Une minorité d'actes antisémites imputable à l'extrême droite
PARIS - Une minorité des actes antisémites violents recensés depuis le début de l'année en France est imputable à l'extrême droite et la plupart répondent à des "motivations floues", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin.
"Nous avons recensé 160 actions violentes à caractère antisémite sur les sept premiers mois de l'année contre 75 durant la même période en 2003", précise-t-il dans un entretien publié dans Le Monde daté du 28 août.
"Onze (actions violentes) sont attribuées à l'extrême droite, 50 ont été commises par des individus d'origine arabo-musulmane et 99 - c'est-à-dire la majorité - ont obéi à des motivations floues", poursuit le ministre.
"Le risque de contagion par mimétisme est donc indéniable", s'inquiète-t-il.
Jeudi, le ministère de la Justice a annoncé avoir recensé 298 actes antisémites entre le 1er janvier et le 20 août, 67 constituant des atteintes aux personnes, comme les agressions, 162 des atteintes aux biens, ce qui correspond aux profanations, et 69 des infractions aux lois sur la presse.
"Les profanations qui se multiplient touchent toutes les religions. Chrétiens comme musulmans. Les actes islamophobes se multiplient dangereusement", note Dominique de Villepin.
"Je refuse que dans notre pays la religion devienne un facteur de division et de haine. Cela exige de nous une prise de conscience et une action en profondeur, en renforçant la réponse pénale et l'éducation des plus jeunes", explique le ministre de l'Intérieur.
Après l'incendie criminel d'un centre social juif à Paris le week-end dernier, le président du Conseil régional du culte musulman d'Alsace a été menacé de mort lundi et une croix gammée a été dessinée sur le mur du cabinet médical de son épouse, à Strasbourg.
De plus, une cinquantaine de tombes catholiques ont été dégradées dans deux cimetières catholiques, dans la Loire mardi et en Alsace jeudi.