlerait de kabbalistes tout court, point)... Tout d'abord, dire que les kabbalistes chrétiens n'avaient aucune connaissance de la Thora me gêne, car la Kabbale se veut non seulement une mystique, mais aussi une connaissance secrète de la Thora; comment les kabbalistes chrétiens, de surcroît initiés à la Kabbale par les kabbalistes juifs, auraient pu faire totalement abstraction de cette dimension? Il ne faut croire que c'était qu'inintéressant pour des chrétiens: il n'y a qu'à voir par exemple l'anglo-israélisme...
De plus, des ouvrages tels que la Zohar ou le Séfer Yetsirah à ce qu'il me semble ont été très étudiés par les kabbalistes chrétiens... Leur connaissance était profonde, mais leurs interprétations étaient différentes (et c'est pour ça que je parle de jugement de valeur quand tu dis que "... leur interprétation de la Kabbale était meilleure..."). Tu peux voir cela sur le site http://www.chez.com/jec2/bibcom.htm#jourkerub:
"... ... Translation, necessary to any cultural exchange between Jews and Christians, determined the fundamental character of Renaissance cabalism. All of the distinct traditions of Jewish Kabbalah that developed over several centuries in Spain, Provence and Italy derived authority from the assumption that the Hebrew language of the Bible contained the unique, original power of divine revelation that was granted to the ancient Israelites. Renaissance Christian Cabala, in contrast, invoked the prestige of Jewish Kabbalah as an ancient esoteric discipline, but disconnected the translatable concepts, hermeneutic methods and schemes of symbolic correspondence from their Hebrew associations. Cabala in Latin and the vernaculars applied these concepts and methods to quite different theological or magical purposes. The tiny difference of spelling between Hebrew "Kabbalah" and European "Cabala" indicates great differences between the texts and doctrines of the two traditions. Scholars’ inattention to the spelling may at times indicate lack of awareness of the different phenomena behind them..."
En lisant cela, je peux maintenant ajouter que du fait que les kabbalistes chrétiens avaient des intérêts spirituels assez différents des juifs, et qu'ils n'étaient pas juifs, ils n'avaient pas je crois d'intérêt à ce qui est tamuldique, Gemara et Mishna... Encore que je ne suis pas sûr: je vais mailer un connaisseur qui vit maintenant en Israël, et j'en dirai plus à ce niveau là si besoin...
C'est d'ailleurs parce que la connaissance des kabbalistes chrétiens étaient poussée, notamment pour ce qui concerne le Zohar, et qu'ils étaient d'abord chrétiens, qu'ils ont pu susciter des conversions non négligeables de juifs au christianisme à la Renaissance... Si ils ont pu entraîner de tels mouvements d'adhésions, leur audience n'étaient donc pas nulle dans le milieu juif kabbalistique...
D'ailleurs tu peux trouver sur http://www.editions-verdier.fr/hebreu/titres/grands_txt_cabale.htm : "... en 1639 le rabbin vénitien bien connu, Léon de Modène, qui nous a laissé une autobiographie, Hayvé Yehuda pleine de candeur et où il avoue sans détours sa passion pour le jeu, publia un véritable brûlot contre la kabbale sous le titre Ari nohém (Lion rugissant). Il fait son profit des critiques d’Eliya Delmédigo mais en ajoute de beaucoup plus fortes ; évoluant dans un milieu chrétien à l’époque de la Renaissance, le rabbin vénitien déplore que la kabbale et surtout le Zohar soient (selon lui) responsables de tant d’apostasies chez les juifs. C’est qu’entre-temps les kabbalistes chrétiens (Pic, Reuchlin, Guillaume Postel etc.) s’étaient réappropriés les écrits kabbalistiques qu’ils transformaient en arsenal d’idées à l’encontre du judaïsme. Puisque les kabbalistes statuaient l’existence de dix sefirot dans leur conception dynamique de la divinité et que les juifs n’y trouvaient rien à redire, la trinité chrétienne ne devrait pas leur poser de gros problèmes ! Modène déplore par ailleurs que même les jeunes gens étudient le Zohar et négligent de ce fait le Talmud et la littérature des décisionnaires..."
Et pour finir, j'ajouterai que tout ne s'est pas fait que dans un sens, à savoir des juifs vers les chrétiens: j'ai pu voir dans un dictionnaire spécialisé que le livre Bahir (le premier ouvrage kabbalistique que nous connaissons, rédigé au XIIe siècle en Provence) a subi peut-être des influences cathares ou bogomiles, qui procèdent du manichéisme, une autre religion persécutée...
Bref, tout n'est pas si simple, et en attendant ma réponse par mail, je vous donne le lien d'une image, qui est utilisée par des kabbalistes chrétiens américains car oui, il semble qu'il y en ait encore... On trouve de tout chez les américains décidemment! ;-) http://digital brilliance.com/kab/nok/symbol.gif
Ancien utilisateur
La Kabbale chrétienne se manifesta d'abord en Espagne, où des convertis, dans la perspective apologétique du Pugio Fidei ("Poignard de la foi", XIIe siècle), cherchèrent, en sollicitant les textes, à prouver la vérité de la religion de Jésus, le Messie. C'est ainsi que le Zohar, donné comme ayant été composé avant le Christ, put être publié par des chrétiens (Crémone, 1559) au moment où l'on détruisait le Talmud.
Donc je reste sur mes positions quand à savoir que la profondeur de leur études, n'a pas le même but que nos kabbalistes !